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«La langue n'est pas une barrière, le problème réside dans la manière avec laquelle on la filme»
Publié dans Albayane le 03 - 10 - 2022


Entretien avec le réalisateur, Khalid Maadour
Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef
«Le chant du péché» est un court-métrage signé par le jeune réalisateur Khalid Maadour. Le film, tourné dans la région du Rif, est un hymne au chant et à la poésie amazighes. En effet, cette œuvre cinématographique poétiquement filmée est un retour aux racines, à la terre natale du réalisateur ayant vécu une grande partie de sa vie en France. Pour le réalisateur, ce retour au bercail est animé par cette envie de transmettre les valeurs et lettres de noblesse d'une culture riche aux différentes facettes. Khalid Maadour a présenté, à Agadir dans le cadre de la 13ème édition du FINIFA, son film pour la première fois dans un festival cinématographique dédié au film amazigh. Rencontre.
Al Bayane : «Le chant du péché » est un hommage, voire une ode au chant et à la poésie amazighes. Pourquoi ce thème ? Ce choix a été peut être animé par des motivations personnelles qui ont été derrière la réalisation de ce film ?
Khalid Maadour : en fait, il y en avait deux. La première est relative à cette image péjorative collée à « Amdyaz ». Aujourd'hui, c'est désormais une insulte lorsqu'on contemple la définition d'Amdyaz. Or, on le trouve à la fois artiste, chanteur, musicien, danseur qui apporte de la joie. Alors, je me suis posé la question. Au début, c'était en fait l'une des raisons pour laquelle j'ai fait ce film. La deuxième raison, c'est de dire pourquoi est ce que aujourd'hui, la musique, le chant, la danse, l'art, en général, sont perçus par certains personnes d'un mauvais œil.
En filigrane, le film traite aussi cette part d'intimité de la vie d'un couple. Que voulez-vous dire au juste ?
Justement, ça se passe quelque chose de très important en filigrane. En fait, dans le film, à un moment donné, la femme voulait se séparer de son mari, mais lui il ne veut pas. Sa femme voulait qu'il joue du tambourin. C'est une poétesse. Et à partir du moment où il arrête de chanter et de jouer de la musique, l'amour est suspendu entre les deux. À la fin du film, comme un réveil, elle lui fait une espèce de déclaration d'amour. Elle lui parle de ses ancêtres. A ce moment là, le mari se rencontre qu'elle a raison, et puis l'amour renaît.
Il y a de la poésie dans le film. Les images, tels des tableaux, sont parlantes et le chant a accompagné l'histoire de bout en bout. Où avez-vous trouvé ce film ?
J'ai profondément envie de tourner dans ma région natale. Je suis né Nador, mais j'ai voulu tourné dans le village de mes parents. On revient toujours à ses ancêtres. C'est très important ! Alors, j'ai fait ce film entre Kariat Arekmane et Cap de l'eau. C'est un endroit majestueux, chargé d'histoire et d'émotions. J'avais envie aussi de voir la montagne, les champs, la mer... c'est une manne pour un cinéaste de tomber sur ce lieu. Je voulais aussi tenter faire des tableaux et d'y intégrer «Izlan».
Pourquoi avoir choisi Silya Ziani pour incarner ce personnage ? Parler-nous un peu de la direction des artistes ?
J'ai réalisé une série en Tamazight où Silya jouait là-dedans. Donc, j'ai eu de la chance de diriger cette actrice. La même chose aussi pour Mimoun Zanoun. Ce sont deux artistes extraordinaires. J'ai choisi Silya pour ce personnage parce que je l'ai entendu chanter. Ça m'a fait trembler la première où je l'ai écouté chanter. Puis Mimoun Zanoun de la région du Rif est un grand musicien et chanteur. Je vous avoue, j'avais une envie forte de les réunir dans ce film.
Pour vous, qui n'avez pas vécu au Rif, le film est-il aussi un retour aux sources, aux origines ?
C'est très particulier pour moi parce que je n'ai jamais vécu au Maroc. Je n'ai jamais vécu dans le Rif, mais j'ai cette culture, identité et langue dans le sang. J'ai toujours essayé d'apprendre le rifain quand mes parents et grands frères parlaient. J'ai été bercé dans cette culture parce que j'ai tous ces souvenirs qui me remontent à l'esprit. Je me suis toujours dit qu'un jour j'irai sur la terre de mes ancêtres, et je ferai quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Aujourd'hui, je le sais : faire de cinéma et essayer à ma façon de leur rendre hommage.
Aujourd'hui, que pensez-vous du film amazigh surtout avec la nouvelle génération de réalisateurs qui revisitent la culture et le patrimoine marocains avec de nouvelles visions et surtout nouvelles touches artistiques ?
Il y a Jean Cocteau qui disait : «Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière ». Pour mon film, il a fait d'abord le tour du monde avant d'arriver au Maroc. Issni N'ourgh, c'est son premier festival amazigh. Pour moi, l'essentiel, c'est de faire, de passer à l'acte. C'est essentiel ! Et puis, aujourd'hui, je pense qu'on a une nouvelle génération de réalisateurs et de techniciens qui font leur chemin. Et si on faisait la même dans la main, notre cinéma ira loin.
A votre avis, la langue est-elle une barrière ou un acquis pour l'avancement du film amazigh ?
Pour la langue, elle n'est pas une barrière. Mais, le problème réside dans la manière avec laquelle on filme la langue et les choses qu'on raconte. Il ne faut pas que ça reste une langue morte ou une culture figée. A vrai dire, le cinéma est essentiel pour la culture amazighe, et je suis prêt à m'investir d'avantage avec d'autres gens pour pouvoir promouvoir cette langue qui est importante. In fine, j'aimerai aussi transmettre de plus en plus ici.


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