Délaissé par les capital-investisseurs à cause du manque de «belles histoires», le capital-risque est assuré pour l'heure par Maroc Numeric Fund, seul acteur du marché à se spécialiser réellement dans la matière. La Caisse centrale de garantie devrait bientôt arriver en renfort. Il est difficile d'identifier le suspect dans cette histoire. Donc, par souci d'équité, nous allons dire que les responsabilités sont partagées. Elles sont partagées entre les start-up qui n'arrivent que très rarement à mettre en place des businessmodels solides et viables, combinant justesse managériale, belles idées et gouvernance robuste d'une part, et les investisseurs en capital, frileux lorsqu'il s'agit d'investir dans l'amorçage et le capitalrisque à cause de ce déséquilibre structurel des cibles potentielles. Après tout, ils ont la pression des investisseurs sur eux et, vu la faible profondeur du marché, les erreurs se payent cher. Mais la Caisse centrale de garantie (CCG) devrait combler dès cette année ce manque criant d'accompagnement à travers une nouvelle solution «Innov Invest», un fonds dédié à cette catégorie d'âge d'entreprises et qui va diversifier les initiatives existantes, dont la plus concrète actuellement est celle de Maroc Numeric Fund, un fonds qui reste spécialisé comme son nom l'indique. 2 composantes essentielles Innov Invest est un fonds public mis à la disposition de la Caisse centrale de garantie. Son patron, Hicham Serghini, intervenait dernièrement lors des rendez-vous annuels de l'AMIC à Casablanca. Il explique que ce fonds procédera à la fois par de l'Equity (des investissements en fonds propres) et par des prêts à l'innovation, voire même des aides. L'appel à manifestation de la CCG pour sélectionner des sociétés de gestion pour ce fonds arrivera à maturité en février 2016. «Deux à trois autres fonds seront lancés les prochaines années pour accompagner les entreprises en stade d'amorçage ou de capitalrisque. Pour les entreprises en pré-amorçage, nous lancerons bientôt une labélisation pour les accompagnateurs de start-up leur permettant d'accompagner ces petites entreprises avec, entre autres, des prêts d'honneur sans intérêt», a-t-il déclaré. La dotation initiale du fonds Innov Invest est de 500 MDH, mobilisée dans le cadre d'un prêt contracté par l'Etat auprès de la Banque mondiale. Il reste maintenant à mettre tout cela sur les rails. Mais pour que la mayonnaise prenne, il faudra que l'écosystème du capital-investissement, dans sa globalité, mette la main à la pâte.