L'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), a organisé le 18 janvier la 6ème édition de sa Conférence Annuelle du Capital Investissement (CACI) à Casablanca. Cette grand-messe des professionnels du secteur du capital a été l'opportunité d'aborder les perspectives et les défis liés au développement de cette activité dans le Royaume. Ainsi, selon les tendances dévoilées par Hassan Laaziri, Président de l'AMIC, on peut dire que l'activité s'est bien comportée en 2016. «Nous avons fait 800 millions de DH d'investissement en 2016, ce qui constitue un record par rapport à l'année dernière, soit une évolution de 35%. Nous avons aussi enregistré 20 actes de nouveaux investissements. Et, surtout le plus important, c'est qu'il y a eu 10 actes de désinvestissement», a-t-il résumé. En 2015, le secteur avait réalisé 606 millions de DH d'investissement en capital. Pour cette année, l'Amic se fixe comme objectif de consolider les acquis, et surtout de mettre un accent particulier sur la RSE (Responsabilité sociétale de l'entreprise). Ecosystème De même, l'association compte se mobiliser davantage pour améliorer le cadre réglementaire qui régit l'activité et aussi de trouver une solution aux problèmes fiscaux qui freinent l'envol du capital investissement au Maroc. L'association se réjouit également de l'organisation de cette sixième édition. «Cette conférence annuelle est un événement qui commence à se professionnaliser d'année en année, avec des intervenants de qualité avec des thèmes diversifiés», fait remarquer le président de l'Amic. Cette rencontre notamment, a permis d'aborder la problématique du capital Amorçage, qui n'est pas encore assez développé au Maroc. Dans ce sens, Hicham Zanati Serghini, directeur général de la Caisse centrale de garantie (CCG) a laissé entendre dans son intervention que la CCG compte lancer d'ici la fin de l'année deux fonds, dans lesquels elle pourrait être majoritaire. Notons que ces fonds qui seront lancés avec d'autres investisseurs seront dotés de pas moins de 100 millions de DH chacun. L'objectif, est de pouvoir financer la phase d'amorçage et de pré-amorçage des petites entreprises. Une bonne nouvelle donc pour le monde de l'entrepreneuriat. «Le rôle de l'Etat est important dans la mise en place d'un écosystème d'accompagnement», a souligné le DG de la CCG. Notons, que la caisse a récemment lancé un appel d'offres pour sélectionner des sociétés de gestion spécialisées dans l'amorçage et la création. «C'est vrai que le capital amorçage représente le maillon faible de notre secteur, parce qu'aujourd'hui, la quasi-totalité des fonds sont spécialisés dans le développement et la transmission. Mais, l'initiative de la Caisse Centrale de Garantie permettra à terme de combler ce vide», estime Hassan Laaziri. L'Amic aussi entend mettre en place une commission dont la mission sera de réfléchir sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour développer l'amorçage. Rappelons que le fonds Innov Invest devrait jouer un rôle important sur ce plan. Pour rappel, le fonds «Innov Invest» pour le financement des start-up innovantes a été acté le 1 juillet dernier, avec la signature d'une convention entre le ministère de l'Economie et des finances, la Banque Mondiale, la Caisse centrale de garantie (CCG) et d'autres ministères. Il est doté de 500 millions de DH et permettra de financer environ 100 entreprises pour la composante Equity (fonds propres), et près de 300 porteurs de projets pour les composantes «Avances/dettes» et «Assistance technique».