* La faiblesse de la maintenance préventive au niveau des abattoirs atteint des seuils inquiétants. * La viande nest pas maintenue en permanence à la température réglementaire de 7°c. * Les risques sanitaires liés à la situation des abattoirs publics sont devenus grands. «Les abattoirs municipaux veulent atteindre 1,5 million de tonnes de production de viande rouge en 2020 au lieu de 660 mille enregistrées actuellement», a déclaré le ministre de lAgriculture devant les parlementaires en guise de reconnaissance des problèmes actuels rencontrés par le secteur des viandes rouges au Maroc. Le schéma directeur, pour la modernisation des abattoirs, forgé en 1988 serait probablement le plus vieux projet non encore mis en place par le ministère de lAgriculture. Les problèmes enregistrés depuis 20 ans se sont aggravés et semblent présenter maintenant de sérieux risques. Pour Samir El Jaâfari, Président de la Confédération des Associations des Consommateurs : «Beaucoup dexemples sont là pour attester des défaillances au niveau des abattoirs. Pas de maintenance préventive, pas déquipement denregistrement en continu des températures dans les chambres froides. De même les instruments de mesure ne font pas lobjet détalonnage régulier pour assurer leur fiabilité. Le Président de la Confédération des Associations de Consommateurs ajoute que «la viande ne se trouve pas en permanence maintenue à la température réglementaire de 7°C». Des défaillances sont aussi relevées par Samir El Jaâfari au niveau des règlements. «Les lois et règlements qui régissent la sécurité alimentaire présentent des incohérences ou bien leur application nest pas satisfaisante. Il y a nécessité, ajoute-t-il, daméliorer la législation, la normalisation, la formation, le contrôle et la certification». Il faut souligner que le ministère de lAgriculture et celui de lIntérieur ont émis depuis 2001 une circulaire conjointe qui a permis datténuer les conditions dégradantes des abattoirs de Casablanca. Dans les autres régions cest la clandestinité qui règne encore avec même des endroits consacrés aux abats de volailles et de moutons. Selon Samir El Jaâfari «labattage clandestin constitue 50% des volumes écoulés par les filières des viandes rouges et la situation est plus grave en milieu rural», constate-t-il. Il est sûr que lexistence dentreprises structurées qui veulent répondre aux exigences dhygiène est une condition essentielle pour la mise en place du schéma-directeur de modernisation des abattoirs publics. Le système de contrôle demeure défaillant au niveau des abattoirs et ne peut être redressé quà travers une réforme du cadre légal. La faiblesse de la maintenance préventive a atteint des seuils inquiétants nécessitant une intervention urgente pour préserver au moins les conditions minimales dhygiène et des normes de qualité.