Selon les derniers chiffres publiés par Bank Al-Magrhib dans son rapport sur la politique monétaire, le rythme de croissance des crédits au Maroc s'est légèrement accéléré à fin octobre 2016, enregistrant une hausse de 3,8% après 3,2% au troisième trimestre. Outre la répartition des crédits qui montre que les crédits à l'équipement sont la locomotive de cette hausse, la baisse cumulée des taux atteste que la transmission monétaire est plus marquée que prévu. Bonne nouvelle pour l'économie marocaine : les crédits à l'équipement ont connu une nette amélioration en glissement annuel à fin octobre, et cette tendance devrait se confirmer à la fin de l'année civile. Ils atteignent 146,40 milliards de DH, en hausse de 5,7%. Cette amélioration se traduit par des crédits supplémentaires de 7,95 milliards de dirhams. Cette catégorie de crédit affiche la meilleure performance par rapport aux autres types de dettes et c'est une bonne nouvelle, puisque cela témoigne d'une plus grande confiance des entreprises dans l'avenir, ce qui les incite à s'équiper. De plus, qui dit investissements dit emplois supplémentaires. De manière générale, une légère amélioration du crédit au secteur non financier est constatée. Bank Al-Maghrib, lors de son dernier Conseil, a revu son anticipation à 3,5% pour ces crédits et ce rythme devrait s'accélérer davantage à moyen terme pour atteindre 4% en 2017 et 4,5% en 2018, parallèlement à la croissance économique. Une politique accommodante qui ne profite pas à tous les secteurs Lorsque l'on regarde les derniers chiffres de BAM dans le détail, nous constatons que certains secteurs, comme ceux du textile, du tourisme, de la construction ou encore l'immobilier ne profitent pas de la politique accommodante de la Banque centrale. Pour le secteur immobilier par exemple, c'est le crédit à l'habitat qui est privilégié. Son encours a progressé de 5,4% sur la période. Enfin, les statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib montrent que les crédits à la consommation affichent une progression stable à 5,3% pour une valeur de 48,68 milliards de dirhams. En glissement mensuel, cette catégorie de crédit a accusé une légère baisse de 0,1% par rapport au mois de septembre. Mais le fait marquant du troisième trimestre est que l'ensemble des catégories de crédit connait des baisses. Cela va de 60 points de base pour les crédits à l'habitat à 106 points de base pour les crédits à l'équipement. De manière générale, les taux débiteurs poursuivent leur tendance baissière et cumulent, sur les 8 derniers trimestres, 95 points de base de baisse pour atteindre 5,08% au terme du dernier trimestre. Cette baisse est plus rapide que celle du taux directeur qui a chuté de 75 points de base sur la même période. Outre la politique accommodante de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri explique cette baisse par l'intensification de la concurrence entre les banques sur certaines catégories de clients. Certains banquiers auraient même concédé des crédits assortis de primes de risque anormalement basses. Y. E. Créances en souffrance : L'hémorragie se poursuit Les créances en souffrance continuent de grimper plus rapidement que le crédit. Elles atteignent 7,8% à fin septembre et le taux de couverture des créances par les provisions n'est que de 68%. Si la Banque centrale juge que ce chiffre n'est pas alarmant, son gouverneur attire néanmoins l'attention des opérateurs sur la concentration de certaines créances. Sur le plus gros des dossiers du moment, celui de Samir, Jouahri affirme que toutes les banques ont provisionné la totalité de leur créances.