* Le gouvernement actuel ne fait que gérer les dossiers en instance hérités de léquipe Jettou. * La baisse des droits de douane, ou leur élimination sur les importations des céréales, a atténué leffet de la flambée des prix sur les consommateurs et les éleveurs. * La signature des contrats-programmes a permis dassurer la visibilité pour certaines filières. Le développement de lagriculture était une priorité des priorités du gouvernement Abbas El Fassi. Le poids socio-économique de ce secteur est considérable. Le Plan vert tant attendu a vu le jour. Mais il nest pas encore sur les rails pour constater les premiers résultats. Au programme, figurent des milliards de dirhams dinvestissement qui concernent toutes les filières. A travers des contrats-programmes signés avec les différentes fédérations, lEtat aspire à réaliser une mise à niveau et une restructuration pour moderniser le secteur. La nomination de Aziz Akhennouch au poste de ministre de lAgriculture et du Développement rural, a été vivement saluée par les professionnels. Lhomme est connu pour être un adepte du management moderne. Une année après son investiture, lheure est au bilan. Les opérateurs restent sur des avis très divergents. Certains représentants dassociations ou de fédérations ont affirmé quil est encore trop tôt pour juger. Alors que dautres estiment pressentir les prémices dun changement positif. Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de lagriculture (Comader), a affirmé dans ce cadre qu«avec le nouveau gouvernement il y a une certaine visibilité, des échéances à respecter et des objectifs à atteindre». Le Plan vert qui est avant tout un projet de réforme colossal, nécessite beaucoup defforts et dinvestissements. La mobilisation de fonds nest pas chose facile. «Les résultats du Plan vert ne seront visibles que dans le moyen et le long termes», a indiqué Ouayach. «Le bilan annuel du gouvernement concerne la gestion de la campagne agricole, la réussite du plan Sodea-Sogeta, le lancement du plan ensemencier national ou la signature des contrats-programmes», a-t-il noté. La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) est lune de ces corporations qui ont signé des conventions avec lEtat. «Nous sommes satisfaits des actions du nouveau ministre de lAgriculture. Aziz Akhennouch a fait un excellent travail», nous a confié Chawki Jirari, Directeur général de la Fisa. «La première année de son mandat a été marquée par lentrée en vigueur ou lélaboration de différentes lois comme la mise à niveau des tueries, le contrat-programme, la mise en uvre de la loi sur lexploitation avicole». Pour ce qui est de la gestion de la campagne agricole, au cours de la dernière saison et de celle en cours, lEtat sest engagé à assurer un stock de semences certifiées qui dépasse 1,2 million de quintaux devenus de plus en plus accessibles à travers les subventions. Mais certains opérateurs affirment que ces semences ont vu leur prix augmenter sensiblement et ne sont pas, de ce fait, à la portée de tous les exploitants. Hormis le blé tendre qui na augmenté que de 12%, les prix du blé dur et de lorge ont progressé de 50%. Par ailleurs, les prix des engrais, sous la pression de la flambée des matières premières dans les marchés mondiaux, ont connu des hausses entre 100 et 150%. Ce qui fait de leur utilisation un luxe, surtout pour les petits exploitants. Pour dautres opérateurs, «le gouvernement actuel ne fait que gérer les dossiers en instance hérités de lancien gouvernement Jettou. Mais encore, faut-il le souligner, le rythme de travail a beaucoup changé. Une autre décision, la plus importante qui reste à lactif du ministre de tutelle, est lélimination des droits de douane sur limportation céréalière et des aliments de bétail. Cette initiative, selon plusieurs associations délevage, a permis datténuer leffet de la sécheresse et de la hausse des intrants sur les coûts dexploitation tant pour les éleveurs que pour les consommateurs. Lautre nouveauté du secteur a trait à la création de la Société de financement et de développement agricole (SFDA). La nouvelle entité qui est une filiale du Crédit agricole du Maroc (CAM) financera les agriculteurs non bancarisables jusquà un plafond de 100.000 DH. Une clientèle à risque vu sa dépendance des aléas climatiques.