Sommes-nous en train d'assister, impuissants, à la déconstruction de l'économie mondiale ? Depuis quelques mois, c'est ce qui semble se dessiner. Un avant-goût inattendu a été donné avec le Brexit, qui peut fatalement faire basculer l'Europe dans une nouvelle configuration, avec en toile de fond maintes incertitudes. L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, qui a déjoué tous les pronostics et jeté un coup de froid sur la communauté internationale, a signé le deuxième acte de ce qui semble être les prémices d'une nouvelle redistribution des cartes au niveau de l'économie mondiale. D'ailleurs, en début de semaine, il a annoncé la couleur en dévoilant les actions exécutives qu'il compte prendre durant ses 100 premiers jours à la Maison Blanche. Il s'agit, entre autres, du retrait des Etats-Unis de l'Accord de partenariat transpacifique (TPP), signé en 2015 après de longues années de négociation par 12 pays bordant l'océan Pacifique : Etats-Unis, Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam. Trump entend également procéder à la renégociation de plusieurs accords qui unissent les Etats-Unis à des pays et partenaires. Mais la menace la plus sournoise et que les experts qualifient de plus dangereuse, provient de l'Italie, où la percée politique du Mouvement 5 étoiles fait craindre le pire pour l'Europe, dont le délitement ou non pourrait dépendre des résultats du référendum constitutionnel prévu le 4 décembre dans la Péninsule (voir p.12). Mais il y a quelque chose qui se passe dans le monde, et particulièrement en Europe, et qui est de plus en plus perceptible : le populisme et l'extrémisme ont de l'écho auprès d'une population de plus en plus nombreuse qui semble avoir désavoué les classes politiques «traditionnelles», dans un contexte de précarité et de montée du chômage. Au point que, même en France, on n'écarte plus l'idée d'un Front National à l'Elysée. Dans cette nouvelle reconfiguration qui s'annonce, on ne peut que se réjouir de la politique de diversification de ses partenaires entamée depuis quelques années par le Maroc, qui a fait un pas victorieux sur l'Afrique. Et c'est cela avoir une vision : consolider le Sud... sans perdre le Nord. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.