Hakim Abdelmoumen, président de l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce automobile (Amica), nous éclaire sur l'enjeu de l'organisation de ce Salon. Finances News Hebdo : Qu'attendez-vous de cette pre-mière édition du Salon de la sous-traitance ? Hakim Abdelmoumen : Par le passé, les acteurs du secteur de l'automobile étaient isolés et travaillaient chacun de leur côté, ce qui leur portait préjudice. La première action menée était de fédérer et de regrouper tout le tissu et d'identifier les pistes à développer. De là, ont été identifiés les axes de travail qui ont permis la création des commissions. Parmi ces dernières, la commission «développement de sous-traitance», regroupant aussi bien les multinationales que certaines PME de l'automobile, qui a identifié les besoins en prestations, en dehors des pièces de véhicules, évalués à plus de 400 millions d'euros. Un réel manque à gagner pour le Maroc qui ne profite pas complètement de l'implantation des multinationales, puisqu'elles continuent d'importer la grande majorité de leurs entrants. L'objectif de ce Salon est donc d'encou-rager les acteurs de cette filiale à venir localiser leur prestation et produire leurs services en leur montrant le fort potentiel du marché et aussi faire profiter l'indus-trie marocaine. F. N. H. : Environ deux tiers des exposants sont des entre-prises marocaines. Qu'est-ce qui explique la faible participation des sous-traitants étrangers à cette rencontre ? H. A. : Pour cette première édition, nous avons volontairement décidé de limiter à 150 le nombre des exposants pour assurer la réussite de cette première expérience. Il faut dire que l'engouement était plus important que prévu, ce qui est de bon augure. D'autre part, dans la stratégie de l'Amica, nous avons décidé de ne pas distinguer les entreprises à capitaux marocains de celles à capitaux étrangers. Donc, les 80 exposants représentent des industries déjà installées au Maroc. Quant aux autres exposants, ce sont des entreprises étrangères qui viennent prospecter le marché à la recherche d'opportunités d'investissement. L'idée aujourd'hui est de les inciter, dans une deuxième étape, à venir localiser leur industrie au niveau de TFZ. F. N. H. : Quelles sont les actions menées par l'Amica pour tirer vers le haut cette filiale ? H. A. : Nous avons une stratégie globale. Je citerai à titre d'exemple l'organisation en clusters ou en métiers que nous sommes en phase de mettre en place dans la filière au niveau de l'Amica. Ce qui permettra une mutualisation et un effet de lobbying. L'objectif étant de mener, en partena-riat avec l'administration marocaine et les institutions dédiées à la promotion de notre pays, notamment l'Agence marocaine pour le développement des investissements, Maroc Export..., des approches ciblées auprès des fournis-seurs étrangers pour les inciter à venir s'installer. C'est grâce aux clusters qui s'engagent à s'approvisionner en priorité du premier arrivé, que nous pourrons encourager la localisation des sous-traitants. Aussi, nous avons des demandes de centrales d'achat de constructeurs auto-mobiles installés à l'étranger (Espagne, Portugal) avec qui nous sommes en phase de nouer des partenariats pour leur approvisionnement. Outres ces actions ciblées, nous menons des actions d'ordre plus général, notam-ment des missions à l'étranger avec les différents partenaires pour promouvoir la plateforme marocaine dans différents pays.