Sahara : Le projet de résolution US met l'accent sur le rôle de l'Algérie    BRICS : L'Afrique du sud échoue à inscrire le soutien au Polisario dans la Déclaration de Kazan    Remaniement ministériel : Portraits des entrants et challenges du nouveau gouvernement [INTEGRAL]    Brillante réélection du Maroc au Sous-Comité pour la Prévention de la Torture    Bank Al-Maghrib : Plus de 700.000 interdits de chéquier à fin 2023    Assises de l'AUSIM : La transformation numérique au coeur des débats    Conférence de Paris: un milliard de dollars pour le Liban et son armée    Omar Hilale briefe le Conseil de sécurité de l'ONU    Plan de la victoire : ce que signifie la paix du point de vue de l'Ukraine    Le Maroc remonte au 13è rang mondial    Sept nominations marocaines aux CAF Awards 2024    Brahim Díaz de retour plutôt que prévu ?    Football: Décès de l'ancien international marocain Abdelaziz Berrada    Le Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira    « Chayaa », un hommage poignant à une artisane de Smara    L'écriture du scénario pour enfants au cœur du débat    UE : Les discriminations racistes contre les musulmans en forte augmentation    Nigeria. Bola Tinubu nomme de nouveaux ministres    Gabon. Soumis à référendum, le projet de Constitution rendu public    Le Maroc se classe 92e dans l'Indice de « l'Etat de droit 2024 »    Participation stratégique : avec IFC, BLS s'ouvre une nouvelle phase de croissance    Transport en Afrique. La sécurité routière nerf de la guerre    Hicham Jerando, un "khabardji" en faillite    Fonction publique : 65 213 départs à la retraite prévus durant la période 2024-2028    L'ONDA compte investir 12,3 milliards de dirhams sur la période 2025-2027    Zambie. La stabilité environnementale en péril    Morocco maintains 92nd spot in 2024 Global Rule of Law Index    Maroc : 30 034 postes budgétaires créés en 2024    Fútbol: Marrakech acogerá la ceremonia de los "CAF Awards" el 16 de diciembre de 2024 (CAF)    Pour le Maroc, le Liban «ne peut et ne doit pas continuer à porter sur ses épaules le fardeau des conflits qui se jouent ailleurs et qui l'ont laissé exsangue»    Rabat. SM le Roi reçoit les nouveaux membres nommés au Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle    BRICS : l'Afrique du Sud prise de panique à l'idée d'une éventuelle invitation au Maroc    Addis-Abeba. Quand les Ethiopiens découvrent l'artisanat marocain    Macron souhaite récolter 500 millions d'euros pour soutenir le Liban    Marrakech accueillera la cérémonie des CAF Awards 2024    Bundesliga : Amine Adli ne rejouera plus en 2024    Désignation de Ghizlane Benjelloun Personnalité 2024 de l'ONU au Maroc    Les températures attendues ce jeudi 24 octobre 2024    CAN de Beach soccer : Pas de finale ni de mondial pour les lions de l'Atlas    Départs à la retraite dans la fonction publique : L'Education nationale se taille la part du lion    Bourse de Casablanca : clôture en hausse    Info en images. ONCF: Un investissement de 9,8 MMDH programmé pour la période 2025-2027    Chambre des représentants : Projet de loi approuvé pour réorganiser le CCM    Botola D1. J7: Le CODM, opportuniste, s'offre un Wydad en errance !    Mise en valeur du potentiel exportable du Maroc : « Morocco Foodex » envisage de créer une plateforme digitale en 2025    «Marrakech Folklore Days» : La diversité culturelle à l'honneur à M Avenue    Archéologie : Les travaux d'Igiliz, de Tit et de Tinmel primés en France    Atlas des possibles: Le jeune cinéma marocain fait trembler l'écran au Cinémed    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ahmed Ouayach, agriculteur dans l’âme
Publié dans Finances news le 02 - 05 - 2008

Président de la Comader (Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural) et cofondateur de plusieurs associations et coopératives, Ahmed Ouayach est un homme très engagé et très discret aussi. Son confort, il le trouve auprès des petits agriculteurs souffrant de sécheresse, de dettes …
Né en 1952, Ahmed Ouayach fréquente l’école primaire dans un patelin enclavé dans la province d'Azilal. Issu d’une grande famille paysanne, Ahmed Ouayach comprend rapidement que dans la vie, la rigueur est de mise. En 1970, il décroche un Bac en sciences expérimentales et décide d'intégrer l'Ecole Nationale d'Agriculture de Meknès.
Entre temps, le jeune homme est pris de passion pour le foot et s’inscrit au Raja de Béni Mellal. Il était d'ailleurs à deux doigts d'y faire carrière, mais l'appel de la terre le mena à Meknès où, pendant quatre ans, il apprend l'ingénierie agronomique.
Durant son cursus, il est élu Président du Syndicat des Etudiants Agronomes, à une époque où les temps étaient durs pour ce genre de mouvement ; mais n'empêche qu'Ahmed Ouayach a appris beaucoup de choses, notamment le militantisme pour les causes auxquelles on croit.
