En avril 2015, les facteurs autonomes de liquidité ont exercé un effet expansif de 11,2 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, en relation avec l'accroissement des réserves nettes de change de Bank Al-Magrhib et dans une moindre mesure avec la baisse du compte du Trésor auprès de la Banque. Compte tenu de la stabilité du montant minimum de la réserve monétaire, le besoin en liquidités des banques s'est établi à 33,1 milliards de dirhams. Ainsi, Bank Al-Maghrib a injecté un montant de 35 milliards, dont 19 milliards à travers les avances à 7 jours et 16 milliards au titre des opérations de prêts garantis, accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME. Dans ces conditions, le TMP sur le marché interbancaire est demeuré quasi-stable à 2,50%. S'agissant des taux créditeurs, les données disponibles à fin février indiquent que le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois est resté quasi-stable à 3,77%, recouvrant une hausse de 5 points de base du taux sur les dépôts à 6 mois à 3,70% et une diminution de 6 points de base de celui des dépôts à un an à 3,83%. Sur le marché primaire des bons de Trésor, à l'exception du taux assortissant les bons à 30 ans qui est demeuré inchangé, ceux appliqués aux autres maturités ont enregistré en avril des hausses allant de 7 points de base pour les bons à 13 semaines à 29 points de base pour ceux à 5 ans par rapport aux dernières émissions. Sur le marché secondaire, le même profil d'évolution a été observé pour l'ensemble des maturités. S'agissant des agrégats de monnaie, les données relatives au mois de mars indiquent une stabilité à 7,2% du rythme d'accroissement annuel de l'agrégat M3. Cette évolution recouvre une accélération des taux de progression de la monnaie scripturale et des dépôts à terme et une décélération de ceux de la monnaie fiduciaire et des titres des OPCVM monétaires. En effet, la monnaie scripturale s'est accrue de 4,4% au lieu de 4,1% un mois auparavant, traduisant notamment une accélération de 7,9% à 11,2% des dépôts à vue auprès du Trésor, tandis que ceux auprès des banques ont augmenté à un rythme comparable à celui du mois précédent, soit 3,4%. De même, les dépôts à terme ont progressé de 12,1%, après 10,1% en février, poursuivant ainsi leur tendance haussière observée depuis le deuxième trimestre 2014. Pour leur part, les dépôts en devises ont continué d'afficher des hausses importantes, avec un taux de 47% en mars 2015. En revanche, le rythme de progression de la monnaie fiduciaire est revenu de 4,9% à 4,6% et celui des titres des OPCVM monétaires de 11% à 4,8%. Quant aux placements à vue, leur taux de progression annuel a quasiment stagné à 7,4%. Pour ce qui est des principales sources de création monétaire, le crédit bancaire a enregistré une hausse de 2,9% après 4,1% en février, traduisant notamment un effet de base lié à la forte hausse observée un an auparavant des prêts à caractère financier et des facilités de trésorerie. Ainsi, ces dernières ont vu leur taux de croissance revenir de 2,8% à 0,2% en mars 2015. Les prêts à caractère financier ont connu une baisse de 4% plus accentuée que celle de 0,8% observée le mois précédent. A l'inverse, les crédits à l'équipement et ceux à la consommation se sont accrus respectivement de 5,9% et de 11,3%, après 4,2% et 11% un mois auparavant. Assouplissement des conditions d'octroi de crédit Quant aux prêts immobiliers, leur rythme de progression annuel est resté quasi-inchangé à 3,2%, recouvrant une décélération de 5,8% à 5,6% des crédits à l'habitat et une contraction de 3,8% de ceux aux promoteurs, quasi-comparable à celle du mois précédent. Par ailleurs, les créances en souffrance ont décéléré de 18,4% à 13,1% et leur ratio par rapport au crédit bancaire s'est situé à 6,9%, quasiment inchangé par rapport au mois précédent. Par secteur institutionnel, le ralentissement du crédit bancaire reflète celui du rythme d'accroissement des crédits destinés au secteur privé qui est revenu de 3,7% à 3%, avec une décélération de 2,2% à 1,3% de celui des crédits aux sociétés non financières et de 5,7% à 5,1% de celui des prêts aux ménages. De même, les concours au secteur public ont connu une hausse de 13,5% contre 15,9% un mois auparavant. La ventilation du crédit bancaire par branche d'activité laisse apparaître, au premier trimestre 2015, des baisses annuelles de 11,7% des concours alloués aux industries manufacturières contre une augmentation de 3,6% au trimestre précédent et de 1%, après 0,5% des prêts alloués à la branche « Bâtiments et travaux publics ». En revanche, les crédits destinés à la branche « Electricité, gaz et eau » ont continué d'afficher des augmentations importantes, soit 24,6% au lieu de 31,4% et ceux destinés aux services se sont accrus de 0,8% après une baisse de 2,7%. Concernant les conditions d'octroi du crédit bancaire, les résultats de l'enquête menée par Bank Al-Maghrib indiquent la poursuite de l'assouplissement de l'offre, avec une légère amélioration au premier trimestre 2015 par comparaison au trimestre précédent. En revanche, après les hausses qu'elle aurait connu durant les trois derniers trimestres de 2014, la demande serait inscrite en légère baisse, avec une diminution, selon les banques, de celle relative aux crédits à l'équipement et à la promotion immobilière et une amélioration de la demande au titre des prêts à l'habitat. Du côté de l'offre, l'amélioration serait le résultat d'un assouplissement qui aurait concerné aussi bien les ménages que les entreprises.