* Après Mauritel, IAM décroche Onatel, l'opérateur burkinabé. * Maroc Telecom s'intéresse aussi aux marchés gabonais, camerounais et est présélectionné pour la 3ème licence en Egypte. Comme nous l'avons annoncé en exclusivité sur nos colonnes (Finances News du 7 décembre 2006), Maroc Telecom a repris Onatel. La filiale de Vivendi a déboursé 220 millions d'euros pour acquérir 51% du capital de l'opérateur historique du Burkina Faso. Suite à cette opération, l'Etat burkinabé va conserver 27 %, le reste étant partagé entre des actionnaires privés locaux (16 %) et les salariés (6 %), Cette acquisition vient confirmer l'appétit de Maroc Telecom pour son expansion régionale, surtout au niveau africain. Après Mauritel où il détient 52%, et Onatel, l'opérateur marocain s'intéresse aux marchés camerounais, gabonais (où il est déjà présélectionné) et à la 3ème licence en Egypte. Maroc Telecom a lancé sur le marché français "Mobisud", un opérateur mobile virtuel ciblant les Maghrébins résidant en France. Mais aussi les Français qui ont des attaches en Afrique du Nord. « Nous sommes très intéressés par les marchés qui sont géographiquement proches et nous suivons avec beaucoup d'intérêt les appels d'offres pour des prises de participations majoritaires dans les capitaux d'opérateurs de télécommunication ou l'achat de licences", a affirmé dernièrement Abdessalam Ahizoun, Président du Directoire de Maroc Telecom. Le marché burkinabé, à l'instar des autres marchés africains, est en pleine expansion et présente de grandes potentialités. On note notamment la croissance démographique et le niveau de pénétration de la téléphonie mobile ou fixe qui reste très limité ainsi que les perspectives d'investissement qui y sont prometteuses. Pour rappel, Maroc Telecom a gagné l'appel d'offres international en devançant "France Télécom", "Deutsche Telekom" et "Monaco Telecom". Dans un premier temps, l'Indien "Essar", le Saoudien "Saudi Telecom" et le Russe "Sistema/MTS" étaient sur les rangs. Telenôr, une entreprise norvégienne, Telecom Africa Corporation propriété d'un groupe d'investisseurs privés basé aux Etats-Unis, ZTE/LAAICO, société d'investissement libyenne avaient aussi été candidates. Pour Abdessalam Ahizoun, Président du Directoire de Maroc Telecom, « Onatel et sa filiale Telmob sont des entreprises saines et solides ; elles ont un important potentiel de croissance. Les investissements que nous allons engager pour les années à venir leur permettront d'améliorer leurs performances et de se renforcer face à la concurrence. En effet, Onatel a réalisé avec sa filiale, Telmob, un chiffre d'affaires de 103 millions d'euros en 2005. L'entreprise compte à fin décembre 2006 un parc de plus de 400.000 clients Mobile, soit une part de marché de 39%, et plus de 100.000 clients du Fixe, selon Onatel. Le marché est prometteur avec un taux de pénétration estimé à fin 2006 à 8% pour le Mobile et à 0,8% également pour le Fixe. Ahizoun a mis en exergue les atouts de l'opérateur burkinabé : «Onatel et Telmob disposent d'un capital précieux et de ressources humaines bien formées, compétentes et dévouées à leur entreprise. Leur contribution est essentielle au développement d'Onatel et de Telmob. L'injection de compétences nouvelles là où ce sera nécessaire, l'apport d'expertise et de savoir-faire, le renforcement de la formation et la mise en uvre d'une gestion dynamique des ressources humaines permettront de les faire progresser encore plus ». Il a souligné les perspectives de partenariats et de synergies qui s'ouvrent des deux côtés : « Maroc Telecom, leader au Maroc sur l'ensemble de ses segments de marché et présent en Europe et en Mauritanie, fera bénéficier le groupe Onatel de son expérience et de son expertise ». Le Burkina est un marché potentiel de l'Afrique de l'Ouest et à forte croissance. Le pays compte plus de 13 millions d'habitants et a une forte croissance démographique. Ahizoune a expliqué par ailleurs que « nous ferons de cette entreprise une référence dans la région et pourrons envisager de nouer des partenariats communs avec des opérateurs de pays voisins. La position géographique du Burkina Faso constitue un atout stratégique dont nous pourrons tirer profit ». Pour rappel, la banque HSBC est le conseil financier de Maroc Telecom pour la transaction de privatisation d'Onatel, tandis que les cabinets Aramis et Baadhio en sont les conseils juridiques.