Entretien avec la réalisatrice Zaynab Toubali Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef La jeune réalisatrice marocaine, Zaynab Toubali rend hommage à l'artisane, « Chayaa ». En effet, ce documentaire est une quête des origines et de mettre en lumière le patrimoine de la région de Smara, où le film a été tourné. « Je me suis rendue au Sahara rien que pour retrouver mes origines, mes ancêtres qui étaient des nomades. Ainsi, à travers le travail de l'artisan, de l'image et du son, j'ai voulu transmettre aux jeunes la richesse de notre patrimoine culturel et artisanal. », nous confie la réalisatrice. Rencontre. Al Bayane : « Chayaa », un hommage sur une femme artisane de Smara. De prime abord, pourquoi ce film ? Zaynab Toubali : J'ai eu l'idée de faire ce documentaire sur cette figure connue à Samara. J'ai eu le soutien du centre cinématographique marocain pour réaliser ce documentaire sur cette artisane très connue. J'ai passé beaucoup de temps avec cette personne inspirante. J'ai essayé de trouver mes origines à travers « Chayaa », à travers les fils, les couleurs du Sahara, à travers les formes parce que je suis issue de ces régions. J'ai essayé de me retrouver à travers cette personne qui tombe un jour malade. Je me suis retrouvée dans une situation qui n'arrive pas à tous les réalisateurs ; c'est un incident très malheureux parce que en plein tournage, il m'annonce le décès de Chayaa. J'ai eu beaucoup de malheur. Le producteur m'a proposé de changer le titre ou le personne, chose que je n'avais pas faite parce que j'ai voulu lui rendre hommage avec l'image et le son. C'est un film plein d'émotions. J'ai pu transformer cet échec à une réussite, et j'ai pu transmettre le message et les sentiments au public par le biais de l'image. Vous avez filmé le désert, mais avec une manière poétique et séduisante. Il faut dire qu'il y a une certaine image qui révèle la beauté de cet espace dur. Qu'en dites-vous ? C'est un point très important. En fait, j'ai fait des études de cinéma à Rabat, par la suite j'ai fait des études de master documentaire à Tétouan, puis j'ai travaillé comme assistante réalisateur à Istanbul, donc j'ai essayé de montrer la beauté du Sahara marocain comme le font les turques. En outre, j'ai opté pour des choix de cadrage très vastes, j'ai opté pour des plans généraux pour dévoiler cette splendeur de Smara et le désert notamment aux jeunes. Il y a également cette question du rythme et de la narration qui ont été fluides. Peut-on dire que vous êtes dans cette optique du documentaire créatif ? En fait, c'est un travail d'équipe. Mohamed Berrada, l'ingénieur du son a pu prendre des détails, des bruitages en plein désert parce que c'est un environnement qui est difficile. Au niveau audible, le film était net. Au niveau musique, j'ai essayé d'harmoniser la musique avec le bruitage, le son, la voix rien que pour ne pas ennuyer les gens. Moi, je ne fais le documentaire classique, mais le documentaire de création. Il y a cette part de transmission du savoir-faire, de l'artisanat qui est très importante dans le documentaire. Qu'en dites-vous ? J'ai voulu transmettre à ces nouvelles générations ; la richesse du patrimoine marocain grâce à l'image, grâce à mon œil de caméra. Il faut dire aussi que je me suis retrouvée au Sahara rien que pour retrouver mes origines, mes ancêtres qui étaient des nomades. À travers le travail de l'artisan, de l'image et du son, j'ai pu transmettre cette richesse aux jeunes.