L'encours des crédits à l'économie du secteur bancaire a affiché une croissance de 4,5% à 718 Mds de DH à fin 2012. Parallèlement, les créances en souffrance ont augmenté de 9,1% à 35,4 Mds de DH. Les banques vigilantes par rapport à certains secteurs vulnérables exposés aux impacts de la crise économique internationale. Selon les données de Bank Al-Maghrib à fin décembre 2012, l'encours des crédits à l'économie du secteur bancaire a affiché une croissance de 4,5% (+31 Mds de DH) à 718 Mds de DH par rapport à l'encours enregistré à fin décembre 2011. Cette variation des concours bancaires est due la croissance des crédits bancaires accordés aux sociétés non financières publiques (avec une hausse de 35,3% en 2012). Quant aux prêts aux autres sociétés financières, elles ont baissé de 23%. Par catégorie de crédits, ce sont les crédits immobiliers qui continuent à tirer cette légère croissance, avec un encours en hausse de 6,1 % à 220 Mds de DH, représentant 30,6 % de l'encours total des crédits bancaires. Cette hausse résulte essentiellement de la progression des crédits à l'habitat de 7 % à 136 Mds de DH, grâce notamment au bon comportement du logement social qui continue à connaître une forte dynamique. En revanche, les crédits immobiliers aux promoteurs accusent une baisse de 0,9%, soit un encours de 23,75 Mds de DH. Cette baisse s'explique par la tension immobilière au Maroc au niveau des prix et des produits. Le marché immobilier semble subir de plein fouet les conséquences de la crise internationale avec des acheteurs étrangers de moins en moins nombreux, principalement en ce qui concerne le haut standing. D'autre part, les banques sont de plus en plus exigeantes et vigilantes à l'égard des prometteurs, vu la hausse des impayés du secteur. Par ailleurs, les crédits débiteurs et crédits de trésorerie continuent leur trend haussier, passant à 185,7 Mds de DH, soit une hausse de 7,8% à fin décembre par rapport à 2011. Cette évolution s'explique par la hausse des crédits accordés aux ménages, grâce essentiellement au bon comportement des ventes de véhicules à crédit, couplée au financement du fonds de roulement des sociétés qui augmente de 7,5% au terme de l'année 2012, soit 159,7 Mds de DH. Les banques ferment le robinet A priori, la crise de liquidités touche toutes les banques et ses répercussions sur les PME et certains secteurs se fait de plus en plus ressentir. Du jour au lendemain, les banques ont fermé le robinet à ces entreprises jugées risquées et incapables de faire face aux problèmes de trésorerie. Ce sont des secteurs entiers qui sont affectés, et ce en fonction de leur degré d'exposition et de leur dépendance par rapport aux principaux partenaires commerciaux qui subissent toujours les séquelles de la crise économique mondiale. Dans ce sens, l'industrie semble être la branche d'activité la plus touchée par la récession de la distribution des crédits d'équipement, avec un encours de 22,7 Mds de DH, soit une baisse de 14,61% à fin décembre 2012. En effet, les industries textile, chimique et métallurgique accusent les plus fortes baisses. Aujourd'hui, ces secteurs se heurtent à l'impossibilité de financer certains projets à crédit, d'où la nécessité de dresser les états des lieux de ces industries au Maroc. Sous d'autres cieux, les secteurs compétitifs sont même en position de négocier des taux préférentiels auprès de leurs banques. Longtemps considéré comme le dernier recours des sociétés en difficultés financières, l'affacturage constitue aujourd'hui la solution la plus souple dans un contexte marqué par la vigilance des banques. En effet, au niveau de la variation de l'encours des crédits accordés par les sociétés de financement, les sociétés d'affacturage viennent en tête avec une croissance spectaculaire de +67,52% à fin décembre 2011 par rapport à l'année précédente, passant à 4,64 Mds de DH.