Lentreprise de presse demeure une unité économique de production. Cette PME a donc besoin dune mise à niveau pour contribuer efficacement à lédification du Maroc de demain. Pour accomplir sa mission principale, celle dinformer et duvrer pour le renforcement de la démocratie, lentreprise de presse doit pouvoir réaliser son équilibre économique et être en règle envers ses obligations fiscales et sociales. Malheureusement, ce ne sont pas toutes les entreprises de presse qui sont en mesure de réaliser cet équilibre. La persistance de lopacité en matière de publicité et de financement, conjuguée à la pénurie des lecteurs, pénalisent un grand nombre de journaux marocains. Sur le plan des ressources humaines, le secteur a besoin dune mise à niveau urgente pour pouvoir sadapter et accompagner lévolution rapide du secteur de linformation. Ce sont autant de problèmes dont souffre ce genre dentreprise. Enfin un contrat-programme ! Le vendredi 11 mars 2005 sera donc une journée historique non seulement pour la presse écrite, mais également pour le Maroc de la démocratie et de la liberté dexpression. La signature dun contrat-programme entre le ministère de la Communication, dun côté, et la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et le Syndicat marocain national de la presse (SMNP) de lautre, vient couronner un long processus de négociation entre le gouvernement et les représentants de la presse écrite. La première lecture de la mouture du contrat-programme nous montre que lentreprise de presse souhaite trouver ses marques sur le marché et résister aux avalanches de la presse étrangère et aux autres moyens de communication. La mise à niveau de lentreprise de presse constitue lépine dorsale du nouveau contrat-programme. Pour la première fois, les journaux indépendants bénéficieront dune subvention étatique. Dans ce cadre, lentreprise de presse peut bénéficier dun soutien financier pour couvrir les frais dédition et dimpression qui pourra atteindre 400.000 DH. La mise en place de lOffice de justification de la diffusion (OJD) et lorganisation du secteur de la publicité figurent parmi les points important du contrat. Dans ce cadre, il faut noter que le ministère de tutelle uvrera, dans le cadre dun plan de travail, pour encourager les annonceurs à insérer davantage de «pubs» dans la presse écrite. Pour atteindre cet objectif, le département de Benabdellah compte aider les entreprises de presse à recouvrer leurs dues pour les annonces publicitaires passées au profit des organismes étatiques; mettre au point de nouveaux outils pour un paiement accéléré des factures des annonces publicitaires; réviser les tarifs des annonces publicitaires dans le sens dune hausse. La part de la presse arabophone de ce gâteau na pas été citée. On ignore si cette presse, qui diffuse bien plus que celle francophone, bénéficiera des insertions publicitaires. De toute manière, lOJD servira à la presse arabophone puisquil fournira aux annonceurs les chiffres exacts des tirages des différents supports. Lautre bonne nouvelle pour le secteur de la presse écrite est la création de lInstance nationale indépendante de la déontologie de la presse et de la liberté dexpression, dont lobjectif principal est dinstaurer et de diffuser au maximum des valeurs déontologiques. Il est à signaler que tous les professionnels de la presse ont bien accueilli lélection de luniversitaire Mohamed Alami Machichi à la tête de cette instance. Le contrat-proramme de la presse écrite est un point de départ. Davantage defforts doivent être fournis par tous les intervenants (éditeurs, syndicats, journalistes, ministère de tutelle...), pour faire des entreprises non seulement des unités saines et équilibrées économiquement parlant, mais surtout des entités pouvant jouer le rôle de quatrième pouvoir.