Au premier trimestre 2011, le montant des crédits accordés au titre du crédit bail s'est élevé à 36,7 Mds de DH et celui du crédit à la consommation à 41 Mds de DH. Protection du client assurée grâce au cadre législatif renforcé. Les sociétés de financement constituent une composante principale pour stimuler la demande et relancer ainsi l'activité économique. Elles constituent aussi un levier important qui indique le niveau d'endettement des ménages. Le secteur a connu, durant la dernière décennie, une progression importante qui s'est accompagnée de plusieurs réformes dont le but est d'encadrer la profession et de lui donner l'essor qu'elle mérite. Des mesures d'assainissement et de restructuration ont été mises en place à côté du renforcement du cadre réglementaire et prudentiel. En effet, l'APSF, chef d'orchestre des sociétés de financement, en concertation avec Bank Al-Maghrib, a programmé un plan d'action pour l'année 2010. Ce dernier a trait à l'instauration de règles de bonne gouvernance de la profession, en éditant un code d'éthique des métiers de financement. De plus, les actions de lutte contre la fraude, qui constituent la trame de fond de ce plan, s'articulent autour de deux axes. L'un est réglementaire via une directive de BAM, et l'autre est relatif au partage d'informations dans le cadre des centrales d'informations existantes (crédit-bureau et SAAR). Aussi, la protection du consommateur étant au centre des préoccupations, l'APSF a édicté une réglementation stricte et précise dans ce sens. Composition variée Un bref aperçu du paysage dans lequel opèrent les sociétés de financement serait utile. Membres de l'Association professionnelle des sociétés de financement, elles sont au nombre de 44. 20 d'entre elles sont spécialisées dans le crédit à la consommation, 6 en crédit-bail, 2 en crédit immobilier et 2 en affacturage. Elles se composent de deux catégories. La première, qui concourt à financer les particuliers, offre une large gamme de crédits à la consommation, de crédits à l'immobilier et des services de gestion de moyens de paiements. La deuxième se spécialise dans le financement des entreprises et présente des types de crédit différents à l'instar du crédit-bail, de l'affacturage, des mobilisations des créances et du cautionnement… Exacerbant la concurrence. Le secteur a pris une envolée considérable. Cela trouve son origine, d'une part, dans la palette de crédits proposés, aussi diversifiée qu'élargie. D'autre part, l'accroissement de la demande des ménages, l'élévation du niveau de vie et la progression des exigences des clients sont des éléments qui ne sont pas laissés en reste et qui intensifient la demande en crédits. L'on assiste actuellement à une amplification de la concurrence et à une bataille pour la recherche de la taille critique à travers des mouvements de fusions (Taslif et Salaf, Maroc Leasing et Chaabi Leasing…). Des performances au rendez-vous… Au titre de l'exercice 2010, les concours à l'économie des sociétés de financement ont totalisé 81 Mds de DH, en hausse de 6,4% par rapport à l'année précédente. Comparaison faite avec les crédits octroyés au niveau du secteur bancaire, les concours se sont établis à 621 Mds de DH à la fin de l'année écoulée, notant une progression de 7,6% par rapport à fin décembre 2009. Par segment d'activité, les montants de crédits accordés se répartissent en crédit-bail, crédit à la consommation et factoring. Le crédit-bail se compose de crédit-bail mobilier et de crédit-bail immobilier. Il a généré 36,8 Mds de DH à fin 2010, marquant une hausse de 8% sur une année glissante, dont 70% réalisés par le CBM. Sur la même base comparable, le crédit à la consommation, qui draine la part du lion de l'ensemble des crédits octroyés par le secteur, a connu une hausse de 4,4% pour totaliser 41,4 Mds de DH. Le factoring, un métier en pleine effervescence, a marqué la plus forte progression en terme de concours à l'économie où il a affiché une performance de 16,2% à 2,5 Mds de dirhams. Au premier trimestre de l'année en cours, l'encours comptable du crédit-bail s'est hissé à 36,7 Mds de DH, marquant une hausse de 7,2%. Par ailleurs, le crédit à la consommation a affiché une progression de 6,3% à 41 Mds de DH. … Accompagnées d'un cadre réglementaire méticuleux «Une voiture à gagner lors du tirage au sort». «Un voyage dans une destination de rêve». «L'équipement de votre cuisine est offert à partir d'un crédit immobilier de X MDH» Dorénavant, ou plus exactement depuis le 18 février 2011, date de promulgation de la loi sur la protection du consommateur, ce genre de publicités revêtant un caractère vague et incompréhensif ne sera plus affiché ni même proposé. Après plusieurs années de négligence (le projet de loi a été proposé en 1999), la loi a finalement pris forme et a vu le jour. Fini les pratiques de vente non réglementées. Un détail des conditions éligibles à ces offres s'impose. Un éclaircissement des termes se fait également obligation. La protection du consommateur a depuis toujours été le noyau des sujets de discussions entre professionnels et consommateurs, vu le flou qui caractérisait certaines offres proposées au public. Le législateur a donc relevé l'importance, et surtout l'urgence de mettre en place un cadre réglementaire bien précis à travers lequel sont assurés les droits rudimentaires du consommateur, à savoir le droit à l'information, à la protection de ses droits économiques, à la représentation et à la rétraction. Par ailleurs, la loi marocaine vise à garantir les droits du consommateur au choix et à l'écoute. De cela découle une règle fondamentale applicable aux fournisseurs : la transparence en matière de production de biens et d'offre de services. La préservation des droits du consommateur contre les abus, ou toute pratique frauduleuse de la part des fournisseurs, est ainsi devenue une priorité. Le champ d'application de cette législation est largement étendu. Il concerne aussi bien les services financiers, les crédits destinés à l'acquisition d'un bien immobilier que la télévente, le porte-à-porte et les publicités confuses. De surcroît, la législation a mis l'accent sur le caractère mensonger et/ou trompeur des publicités. Le principe d'indemnisation des pertes occasionnées est désormais acquis.