La croissance sera impactée par la difficile relance en Europe, principal partenaire du Maroc. Les phosphates et dérivés sont fortement concurrencés à l'international. Les tensions géostratégiques risquent de flamber les prix du pétrole. Au ministère des Finances, les préparatifs vont bon train pour élaborer le projet de la Loi des Finances pour l'année 2015. Il devrait être disponible pour être débattu au Parlement à partir du mois d'octobre prochain. C'est un projet inédit à plusieurs niveaux. Il sera exécuté une année avant la fin du mandat du gouvernement. Ce sera l'occasion pour l'Exécutif d'assurer le déclic tant attendu et donner un nouveau souffle au pays. Le texte devrait consacrer davantage la politique d'austérité du gouvernement Benkirane. Il est question de rationaliser les dépenses et de doper les recettes. Mais la conjoncture difficile, aussi bien au niveau national qu'à l'international, reste l'un des éléments majeurs qui peuvent biaiser les hypothèses de la prochaine Loi de Finances. Les opérateurs économiques attendent des mesures plus concrètes de relance de l'économie nationale. Le patronat devait organiser une réunion le 24 juin avec les représentants des fédérations sectorielles pour recueillir les différentes requêtes. Sur le plan économique, la campagne agricole devrait se solder par des récoltes moyennes, ce qui aura un effet mitigé sur la croissance. Les résultats prévisionnels tablent sur un volume de 67 millions de quintaux de céréales. Le pays sera contraint d'assurer une bonne partie de ses besoins alimentaires de l'étranger. Près de 40 millions de quintaux de céréales sont à importer en 2015. Cela devrait avoir un effet sur les avoirs extérieurs et la balance commerciale. Les phosphates et leurs dérivés, autre secteur-phare de l'économie nationale, connaissent une régression importante. Le déclin de la demande internationale, l'entrée de nouveaux pays producteurs, comme la Jordanie et l'Arabie saoudite, ont impacté le potentiel à l'export de ce secteur. Cette tendance devrait se poursuivre à court et à moyen termes. Pour faire face à cette régression, l'OCP a développé un programme pour diversifier ses débouchés, notamment en Afrique. L'Europe, principal partenaire économique du Royaume, commence à percevoir quelques signes de relance. Il est prévu un taux de croissance de 1,2% en 2015, mais les effets sur le Maroc restent mitigés. Les autres principales économies mondiales connaissent, il faut le préciser, une évolution balbutiante. Les transferts des MRE seraient quasi inchangés puisque les immigrés sont la principale communauté touchée par le chômage. Les dépenses de l'Etat continueront de croître. Les dépenses de fonctionnement, surtout la masse salariale, vont augmenter à cause des engagements du gouvernement pris dans le cadre du dialogue social. Il a été décidé de porter le Smig à 3.000 DH. Les augmentations devraient s'opérer au cours des exercices 2015 et 2016. Pour l'investissement public, l'Etat ne peut reporter indéfiniment les programmes dont certains ont accusé un sérieux retard, surtout les grands chantiers. Il devra dans ces conditions s‘endetter pour assurer l'équilibre.