Redressement des activités en Europe et amélioration du profil risque. Un acteur financier de référence dans le continent. Tour d'horizon avec Brahim Benjelloun, administrateur, directeur général délégué de BMCE Bank. Finances News Hebdo : Quelle lecture pouvons-nous faire des réalisations du Groupe BMCE Bank au cours du 1er semestre 2013? Brahim Benjelloun : Le bilan de ce premier semestre est des plus encourageants : avec une croissance de 65% de son RNPG, les résultats du Groupe BMCE Bank sont en ligne avec le plan de développement stratégique 2012-2015 voulu par le Président Othman Benjelloun et adopté par le Conseil d'Administration. En substance, ces performances sont le fruit des efforts soutenus en termes d'amélioration de la rentabilité et de l'efficacité opérationnelle, le renforcement du niveau de capitalisation, l'amélioration du renforcement de la maîtrise des risques au Maroc et à l'international, le retour à l'équilibre des activités européennes et la pérennisation de l'engagement sociétal. Plus concrètement, notre capacité bénéficiaire s'est améliorée avec une croissance de + 65% du Résultat Net Part du Groupe à 595 MDH, l'assise financière s'est également renforcée avec capitaux propres part du Groupe en progression de +16% à 14 milliards de dirhams. En termes d'efficacité opérationnelle, le coefficient d'exploitation continue de «perdre du poids». Cet indicateur, en agrégé, atteint les 55% escomptés au niveau du Plan. Pareillement, le Groupe a amélioré son profil risque. Ceci s'est reflété notamment dans la baisse du taux de sinistralité au Maroc qui passe de 5,18 à 4,54% de juin 2012 à juin 2013, contre une moyenne sectorielle de l'ordre de 5,48%. Par ailleurs, nous poursuivons le redressement de nos activités en Europe. La filiale londonienne du Groupe, BMCE Bank International Plc, continue d'afficher des résultats positifs et ce, depuis le 1er semestre de l'année 2012. Notre tirons également une grande fierté de l'engagement sociétal à travers la Fondation BMCE Bank et sa Présidente, le Docteur Leila Meziane qui vient de se voir décerner une nouvelle distinction internationale -le «Prix International WISE 2013»- par la Fondation Qatar pour son modèle d'écoles communautaires «Medersat.com» en reconnaissance de la «remarquable qualité» et de «l'exceptionnelle innovation de l'impact» de ses projets. L'engagement sociétal, c'est aujourd'hui également un vecteur de création de richesses, de par le positionnement de BMCE Bank dans le financement dit «vert» - Green Business -, dans les économies d'énergie, de par le rôle de précurseur joué par la Banque auprès des entreprises marocaines dans le domaine de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, un rôle qu'elle élargit progressivement à ses filiales à l'international. F. N. H. : Durant le 1er semestre de cette année, la majorité des banques au Maroc a subi une hausse du coût du risque. Est-ce que c'était également le cas pour BMCE Bank ? B. B. : Le renforcement de la maîtrise des risques figure parmi les engagements les plus forts du Groupe, car c'est un véritable levier de performance, notamment pour un groupe bancaire comme le nôtre, de plus en plus continental et international. Dans ce contexte, le Groupe s'est hardiment attelé à déployer un dispositif de gestion et de contrôle des risques au niveau de l'ensemble des entités du Groupe, pour partager les mêmes référentiels tout en maintenant l'autonomie des filiales. Notre vigilance à l'égard de la gestion des risques s'est reflétée dans la baisse des dotations aux provisions, enregistrée au terme du premier semestre 2013, soit -16%, parce que le profil-risque de quelques pays de nos implantations africaines sous l'enseigne de Bank Of Africa, s'est amélioré. Rappelons-nous, l'an dernier, un provisionnement exceptionnel fut effectué sur certaines filiales comme au Bénin, à Madagascar ou en Côte d'Ivoire qui n'a pas eu besoin d'être reconduit à un tel rythme cette année. Il est à souligner également qu'un effort très significatif fut consenti en matière de couverture des risques par les provisions ces dernières années. Depuis 2010, les dotations nettes du Groupe ont atteint 3,7 milliards DH en cumulé, dont 2,4 milliards pour l'activité au Maroc. Ceci intègre un provisionnement complémentaire et volontariste engagé depuis 2011 visant à couvrir les risques non avérés dans certains pans sectoriels au sein de l'économie marocaine, reflété dans la constitution d'une Provision pour Risques Généraux dont le stock remonte à 705 MDH. F. N. H. : Vous avez porté votre niveau de participation dans le capital de Bank of Africa à 72,6% contre 59,5% il y a un an. Est-ce en préparation de la conquête de nouveaux marchés africains ? B. B. : La montée dans le capital de Bank of Africa s'inscrit dans le cadre de la poursuite de notre stratégie de développement en Afrique, accélérée depuis la prise de contrôle de ce réseau panafricain en 2011. Le Groupe BMCE Bank, selon la vision de son président, Othman Benjelloun, ambitionne de devenir un acteur financier régional de référence, avec une couverture géographique étendue sur la majeure partie du continent africain à l'horizon 2020. Nous sommes actuellement implantés dans une vingtaine de pays sur le continent, mais l'Afrique ne se limite pas aux zones UEMOA et CEMAC. Le reste du continent offre des perspectives prometteuses. La conquête d'autre pays anglophones et lusophones devient un objectif à court et moyen termes. Il s'agit alors, en élargissant les revenus générés pour le Groupe BMCE Bank, de promouvoir dans le même temps une approche de co-investissement, de co-développement, une approche d'accompagnement et de partage de nos compétences, moyens et pratiques, et contribuer à davantage de créations et d'emplois dans ces pays. C'est tout le sens qui est donné à l'élargissement de nos implantations en Afrique.