L'encours brut des crédits bancaires à l'économie s'est établi à 621 Mds de DH à la fin de 2010, en hausse de 44 Mds ou 7,6% par rapport à la fin de décembre 2009. Les crédits immobiliers se taillent la part du lion. En dépit d'une conjoncture très aléatoire, le financement de l'économie n'a pas été affecté. Les concours à l'économie des sociétés de financement se sont établis, fin décembre 2010, à 81 Mds de DH, en progression de 4,8 Md ou 6,4% par rapport à la fin de 2009. Par métier, le détail des concours indique que les financements en crédit-bail au titre de l'année 2010 ont totalisé 14,3 Mds de DH, en hausse de 1% par rapport à 2009. Selon la répartition des financements en crédit bail mobilier par type de biens, les évolutions les plus significatives enregistrées en 2010, par rapport à 2009, concernent les machines et équipements industriels (32%), les voitures de tourisme (25%). Le matériel de travaux publics et bâtiment a accusé, par contre, une baisse de 34%. En ce qui concerne la répartition des financements en crédit bail immobilier par type d'immeubles, il y a lieu de noter la baisse de 33% de l'enveloppe destinée aux immeubles de bureaux qui s'est établie à 730 millions, ainsi que le recul de 25% des montants destinés aux immeubles industriels qui ressortent à 424 millions. L'encours brut des crédits bancaires à l'économie s'est établi à 621 Mds de DH à la fin de 2010, en hausse de 44 Mds ou 7,6% par rapport à la fin de décembre 2009. Ventilée par objet économique, l'évolution de ces crédits fait ressortir que les comptes débiteurs et les crédits de trésorerie se sont établis à 143 Mds de DH, en hausse de 6%. Les crédits immobiliers ont atteint 188,1 Mds de DH, en progression de 8,7%. Les crédits à l'équipement ont enregistré une hausse de 17% à 135,3 Mds de DH. Quant aux crédits à la consommation, ils ont progressé de 8,1% à 32,4 Mds de DH. Rien que pour le groupe Attijariwafa bank, les crédits à l'économie ont progressé de 7,2%, soit le double que les dépôts de la clientèle. «Ce qui témoigne d'un dynamisme de l'économie», a annoncé son PDG, M. Kettani, à l'occasion de la publication des résultats du groupe au titre de l'année 2010. Croissance PIB vs croissance crédits à l'économie Toutefois, il est à noter qu'en analysant la répartition des crédits à l'économie accordés par la banque, on remarque que les crédits immobiliers se taillent la part du lion, soit 188,1 Mds de DH. C'est ce qui remet en cause cette corrélation entre l'augmentation des crédits à l'économie et la croissance économique. D'aucuns considèrent que cette situation résulte essentiellement de la nature des crédits qui furent accordés durant cette année. Ou, plus précisément, que les crédits accordés contribuent de manière peu efficace à la croissance globale. Les responsables d'Attijariwafa bank réfutent une telle hypothèse. Selon eux, l'implication des banques dans le processus de croissance économique est devenue effective et le rapport crédits sur PIB s'est nettement amélioré au cours des dernières années. A l'instar des années précédentes, le crédit immobilier continue son ascension, et ce malgré les péripéties de la crise. La question qui se pose d'emblée est : l'achat d'un logement est-il catégorisé en tant qu'investissement ? D'aucuns considèrent que cet investissement a la particularité de ne pas être productif, mais il a une dimension sociale qui est tout aussi importante. Il risque donc de fausser le dynamisme économique. Dans les prochaines années, avec une population ayant un âge compris entre 14 et 25 ans, la croissance des crédits devrait s'accélérer. Cette population représente l'essentiel de la demande additionnelle en logements dans les dix prochaines années. Aussi, les investissements sont estimés à plusieurs centaines de milliards de DH (Plan Vert, Plan Azur, Emergence industrielle…). La croissance potentielle du PIB non agricole pourrait passer à un palier supérieur, au-delà des 7%. Cet objectif de croissance doit transiter par une nouvelle reconfiguration du PIB. C'est ce qui se fait actuellement. A titre d'exemple, le Plan Emergence, dont l'esprit consiste à concentrer les efforts des pouvoirs publics sur les métiers mondiaux, contribuera certainement à améliorer cette corrélation. La réussite de ce programme devrait permettre la création de 220.000 emplois, apporter 50 Mds de DH additionnels au PIB industriel et générer 95 Mds de DH d'exportations supplémentaires.