En 1974, une fois diplômé, il veut tester la théorie dans la pratique. Il en aura absolument l'occasion puisqu'il est affecté au Nord, une région qui n'avait à l'époque aucun plan agricole.
«C'était une expérience formidable et tellement riche sur le plan professionnel. Il fallait introduire un plan de mise en valeur intensif et ambitieux : remembrement, irrigation, distribution des terres, introduction de nouvelles cultures dans la région comme les betteraves ou la canne à sucre, agro-industrie et regrouper les producteurs en coopératives.
Dès lors, il choppera ce virus qu'est la participation à la création de choses nouvelles, de projets comme monter des coopératives, des associations…
Pour suivre le conseil de son père, Ahmed Ouayach voulait multiplier ses galons dans la vie, ses galons n'étant autres que ses diplômes. «On peut assimiler les diplômes à des passe-droits pour accéder à la prise de parole».
Autant dire que l'homme est connu pour être accessible mais il évite de parler de lui. «Je ne fais pas ce travail pour la gloire. D'ailleurs, je l'ai toujours dit : pour être efficace, il ne faut pas utiliser sa mission comme un tremplin pour une carrière politique ou administrative. Chacun a ses affinités politiques qu’il garde pour lui».
Ingénieur agronome, avec une expérience professionnelle réussie de trois ans, Ahmed Ouayach pouvait se contenter de ce qu'il avait, mais il voulait creuser plus, apprendre plus son métier, c'est pourquoi il s'était inscrit dans un troisième cycle à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II pour un diplôme jumelé avec l'Institut National Agronomique Paris-Grignon.
«Quand j'ai décidé de revenir sur les bancs, beaucoup me prenaient pour un fou».
D'autres études il en fera, poussé par sa soif d'apprendre. Un bagage dont il use encore aujourd'hui des bienfaits car comme il le dit, l'agriculture est un panier à crabes dont personne n'a voulu. Mais de bonnes volontés ont permis de créer la Comader. «Elle réunit les petits et les grands dans une parfaite cohésion sociale ; d'ailleurs notre expérience étonne dans d'autres pays qui n'arrivent pas à réunir tous les professionnels sous un même toit».
Pour sa part, Ahmed ne faillit pas à sa réputation d'homme tenace jouissant de la confiance de ses compères. Son franc-parler, lui vaut également le respect et la confiance de la profession.
«Quand des gens viennent vous saluer de manière spontanée, quand on règle les problèmes des petits agriculteurs, c’est là le meilleur salaire, celui-là même qui nous pousse à nous impliquer davantage».
Toujours partant, il adhère à toutes les initiatives pouvant porter plus haut le secteur, notamment le Plan vert. «Je suis optimiste quant à la réussite de ce plan puisqu’il y a la volonté royale derrière et Akhenouch qui pilote ce plan est une personne très volontaire. Moi, je crois que nous avons une épée de Damoclès suspendue au dessus de nos têtes et qu’il n’y a pas de temps à perdre en des discussions stériles. Et de toute façon, ce plan s’étale sur 15 ans et préconise des rendez-vous annuels d’évaluation et d’adaptation de ce programme».
Ahmed Ouayach sait de quoi il parle. C’est aussi un agriculteur de pure souche. Il gère quelques centaines d’hectares directement ou sous contrat, dédiés surtout à la production de semences des grandes cultures (céréales, fourrages, cultures industrielles). Cette production s’inscrit dans un vaste programme smectique qui s’est caractérisé par la construction d’une importante unité industrielle de semences dans la région de Berrechid. Trois autres unités sont en projet. Ses connaissances à l’international lui ont permis d’introduire des variétés de céréales parfaitement adaptées au climat du Maroc
L’engagement est affaire de mentalité chez Ahmed Ouayach. D’ailleurs, cet engagement ne concerne pas que le secteur agricole mais également l’humanitaire et le social. Mais l’homme veut rester discret. «De toute façon, je ne fais pas ça pour communiquer, ni faire ma pub».
Il reconnaît néanmoins que rien de tout cela n’aurait été possible sans l’appui de sa femme. Père de deux enfants, il se dit parfois vieux jeu. «J’ai été élevé par un père militaire, dans la rigueur ; alors, au début j’étais un peu sévère avec mes enfants, mais il faut savoir s’adapter à l’actualité, comme le disait un collègue : il faut s’adapter à la topographie des évènements. On ne façonne pas la nature !».
Pour compenser, la famille, samedi, dimanche et les vacances sont sacrés !
Une famille avec laquelle il partage des plaisirs simples comme l’alpinisme ou la lecture. Et il apprécie énormément les livres d’histoire mais aussi ceux en relation avec l’agriculture et ses problématiques dans le monde, et notamment la question alimentaire et l’eau.
«J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie dont le fil conducteur était la lutte contre l’injustice. Et je suis heureux que l’Etat prenne conscience du monde rural. Je sais où je vais, et je planifie toute action à mener pour améliorer le secteur. En fait, ma vie est un rêve duquel je ne voudrais pas me réveiller».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.