Le montant des concours à l'économie des sociétés de financement à fin 2011 a affiché une hausse de 9,1% par rapport à 2010. Le secteur demeure fortement concentré dans la mesure où la part des trois principales sociétés de crédit à la consommation dans le total actif du secteur s'est maintenue à 60%. La ventilation des crédits par secteur économique met en évidence la prépondérance du secteur privé qui absorbe environ 82%. Les chiffres dévoilés récemment par l'APSF établissement que les concours à l'économie des sociétés de financement se sont établis à fin décembre 2011 à 128,1 Mds de DH, en hausse de 9,1% par rapport à fin 2010. D'après le président de l'Association, l'exercice 2011 et les premiers mois de 2012 ont été marqués par l'aboutissement de certaines démarches entamées, il y a fort longtemps, sur la possibilité qui vient d'être enfin donnée aux sociétés de financement de procéder, à l'instar des banques, à la radiation de leurs créances anciennes en souffrance et de présenter au public des opérations d'assurances. Par répartition, les concours à l'économie se répartissent d'une manière assez différenciée. En matière de crédit-bail, les financements de l'exercice 2011 ont totalisé 14,8 milliards de DH en hausse de 3,7%. Ces financements se répartissent à hauteur de 2 Mds de DH pour le crédit-bail mobilier, en recul de 0,5%, et de 2,8 Mds pour le crédit-bail immobilier, en progression de 25,4%. A fin décembre 2011, l'encours comptable net des actifs immobilisés en crédit-bail s'est établi à 39,8 Mds de DH, en hausse de 8% par rapport à 2010. En matière de crédit à la consommation, l'encours des crédits s'est établi à fin 2011 à 43 Mds de DH, en progression de 4,5% par rapport à 2010. En matière de crédit à la consommation, l'encours s'est établi à 43 Mds de DH, en progression de 4,5% par rapport à 2010. Le prêt personnel occupe le premier rang avec une hausse de 5,4% talonné par le crédit auto qui a augmenté de 4,3% à 13.373 MDH à fin 2011. La part des trois principales sociétés de crédit à la consommation, dans le total actif du secteur, s'est maintenue à 60% et celle des cinq premières s'est renforcée de 3 pts à 76%, en relation avec l'opération de fusion-absorption qu'a connue le secteur. Pour ce qui est du factoring, l'encours des remises de créances effectuées par les deux sociétés spécialisées à fin 2011 s'établit 495 MDH, en hausse de 19,7%. En matière de garantie, celles consenties par Dar Ad-damane en 2011 s'élèvent à 228 MDH. Ces réalisations s'inscrivent en hausse de 60% par rapport à 2010. Ces garanties ont bénéficié à 172 opérations permettant de couvrir un montant total de crédits de près de 470 MDH, contre 287 MDH en 2010. D'après l'APSF, les crédits garantis ont financé un investissement total de 485 MDH devant générer 515 nouveaux postes d'emplois. En terme consolidé le niveau de concentration s'est accru par rapport à 2010. La part des trois premiers groupes bancaires dans le total des crédits a augmenté de 2 pts à 64%. En revanche, celle des 5 premiers s'est maintenue à 81%. Des prévisions peu prometteuses La période 2009-2011 restera gravée dans les esprits comme étant celle d'une période tumultueuse et fortement contrastée selon les secteurs d'activité. En 2012, les chiffres annoncés jusqu'à présent restent peu rassurants. Différents sondages ont été effectués au cours du démarrage de l'année 2012 par BAM, ODE, HCP, CMC... Ils ont tous pour point de convergence une attitude d'expectative chez les chefs d'entreprise du fait de l'incertitude du contexte. Cette attitude risque d'influer fortement la dynamique de la distribution de crédits. En effet, l'étude des crédits bancaires, présentés selon leur objet économique, élaborée par l'Observatoire de conjoncture, fait ressortir que les financements n'ont que faiblement progressé en 2012. Le flux additionnel des crédits bancaires s'est élevé à plus de 53,3 Mds de DH ou 8,5%, après 38,5 Mds DH ou 6,5% enregistrés un an plus tôt. L'encours des crédits à la consommation a augmenté de 4,2 Mds DH ou 12,8%, contre 2Mds de DH ou 6,8% au terme de l'année 2010. Aussi, les données publiées indiquent que le flux additionnel des crédits immobiliers destinés à l'habitat a atteint 12,7 Mds de DH ou 10%, contre 13,6 Mds de DH ou 12,1% en 2011, en lien avec la dynamique du secteur de l‘habitat, notamment social. Au terme de la même période, les créances en souffrance ont accusé une progression supérieure à 10,6% pour un encours de 34,3 Mds de DH. Contrastant avec ces secteurs qui ont bénéficié des concours bancaires dont la hausse est à deux chiffres, les autres rubriques ont accusé des rythmes de croissance assez faibles, se situant dans une fourchette de 2 à 4%. C'est le cas notamment des crédits destinés à l'équipement dont l'encours a fortement décéléré (136,7 Mds de DH contre 133,6 Mds de DH donnant un additionnel de 3,1 Mds de DH en 2012 et de 12 Mds de DH en 2011) et des crédits immobiliers destinés aux promoteurs immobiliers dont le volume de financement ne cesse de baisser depuis 2009 (3,7% de croissance en 2012, contre 55,5% en 2009 !!). La ventilation des crédits par secteur économique met en évidence la prépondérance du secteur privé qui absorbe environ 82% dont 49% échoient aux entreprises et le reliquat (33%) revient aux autres composantes du secteur réel (ménages principalement). Les deux autres composantes, secteur public et sociétés financières, s'accaparent respectivement 13% et 5%. Tous ces indicateurs de crédits analysés laissent même entrevoir que la distribution des crédits pour le restant de l'année en cours sera largement conditionnée par la dynamique des activités réelles. Au-delà de cette diversité constatée dans les rythmes d'évolution des concours bancaires, ces baisses de financement sont le reflet d'une conjoncture morose. Devant les difficultés de trésorerie ressenties par les entreprises, ces dernières n'avaient pas d'autre choix que de se tourner vers le système bancaire pour solliciter davantage de moyens de paiement. C'est aussi par ces mêmes raisons que s'explique la stagnation des crédits à l'équipement ou la montée en flèche des créances en souffrance. Au regard des indicateurs macro-économiques, la situation n'augure rien de bon. En terme nominal, la balance des échanges extérieurs continuerait de dégager un déficit en ressources en accentuation, passant de 10,7% du PIB en 2010 à 14,1% en 2011 et à 16,3% en 2012. Globalement, le taux d'épargne nationale (l'épargne intérieure et les revenus nets en provenance du reste du monde) connaîtrait une légère baisse, passant de 28% du PIB en 2011 à 26,9% en 2012, alors que l'investissement brut (FBCF et variation des stocks) serait de 35,5% du PIB en 2012 au lieu de 36% en 2011. Le gap entre l'épargne et l'investissement, représentant le besoin de financement de l'économie nationale, devrait continuer à se creuser pour atteindre 8,6% du PIB en 2012 au lieu de 8% en 2011, en jumelage avec le maintien du déficit du budget de l'Etat au niveau de 5,2% du PIB en 2012 après avoir culminé à 6,2% en 2011. Ces déséquilibres ont pour corollaire un épuisement du stock des réserves en devises. Or, compte tenu du rôle des avoirs extérieurs nets (stocks de devises) dans les contreparties de la masse monétaire, les tensions sur la liquidité continueraient de marquer le secteur bancaire, exigeant la poursuite des interventions de BAM sur le marché monétaire.