La dimension continentale a été consolidée durant ce semestre. Un PNB également consolidé et en progression de 8% ,à plus de 4 Mds de DH, conjugué à un RNpg stable. La banque a évolué durant le premier semestre dans un contexte économique globalement positif. Ainsi, le groupe a consolidé sa dimension continentale avec une forte présence à l'international, une dynamique soutenue d'ouverture d'agences, portant leur nombre à 1.000 unités au Maroc et en Afrique subsaharienne, et le renforcement de la banque dans le capital de Bank Of Africa de 46,9% à 59,4% à fin juillet. Par ailleurs, la stratégie de développement du groupe a été marquée par l'amélioration de l'efficacité commerciale et opérationnelle et par la création d'une filiale spécialisée dans l'activité de recouvrement RM Experts. Le secteur bancaire est caractérisé notamment par une évolution des dépôts dans une proportion supérieure à celle des crédits. Le groupe BMCE Bank n'y échappe pas. Les dépôts de la clientèle se sont accrus de 13% à 136 Mds de DH, avec une part de marché de 14,83%, contre une progression des crédits de 10%, atteignant ainsi 112 Mds de DH en volume et 12,93% en part de marché. Ce qui porte le PNB à 4 Mds de DH au titre des six premiers mois de l'année, en croissance de 8%. Cette performance inclut néaumoins les éléments non récurrents enregistrés l'année précédente et ayant trait à la vente d'actions propres de BMCE Bank et la contreperformance de la SICAV Maroc Valeurs de 7,4%. Hormis la non récurrence de ces deux dernières données, l'activité du groupe aurait noté un bond timide de 3%. Ainsi, la croissance du PNB du groupe a été portée par la marge d'intérêt ayant augmenté de 8% à 2,5 Mds de DH, et par les activités de marché qui ont connu une hausse de 13% à 676 MDH. En revanche, la marge sur commissions a légèrement diminué de 4%, atteignant 646 MDH. Il est à noter que la part des filiales africaines ne cesse de croître, passant de 33% à fin juin 2010 à 38% à la même période de l'année suivante. Sur la même base comparable, le résultat brut d'exploitation a atteint 1,5 Md de DH, marquant une augmentation de 5,5%. Le coût du risque a noté une évolution remarquable de 61% à 506 MDH. Une attention particulière est à porter à cet élément. En effet, il a été décidé par le groupe de provisionner 500 MDH au titre des activités de différents secteurs au Maroc, d'une part et, d'autre part, à l'effet de l'assainissement de la Bank Of Africa. Pour l'activité Maroc, les provisions concernent les secteurs les plus fragilisés qui sont liés à l'export, essentiellement le tourisme et le textile. Par ailleurs, les provisions ont été confortées dans les secteurs du transport aérien et maritime. La BOA a engrangé 85% de ces dotations aux provisions en raison de la situation malsaine de ses deux filiales récemment acquises au Ghana et à Djibouti. En outre, Brahim Benjelloun, Administrateur Directeur général, en charge de la coordination du groupe BMCE Bank, explique que «le groupe n'a pas pâti de la situation dramatique de la Côte d'Ivoire, malgré la forte exposition de la BOA dans ce pays». Renforçant ses propos, Mamoun Belghiti, Administrateur Directeur général délégué, ajoute que «la BOA avait des problèmes de qualité de portefeuille, mis à part les différents évènements qui ont touché les différents pays». Ceci dit, le top management se dit confiant quant à l'avenir. La BOA vient d'être introduite en Bourse avec succès et celle-ci offre un avenir prometteur. Au vu de l'ensemble de ces données, le mastodonte bancaire a clôturé le premier semestre de l'année en cours sur une note neutre, stabilisant le résultat net part du groupe à 517 MDH. Ce résultat, plombé par les dotations aux provisions, est porté par la bonne activité de la banque et de ses filiales financières spécialisées, qui ont contribué à hauteur de 86% à la formation du RNpg. Aussi, les filiales européennes ont, pour la première fois, participé positivement aux bénéfices dégagés par le groupe Benjelloun, notamment BMCE International Madrid qui a connu une hausse de 39% du résultat net à 1,8 million d'euros, et BMCE Bank International plc qui a bénéficié d'un plan de restructuration ayant pour objet de recentrer l'activité sur les métiers de la banque de financement classique. Le profil de risque du groupe FinanceCom est en amélioration. Les créances en souffrance ont connu au cours du premier semestre une évolution contenue à 0,56%, induisant un taux de sinistralité de 4,94% et gagnant 28 points de base. Au niveau bilantiel, le groupe a amélioré son total bilan qui s'est bonifié de 14,1% pour afficher 196 MDH. L'assise financière s'en trouve alors renforcée de 33%, atteignant plus de 12 Mds de DH, suite aux deux augmentations de capital opérées par la banque au deuxième semestre de l'année dernière. D'une manière agrégée, la BMCE Bank a annoncé un PNB en progression de 3% se fixant à 2,15 Mds de DH, bridée dans une certaine mesure par la contreperformance des activités de marché. A périmètre constant, le PNB agrégé se serait amélioré de 8%. Le résultat brut d'exploitation s'est élevé à 877 MDH, en hausse de 10,2%, soutenu par l'amélioration de la qualité du portefeuille de participations, et ce en dépit de l'accroissement des charges générales d'exploitation. In fine, le résultat net a enregistré un saut de 10,2% pour se hisser à 521 MDH. BMCE, une banque de transformation Le groupe Benjelloun s'est engagé pendant l'année 2011 dans un certain nombre de projets structurants. Hormis les programmes visant la maîtrise des coûts et le renforcement de la productivité, la banque a mis en place un projet de régionalisation. Ce dernier a pour objet de renforcer l'efficacité commerciale, avec pour cibles l'amélioration de la part de marché et l'accroissement du PNB à travers, entre autres démarches, la réduction du délai de traitement des dossiers et l'intégration de la dimension régionale dans l'action commerciale pour développer ainsi la proximité. Pour ce qui est du contrôle fiscal dont la banque fait l'objet, cette dernière est toujours en négociation avec les autorités compétentes. Driss Benjelloun, Directeur général en charge des risques et des finances, assure qu'«il n'y a pas lieu de procéder à un quelconque provisionnement ni au titre de l'année 2011, ni d'ailleurs à celui de 2012».