L'encours des crédits octroyés s'élève à 40 Mds de DH, en hausse de seulement 6,81% comparativement à la même période de l'année 2009. Comparé à la période 1998-2009, on remarque que le crédit à la consommation a enregistré une décélération en 2010. Les sociétés de financement perdent des parts de marché au profit des banques. En 2010, les crédits à la consommation ont accusé une nette décélération. Les chiffres publiés à fin septembre de l'année écoulée font montre que l'encours des crédits octroyés s'élève à 40 Mds de DH, en hausse de seulement 6,81% comparativement à la même période de l'année 2009. Aussi, la répartition des crédits indique que 67% sont des crédits non affectés, constitués pour l'essentiel des crédits personnels, contre seulement 33% destinés à l'achat d'un bien déterminé. L'effet de la crise internationale, ajouté à celui de la suppression de l'avantage fiscal de la LOA, a fait que les crédits destinés au financement de l'acquisition des véhicules ont accusé une baisse. La moyenne globale des dossiers montre que dans les crédits affectés, malgré la baisse, l'achat des véhicules vient en premier lieu, soit une part de 12,75% à fin septembre 2010, suivi des prêts personnels (voir tableau). A travers le tableau ci-contre, on remarque que les raisons pour lesquelles nous contractons des crédits sont essentiellement l'achat d'une voiture, pour la souscription du premier crédit et l'équipement domestique pour le second crédit. Les études des enfants, le remboursement d'un ancien crédit ou autres viennent généralement dans la troisième catégorie. Aussi, et d'après une enquête menée conjointement par l'APSF et Bank Al-Maghrib sur l'endettement des ménages en 2008, les fonctionnaires et les salariés constituent 93% des bénéficiaires de ces crédits à la consommation, la concentration se situant dans la tranche d'âge 31-49 ans et dans la tranche des revenus mensuels inférieurs à 4.000 DH. Comparé à la période 1998-2009, on remarque que le crédit à la consommation a décéléré en 2010. Au cours de cette période, cette catégorie de crédit n'a cessé de croître d'année en année. Chiffres à l'appui, les analystes du Centre Marocain de Conjoncture ont confirmé que même ramené aux principaux agrégats macro-économiques, le crédit à la consommation était très représentatif. Le ratio crédits à la consommation/dépenses de consommation était de 16,5% en 2009, contre 7,85% en 1998, soit un doublement en l'espace d'une décennie. Il en va de même pour le PIB où le ratio atteint 9,40%, contre 4,78% en 1998. Un revirement de tendance… Le crédit à la consommation est pratiqué pour l'essentiel par l'ensemble des établissements de crédits agréés (banques et sociétés de crédit à la consommation). Sur l'ensemble du volume de financement, 30,41 Mds de DH échoient aux sociétés de financement, contre 29,8 Mds de DH pour les seules banques. De l'avis des professionnels, l'évolution est cependant à l'avantage des dernières au détriment des premières à en juger par les modifications des parts de marché enregistrées durant les années allant de 1995 (64% pour les sociétés de financement, contre à peine 36% pour les banques) à 2009 (57% pour les sociétés de financement, contre à peine 43 % pour les banques). En 2010, le marché est quasiment partagé entre les deux acteurs. Pis encore, les sociétés de crédit à la consommation craignent de perdre davantage de parts de marché au profit des banques si rien n'est fait. Selon elles, cette évolution cache un nouveau phénomène qui n'est en fait que le transfert d'encours de crédit à la consommation de la maison-mère à sa filiale pour certaines sociétés de financement. La profession a engagé récemment une réflexion sur le développement du crédit à la consommation spécialisé, cherchant à consolider l'activité de base des sociétés spécialisées, à savoir financer l'équipement des ménages, et à sauvegarder les atouts distinctifs de ces sociétés, résidant dans leur savoir-faire en matière de traitement des opérations de crédit durant toute la vie du contrat. Qu'est-ce qui explique ce revirement de tendance ? «L'intérêt pour les banques est évident parce que le client particulier commence à prendre de l'importance. Disons aussi que les personnes se bancarisent davantage et qu'il est tout à fait normal que la banque essaie de leur vendre l'ensemble de ses produits», explique un professionnel. Aussi, la banque vend en moyenne le crédit à un prix moins élevé, parce qu'elle a la possibilité de se rattraper sur d'autres commissions (frais de tenue de compte, carte de paiement ou de crédit, diverses opérations sur le compte ...). Néanmoins, d'après lui, les SF vont toujours garder la main sur le crédit affecté (financement de biens d'équipements domestiques et de voitures) qui est appelé à se développer davantage. Dans un pays comme l'Hexagone, le corollaire du développement du crédit à la consommation est un TMIC plus élevé. Il est de l'ordre de 20% contre 14,26% au Maroc. Le leitmotiv d'un taux élevé est de permettre aux SF de rémunérer la lourdeur de la gestion des dossiers de petits montants et de couvrir le risque inhérent. C'est de cette manière que l'on peut toucher une large partie de la population sans exclure les couches qui n'intéressent pas les banques.