Bailleurs de fonds internationaux, experts, acteurs... ont pris part à une journée scientifique sur les métriques de l'adaptation, organisée par le comité de pilotage de la COP22. Les métriques de l'adaptation restent un outil décisif pour évaluer et débloquer les fonds pour l'adaptation. Plus que quelques semaines nous séparent du démarrage des travaux de la messe climatique la plus attendue de l'histoire. Et pour cause, c'est pour la première fois que quasiment tous les pays, développés ou en développement, riches ou pauvres, vont se réunir, tout en étant d'accord, pour définir (enfin !) les instruments de mise en œuvre de l'accord de Paris. A moins d'un mois, la tension commence à monter d'un cran. Les réunions et rencontres se succèdent pour préparer le terrain afin que le round des négociations se passe dans les meilleures conditions. Des négociations marathoniennes qui requièrent la mobilisation de toutes les instances notamment la communauté scientifique pour trouver les bons instruments de l'application du Traité. C'est dans ce sillage qu'une journée scientifique a été organisée à Skhirate par le comité de pilotage de la COP22, pour échanger sur l'adaptation aux changements climatiques. «La thématique de l'adaptation est éminemment importante dans le débat et l'action climatique. Elle l'est d'autant plus pour les pays en développement, les pays africains et les Etats insulaires, de par ses implications sur la sécurité alimentaire, la migration...», a déclaré Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP22 dans son mot d'ouverture. La réussite de la COP22 est plus que jamais vitale pour ces pays qui espèrent bénéficier des financements nécessaires et mettre ainsi en œuvre leur programme d'adaptation. Et c'est tout l'enjeu de cette COP22 qui va imprimer un tournant majeur à la configuration des finances au climat avec comme objectif d'équilibrer la balance des finances entre l'adaptation et l'atténuation. «L'adaptation reste le parent pauvre en termes de financement, principalement pour des raisons d'abord de définition de projets et ensuite de rentabilité», a tenu à préciser Nizar Baraka. En effet, si l'Afrique n'a pas été bien servie jusqu'ici par les finances climatiques, c'est en partie à cause de l'incapacité de ses Etats à présenter des projets d'adaptation bancables, solides et bien ficelés. C'est d'ailleurs dans une optique de présenter des pistes d'actions concrètes pour le financement de l'adaptation lors de la COP22 qu'acteurs publics, bailleurs de fonds internationaux, universitaires, spécialistes et experts internationaux en finance climat..., ont débattu et échangé lors de cette journée. Le débat a porté principalement sur les indices de mesure qui sont désormais impératifs pour faire le suivi et mesurer qualitativement et quantitativement les progrès accomplis. «Il faut commencer par se mettre d'accord sur des éléments de mesure communs, qui nous permettent d'évaluer les conséquences et les impacts et d'évaluer le risque également», a indiqué le président du comité scientifique de la COP22. Il ressort des différentes interventions que pour atteindre les objectifs escomptés, il faut non seulement débloquer des fonds mais faire le suivi et mesurer l'impact climatique des projets. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de mettre en place des métriques de l'adaptation, un outil décisif pour évaluer et débloquer des financements importants pour des projets d'adaptation.