Avec ses nombreux participants venant de divers secteurs, les assises de l'AUSIM 2024 qui se tiennent à Marrakech jusqu'au 25 octobre, montre que le Maroc a conscience des enjeux du futur. Le lien entre technologie et durabilité y est désormais au cœur des débats, ouvrant ainsi la voie à des initiatives où l'innovation est mise au service de la protection de l'environnement et de l'optimisation des ressources. Suivez La Vie éco sur Telegram Lors de la première table ronde des Assises de l'AUSIM 2024, Ahmed Rahhou, président du Conseil de la Concurrence, a initié un échange sur la digitalisation dans le secteur bancaire. Fort de son expérience en tant qu'ancien directeur des systèmes d'information d'une banque, il a précisé que « Nous sommes une société d'informations. Tout ce que nous faisons consiste à collecter, traiter et restituer des données. L'argent liquide est désormais une fonction sous-traitée. En réalité, le crédit représente un échange d'informations : nous analysons des dossiers pour prendre des décisions financières ». Rahhou a également abordé l'impact du numérique sur les interactions humaines, affirmant que « 99,9 % de nos échanges, tant personnels que professionnels, reposent sur la communication et l'information ». Il a insisté sur le fait que l'évolution vers une société mobile et communicante est intrinsèquement liée aux avancées technologiques. « Nous sommes à un tournant dans l'histoire humaine ; il est essentiel d'apprendre à adapter nos vies à ces outils pour favoriser le développement de l'humanité, plutôt que de les laisser nous submerger », a-t-il conclu. Pour sa part, Mohamed Rohani, président du groupe HPS, a partagé sa vision concernant les transformations rapides dues à la digitalisation et à la globalisation. « Nous vivons une époque d'incertitude, exacerbée par des crises successives comme celle de la COVID-19 et les conflits géopolitiques », a-t-il déclaré. Cette incertitude nécessite une adaptation aux changements tout en utilisant le numérique comme levier pour anticiper et comprendre les évolutions futures. Rohani a souligné que le digital est devenu un moteur essentiel de transformation, notamment dans le domaine des paiements où des technologies telles que la blockchain et la réalité augmentée redéfinissent le paysage économique. Il a insisté sur l'importance de la collaboration entre divers acteurs, y compris les banques, les fintechs et les Big Techs, pour naviguer dans cet environnement en constante mutation. Il a conclu en affirmant que « la société sans espèces est un rêve en train de se réaliser, témoignant d'une révolution dans les habitudes de consommation et l'inclusion financière ». Colorado met l'eau à la bouilloire de la transformation numérique Abed Chagar, président-directeur général de Colorado, président de la FCP et vise président de l'ASMEX, a enrichi la discussion en abordant les enjeux de la transformation numérique pour les entreprises industrielles marocaines. Il a souligné l'importance de cette transition non seulement pour moderniser les processus, mais aussi pour diminuer l'empreinte écologique. À travers l'exemple de capteurs permettant le contrôle en temps réel de l'eau chez Colorado, il a démontré comment l'innovation peut économiser cette ressource précieuse tout en optimisant la gestion et en réduisant les déchets. « Ces révolutions se produisent à une vitesse incroyable ; ce qui prenait des décennies peut désormais être accompli en quelques années grâce aux nouvelles technologies », a-t-il affirmé. Grâce à ces capteurs, Colorado ajuste en continu l'ajout d'additifs selon la qualité de l'eau, ce qui réduit les pertes de matières premières et les coûts énergétiques, tout en garantissant le respect des normes strictes en matière de rejets industriels. L'intégration de ces solutions permet une surveillance constante et une production optimisée, évitant ainsi des sanctions et des interruptions. Il a également insisté sur la nécessité d'une digitalisation qui prenne en compte les intérêts des générations futures. Il a plaidé pour un modèle « green digital » qui allie efficacité technologique et respect du développement durable. Dans le contexte actuel du changement climatique, réduire les émissions de carbone et optimiser la consommation d'énergie sont devenues des priorités essentielles. Cette première table ronde des Assises de l'AUSIM 2024 a mis en lumière le rôle de la digitalisation dans l'évolution des secteurs industriels et économiques marocains. Les intervenants ont convenu que le digital est un levier de croissance et un pilier du développement durable, mais qu'il doit être accompagné d'une approche de croissance contrôlée, tenant compte des limites des ressources naturelles.