Pourquoi des stations-service de nouvelle génération ? Le but n'est pas tant de procéder à une opération de relooking et d'opérer un coup de lifting, mais bel et bien de reformuler le concept à travers une offre produit plus large et plus attirante. Qu'est-ce qui peut distinguer une station-service d'une autre ? A priori, peu de choses; puisque le carburant (diesel ou essence) est quasiment identique dès lors qu'il provient du même process de raffinage et est constitué des mêmes composants. Au niveau des prix aussi, il n'y a pas de place pour la concurrence, puisqu'ils sont toujours réglementés et fixés par l'Etat. Mais les compagnies se préparent à la libéralisation imminente des prix. Une visite du réseau de distribution montre clairement qu'il existe une différence. Et le plus souvent, elle est notoire; a fortiori sur les grands axes routiers. Tout d'abord par l'architecture de la station, qui doit être moderne, bien aménagée et répondant aux meilleures normes de sécurité et d'environnement. Il est question de la doter d'équipements dernier cri, comme les pompes électroniques, les moyens de payement ou encore les services annexes tels que les restaurants, les cafés et les shops. Ces stations dites de nouvelle génération viennent répondre à un besoin tant du consommateur que des compagnies. Pour ces dernières, les services annexes présentent un niveau de profitabilité important comparativement aux marges que présente le carburant. Pour gagner plus, il faut investir plus. «Les nouvelles stations nécessitent une mobilisation de fonds considérables. Pour le schéma classique, seul un capital de 1 million de DH était nécessaire. Actuellement, le minimum requis est de 10 MDH», souligne-t-on à la Fédération de l'énergie. Outre le lancement de nouveaux points de vente, il y a également la rénovation du réseau actuel. Concurrence oblige, les grandes compagnies opérant dans le pays ont procédé à une vaste campagne de rénovation. Dans un premier temps, ce sont les stations les plus fréquentées qui ont été concernées. «Nous avons, il y a plusieurs années développé et lancé un concept novateur. Nous avons été les premiers à ériger un village service. Le carburant devient, à la limite, accessoire. Ce sont des stations conviviales et accueillantes», affirme Said Baghdadi, DG d'Afriquia SMDC. Cette compagnie vient de lancer un vaste programme pour la rénovation de son réseau nécessitant 1,3 Md de DH. Le Maroc compte actuellement 17 compagnies avec un réseau de 2.800 stations. Près de 50% des points de vente sont concentrés entre les grandes compagnies notamment Afriquia, Shell et Total. «Nous avons beaucoup investi pour améliorer notre réseau et le rendre plus attractif. Outre la qualité de nos carburants et de nos lubrifiants, nous proposons d'autres services d'accueil et de confort pour nos clients», indique Mohamed Raihami PDG de Vivo Energy Maroc. Le temps où les stations-service n'étaient qu'un lieu pour distribuer le carburant, assurer la vidange, le lavage ou le gonflage des pneus est révolu. Elles prennent une dimension supérieure et deviennent de plus en plus un lieu convivial où sont offerts des services de restauration, d'entretien, de loisirs et une supérette. Le point saillant de ces points de vente est la qualité remarquable qui s'arrime aux normes internationales. Les aires de repos, un bon filon pour ADM Pour assurer le maximum de confort aux usagers des autoroutes, Autoroutes du Maroc (ADM) a créé près de 40 aires de repos dans son réseau, qui sont confiées en location gérance aux compagnies pétrolières. Leur nombre augmente au fur et à mesure que le réseau s'élargit. Leur gestion est confiée, via un appel d'offres, à des compagnies qui doivent répondre à un cahier des charges bien précis, notamment au niveau de la qualité et des services proposés. Outre la distribution de carburant ou de lubrifiant, le site comprend des parkings pour les poids-lourds et les particuliers, des services sanitaires, une mosquée, une aire de jeux pour les enfants, un restaurant ou plus, selon la dimension du site. Les services varient en fonction de son emplacement et de sa fréquentation. Il y a en moyenne une aire de repos tous les 50 km. Cette distance se réduit dans les axes les plus empruntés.