Malgré les efforts alloués, le secteur agricole marocain reste dominé par un système de production de type traditionnel. Plus de 80% des exploitations ont moins de 5 hectares. Elles sont le plus souvent travaillées dans un cadre familial dépendant des précipitations pluviométriques. Les filières investies sont les cultures vivrières, notamment les céréales, et l'élevage (ovin, bovin, caprin et avicole). L'un des points faibles du secteur tient à la formation. La quasi-totalité des fellahs ont appris le métier sur le terrain, en général auprès de leurs pères ou proches. Ils ne sont pas initiés aux nouvelles techniques, aux nouveaux produits ou méthodes de travail. L'handicap majeur à ce niveau est le niveau d'analphabétisme qui pénalise l'apprentissage. De nos jours, l'agriculture est fortement tournée vers le higt-tech et cela à toutes les étapes. Il s'agit de produire plus, mieux et à faible coût pour être compétitif surtout au niveau de l'export. Des paramètres qui ne sont pas faciles à maîtriser si l'exploitant ne dispose pas de ressources, de savoir-faire et d'encadrement technique. Le ministère de l'Agriculture a essayé, depuis un certain temps, de vulgariser les nouvelles approches agricoles. Dans certaines filières, les résultats sont concluants comme le secteur laitier où la productivité s'est nettement améliorée au fil des ans. Le regroupement des exploitants dans le cadre d'associations ou de coopératives a beaucoup facilité le programme. Le suivi par des experts et des techniciens est plus pratique et plus ciblé. C'est le cas aussi de la filière avicole qui a pu booster ses normes de production et atténuer la vulnérabilité de l'activité. Mais dans d'autres filières, le constat est moins satisfaisant. La céréaliculture, le véritable baromètre du secteur, souffre toujours des contraintes structurelles de l'agriculture marocaine. Outre les aléas climatiques, la filière est victime de son système d'exploitation désuet. Les fellahs ne sont pas suffisamment informés de l'effet des variétés de blé sur les récoltes, sur les quantités à utiliser pour le semis et aussi le type de fertilisants ou d'engrais les mieux adéquats. Parfois, faute d'encadrement et de conseil, les intrants sont mal utilisés malgré leur disponibilité. Ce qui a un impact sur le rendement et les coûts. Dans le cadre du Plan Maroc vert, il est opportun de donner une nouvelle impulsion à la formation. Les formateurs doivent avoir l'approche pédagogique nécessaire pour bien encadrer les fellahs. Parler un langage simple, bref et concis, quitte à utiliser le dialecte en place, devient une nécessité