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Perspectives 2025 : Un Maroc possible, si réformes il y a
Publié dans Finances news le 13 - 07 - 2006


* Le savoir, le développement local,
l'emploi et la gouvernance sont parmi
les obstacles qui peuvent devenir des leviers de développement.
* Tawfik Mouline, modérateur du groupe «Perspectives», a érigé le déficit en terme
de savoir, comme l'un des principaux
handicaps du Maroc. Ainsi, le système
d'éducation et de formation devrait relever le défi de la qualité et s'adapter aux
exigences du XXIème siècle.
Invité par la Chambre Française de Commerce et d'Industrie au Maroc, Mohammed Tawfik Mouline, chargé de mission au Palais Royal et modérateur du groupe ayant élaboré le Rapport sur les perspectives du Maroc à l'horizon 2025, a étayé les principaux défis du Maroc pour devenir selon le modèle souhaité, un pays démocratique, générateur d'emplois et de richesse.
Il a tout d'abord établi les principaux déficits comme signalés dans le rapport rendu public à l'occasion du 50ème anniversaire de l'indépendance du Maroc. Qu'il s'agisse de déficit en termes de gouvernance, de savoir, de création d'emplois, d'accès à la santé, de développement local, le Maroc devra rattraper les retards pour réduire les écarts avec d'autres pays émergents ayant enregistré de grandes avancées.
Dans un environnement marqué par l'émergence de grandes puissances mondiales, Mouline a insisté sur l'importance pour le Maroc, à l'instar des pays en développement, de consolider ses efforts de mise à niveau et de restructuration économique pour relever le défi de la compétitivité et renforcer le développement de l'économie de la connaissance et ce, dans le but d'atteindre un niveau de développement humain élevé.
Le mouvement de mondialisation ne s'arrête pas aux dimensions économique, technologique ou sécuritaire, mais concerne également le volet politique. Un point sur lequel le Maroc a beaucoup d'efforts à fournir.
Sur ce point-là, Tawfik Mouline a réitéré ce que le rapport 2025 avait souligné sur les progrès de la démocratie au Maroc qui pourraient être accélérés par la hausse du niveau d'instruction de la population et l'ouverture croissante de la société sur son environnement à condition, toutefois, de dépasser les obstacles ou dysfonctionnements actuels liés au paysage politique. Lequel est marqué par une pléthore de partis, un manque de transparence dans leur fonctionnement, une absence de projet de société…
Idem pour la Justice qui reste malgré tout dépendante vis-à-vis du pouvoir politique et marquée par la corruption, l'inadaptation de la formation des juges aux impératifs du développement et la non publication des jugements.
La réforme de l'Administration elle, non plus, n'a pas donné ses fruits puisque cette dernière reste peu efficace et très lente.
L'indice de perception de la corruption (IPC), pour sa part, révèle un vrai problème malgré les réformes enclenchées pour moraliser l'Administration, la Justice et les affaires. Toujours est-il que sur certains points, le Maroc a fait de grands progrès notamment au niveau de la réorganisation du champ religieux, la réforme du statut de la femme, la réduction des inégalités, la libéralisation de l'audiovisuel, le projet de loi sur les partis politiques et, tout récemment, la réforme du code de la nationalité.
L'éducation, le gros nœud
La résolution de ce nœud-levier permet de répondre, à des degrés divers, aux autres nœuds du futur. Du fait de l'accélération du progrès technologique et du développement de la société de la connaissance, le Maroc n'a pas d'autre choix que de privilégier le savoir en vue de saisir les opportunités offertes par l'évolution future du contexte international. Les nations qui ont emprunté cette voie ont réussi à émerger en quelques décennies en tant que pays à développement humain élevé. Et ce devrait être le cas pour le Maroc, s'il veut s'insérer dans la société du savoir.
Outre la généralisation de l'enseignement, le système d'éducation et de formation devrait relever le défi de la qualité et s'adapter aux exigences du 21ème siècle.
Le système d'éducation et de formation devrait répondre efficacement aux exigences du développement socio-économique et garantir le maximum d'égalité des chances de réussite scolaire et professionnelle, dans le respect de la diversité culturelle et sociale, en prônant les valeurs de tolérance, de progrès, de non discrimination et de citoyenneté.
La prise en compte des nœuds du futur et du contexte d'évolution future a permis de définir un Maroc souhaitable à l'horizon 2025 qui est possible dans la mesure où le scénario envisagé générerait lui-même les moyens de sa réalisation grâce, notamment, à une bonne gouvernance et à une amélioration de l'efficience des politiques publiques.
Sa concrétisation requiert avant tout d'assurer, à court terme, des conditions de vie dignes à l'ensemble de la population, conformément à l'Initiative Nationale pour le Développement Humain.
Le processus d'évolution vers le Maroc possible est conditionné par trois éléments incontournables ou leviers que sont : une croissance forte et durable, une bonne gouvernance et un socle de valeurs de progrès.
Dans le cadre de l'élaboration des perspectives générales, l'accent a été mis, en priorité, sur les problématiques-clés du développement humain. Ces nœuds du futur sont aujourd'hui relativement bien cernés. Leur dépassement pourrait constituer un levier puissant pour améliorer l'efficacité des grandes réformes menées et pour hisser le Maroc à un niveau de développement humain élevé.
L'ambition est de rattraper les énormes retards par rapport aux autres pays en l'espace d'une génération. Le tout pour aboutir à un Maroc démocratique, ouvert sur les valeurs universelles, bien inséré dans son environnement africain, maghrébin, euro-méditerranéen et mondial, un pays harmonieux dans lequel toutes les localités contribuent au processus de développement humain en valorisant leur diversité et leurs potentialités matérielles et immatérielles et un Maroc intégré à la société du savoir. Et surtout générateur d'emplois et de richesses.


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