Sans annonces majeures, le premier semestre du premier prêteur du Royaume a été visiblement placé sous le signe de la consolidation des acquis. La banque a, en effet, réussi à améliorer ses ventes de 5%; mais la politique drastique de provisionnement a plombé le bénéfice net qui baisse de 2%. Le management se dit rassurant sur l'avenir de la banque et du secteur. Pari gagné donc pour Attijariwafa bank durant le premier semestre ? Aucune surprise dans les comptes, une meilleure collecte de dépôts et une politique commerciale efficace. Par ailleurs, le bénéfice net a baissé et les fonds propres se sont améliorés, mais sans réels dégâts pour la rentabilité financière que dégage la banque. Le dosage était-il donc parfait ? Peut-être. D'ailleurs, la banque en a profité pour faire du nettoyage dans ses comptes de contentieux. Les plus sceptiques y verront une aggravation de la qualité des crédits et les plus optimistes, une simple adaptation à la conjoncture qui sera compensée par une série de reprises sur provisions (et donc une hausse des bénéfices) pour les années à venir. A noter que la contribution des filiales aux bénéfices est en mutation constante avec, aujourd'hui, un plus grand poids des sociétés de financement dans le RNPG. Concrètement, les dépôts consolidés ont augmenté de 7,9%, soit à 238,7 Mds de dirhams et les crédits consolidés de 1,6% à 253,6 Mds de dirhams. Parallèlement à cette situation bilancielle, le produit net bancaire consolidé s'est accru de 4,7% à 9,1 Mds de dirhams, et ce dans un contexte marqué par la mollesse des demandes de crédits envers l'ensemble des banques du Royaume, contrebalancé par une plus grande contribution des filiales africaines qui, visiblement, opèrent sur des territoires en pleine période de rattrapage économique. La Banque au Maroc a, en effet, contribué à hauteur de 4,9 Mds de dirhams dans le PNB global, alors que la Banque de Détail à l'International (BDI) a réalisé un PNB de 2,3 Mds de dirhams, en hausse de 10,4%. A côté de l'activité bancaire «classique», les sociétés de financement, appartenant au groupe, ont réalisé un PNB de 1,1 Md de dirhams, en hausse de 2,7% et voient leur contribution au PNB se renforcer de 27,6%. L'assurance a, pour sa part, réalisé un PNB de 923,3 MDH et contribue, ainsi, d'une manière plus discrète à la formation du PNB consolidé. Concernant les indicateurs opérationnels du groupe, il est à signaler que le résultat brut d'exploitation s'est amélioré de 4,6% à 5,1 Mds de dirhams, grâce à une progression moins rapide des charges d'exploitation. Une hausse qui aurait été moins accentuée sans l'impact comptable de l'augmentation de capital réservée aux salariés en 2012. «Les écritures comptables relatives à cette augmentation ont été, pour la première fois, calculées sur un semestre plein, d'où leur poids plus marqué que lors du deuxième semestre de 2012, où ils ont concerné une plus faible période», explique Ismail Douiri, responsable du Pôle Finances, Technologie et Opérations du groupe. Pour leur part, le résultat net comptable et le RNPG reculent de respectivement 1,9% à 2,7 Mds de dirhams et de 4,8% à 2,2 Mds de dirhams, sous l'effet de l'augmentation du coût du risque. En effet, ce dernier s'est établi à 971 MDH durant le premier semestre de 2013, contre 593 MDH lors de la même période en 2012, soit une hausse de 63% et une charge additionnelle de 378 MDH qui vient plomber les comptes. Mention spéciale pour les sociétés de financement Les sociétés de financement spécialisées totalisent, au premier semestre 2013, une contribution au PNB de 1,1 Md de dirhams (2,7% par rapport à la même période en 2012). Leur contribution au RNPG progresse de 27,6%, grâce à une maîtrise des charges et des risques. Cette tendance devrait même s'accentuer dans le futur et c'est le management, sous le contrôle du responsable du pôle banque de financement, Boubker Jai, qui l'assure : «Le groupe Attijariwafa Bank, affirme-t-il, cherche à transposer le modèle marocain de ses sociétés de financement aux autres filiales à l'international. Pour l'instant, il faut que nous adaptions complètement nos systèmes d'informations et que nous formions le personnel. Ensuite, il faudra œuvrer pour capter des parts de marché sur ces zones encore sous-bancarisées et qui devront opérer des rattrapages».