Les crédits accordés aux ménages sont en hausse de 8,4 % en 2011 et affichent un léger repli de 1,1 point au terme du 1er semestre 2012. Les crédits destinés à la promotion immobilière boostent la reprise du secteur. Les prêts garantis affichent une nette progression. Comme les années précédentes, l'endettement bancaire des ménages a connu, au cours de 2011, une hausse soutenue. Cette croissance, si elle reflète l'un des facteurs de la résilience de l'économie et du système bancaire, malgré sa dégradation au premier semestre de l'année 2012, constitue surtout une source de risques potentiels. Dans ce contexte assez difficile, les ménages conservent la proportion de leur part dans le total des crédits distribués par les établissements de crédit. Selon, BAM, les prêts accordés aux ménages ont totalisé, à fin décembre 2011, un encours de 234 Mds de DH, s'inscrivant en hausse de 8,4%, niveau en léger retrait par rapport au taux affiché à fin décembre 2010, qui était de 9,2%. Ils ont représenté 32% des crédits distribués par les établissements de crédit, contre 33% en 2010. Quant au premier semestre 2012, le taux des prêts destinés aux ménages s'est établi à 7,3 % à la fin du 1er semestre, après 4,3% en moyenne des trois premiers mois de l'année. Rapporté au PIB, l'encours de la dette bancaire des ménages s'est établi à 29%, avec une hausse d'un point par rapport à l'exercice précédent. Ce qui reflète la proportion de la distribution des crédits selon la contribution des acteurs économiques dans le PIB du pays et, surtout, la stabilité des conditions d'octroi de crédit aux ménages, contrairement à certains secteurs qui souffrent depuis des mois de sous-liquidité. Quand à la ventilation des crédits accordés aux ménages, s'agissant du crédit à la consommation, les banques, concentrant 55% de parts de marché, ont maintenu les conditions précitées invariables, alors que d'autres ont adopté un comportement conservateur pour les prêts les plus risqués. Les risques liés au surendettement, la faible capacité de remboursement des emprunteurs et les prévisions concernant l'activité économique, ont influencé ce comportement, ce qui risque d'impacter les offres traditionnelles des sociétés de crédits proposées à l'occasion du ramadan, des vacances scolaires et de la rentrée en septembre. Par ailleurs, les résultats d'une enquête de Bank Al-Maghrib ont montré que pour le crédit à l'habitat, «les conditions sont restées inchangées au niveau de la plupart des banques détenant plus de 70% de parts de marché», ce qui explique la reprise du secteur de l'immobilier après un vide de quelques mois. En outre, suite aux nouvelles mesures fiscales introduites par les pouvoirs publics en 2010 pour relancer l'habitat social, la production de logements, notamment sociaux, a connu, au cours de 2011, une dynamique sans précédent, contribuant à la hausse du crédit à l'habitat. Sur la base du reporting des banques, l'encours sain du crédit immobilier, constitué pour près des deux tiers de prêts à l'habitat, a marqué une hausse de 9,6% contre 9,2% une année auparavant, pour s'afficher à 206 Mds de DH. Le ratio du crédit immobilier au PIB s'est chiffré à 26%, en hausse d'un point par rapport à 2010. Constituant un champ d'activité traditionnel des banques, le crédit à l'habitat, avec un encours sain de 137,3 Mds de DH, a enregistré une hausse soutenue, soit 10,8%, contre 13,2% en 2010. Rapporté au PIB, il dégage un ratio de 17%, soit un point de plus par rapport à l'exercice précédent. Pour leur part, les crédits destinés à la promotion immobilière ont enregistré une hausse plus marquée par rapport à l'année dernière, soit 7,4% contre 2,2%. Leur encours sain a atteint 68,9 Mds de DH. Toutefois, après un accroissement de 8,6% pendant le premier trimestre de l'année 2012, le taux des prêts accordés aux promoteurs affiche une décélération pour s'établir à 7,6 % et conserve ainsi le même niveau de croissance que celui du premier semestre de l'année dernière. Avec un montant global de 26,5 Mds de DH, les nouveaux flux des prêts à l'habitat, au titre de l'exercice 2011, ont augmenté au même rythme que l'année précédente, soit 1,2%. La distribution de ces prêts s'est effectuée différemment, selon qu'il s'agit de prêts libres ou de prêts encouragés par l'Etat. Elle a enregistré une baisse de 1% pour la première catégorie et une hausse nettement plus marquée pour la seconde, soit 21%. A cet égard, les crédits soutenus par l'Etat ont représenté 14% de ces flux, contre 12% une année auparavant. En termes d'encours, les prêts encouragés par l'Etat, totalisant un montant de 24,5 Mds de DH, ont légèrement progressé de 1%, leur part dans le total des crédits à l'habitat ayant baissé de 2 points à 19%. Cet encours est réparti entre les prêts au titre de Fogaloge et Fogalef pour 11,5 Mds, contre 5,6 Mds au titre de l'habitat à bon marché et 7,4 Mds au titre de Fogarim. En dépit de la baisse du nombre de transactions immobilières, mais à un rythme moins rapide qu'en 2010, le nombre de nouveaux bénéficiaires du crédit à l'habitat s'est accru de 6% à 71.302 clients, contre un repli de 4% l'année précédente. Cette progression s'est établie à 14% pour les prêts encouragés par l'Etat et à près de 4% pour les prêts libres. «L'exercice 2011 a enregistré un volume d'engagement qui avoisine 4 Mds de DH, en progression de +17% par rapport à l'année 2010 et des crédits mobilisés qui dépassent 5 Mds de DH en faveur de 26.820 bénéficiaires, en progression de +15%. Cette progression est portée essentiellement par l'activité adossée au Fonds Damane Assakane (Fogarim & Fogaloge) dont la production a enregistré une hausse significative de 38% en termes d'engagement», précise Hicham Zanati Serghini, Directeur général de la Caisse Centrale de Garantie. Le montant moyen des prêts a subi une baisse de 19.000 DH pour ressortir à 371.000 DH. Cette évolution manque d'harmonie puisque le montant moyen des prêts encouragés par l'Etat s'est bonifié de 11.000 DH à 198.000 DH et a reculé de 23.000 à 433.000 DH pour les prêts libres. En revanche, les dernières évolutions font ressortir une décélération du rythme de progression annuel du crédit bancaire, de 9% au 1er trimestre 2012 à 6,9% en avril, sous l'effet principalement du repli du taux de variation des prêts accordés aux entreprises. Ces derniers ont connu un ralentissement significatif qui semble s'expliquer par le remboursement des montants contractés en mars dernier pour le paiement de l'impôt sur les sociétés.