3.500 participants et plus de 340 intervenants venus des quatre coins de la Méditerranée étaient en conclave à Tanger pour prendre part aux premières rencontres de la Maison méditerranéenne du climat (MMC). Le champ d'intervention de cette maison ne se limitera pas uniquement au pourtour méditerranéen, mais s'élargira également à l'Afrique.
Conscient de l'impératif de prendre leur destin en main, les pays du pourtour méditerranéen se sont engagés ces deux dernières années à faire face à l'une des menaces les plus destructives du XXIème siècle, à savoir le changement climatique. Et pour cause, le bassin méditerranéen est l'un des espaces les plus chauds enregistrant une augmentation de la température annuelle moyenne de 2,2 à 5,1°C. Une vulnérabilité qui menace la survie de la Méditerranée et face à laquelle l'attente d'une résolution internationale n'est pas permise. Face à l'urgence, les pays du pourtour ont décidé lors de la MedCOP à Marseille en 2015 puis de la MedCOP Climat à Tanger en 2016, de conjuguer leurs efforts et de prendre leurs responsabilités face à cette menace climatique. L'initiative de la création d'une Maison méditerranéenne du climat présentée par la région Tanger-Tétouan-El Hoceima a été fortement saluée et actée en marge de la MedCOP climat. Aujourd'hui, après un an et demi, ce chantier se concrétise. La ville du détroit a ainsi abrité, les 15 et 16 décembre, les travaux des premières rencontres de la Maison méditerranéenne du climat (MMC), organisées sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. 3.500 participants et plus de 340 intervenants venus des quatre coins de la Méditerranée, dont les présidents des régions et gouvernements locaux, des investisseurs, des bailleurs de fonds, des experts et des universitaires ont pris part à cette manifestation, qui s'est tenue à quelques jours après le Sommet climat organisé récemment à Paris.
Des enjeux et des ambitions
«Parmi les enjeux majeurs des premières rencontres de la MMC, c'est de faire connaître le projet et encourager le plus possible de territoires de la Méditerranée et des organisations internationales à y adhérer et à le soutenir y compris financièrement. Nous avons également pour ambition de faire découvrir les engagements et la mise en action du Maroc, et de porter l'héritage de la COP22. La MMC tend à accélérer la transition de l'économie et des territoires pour qu'ils agissent en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre et mettent en place des démarches d'adaptation. Mettre en place de nouveaux partenariats nationaux et internationaux et disposer d'une boîte à outils pour mieux travailler, sont également à l'ordre du jour», précise Assia Bouzekri, présidente du comité de pilotage du projet. La Maison méditerranéenne sera un centre de renforcement des capacités, un facilitateur dans l'accès aux financements, un accompagnateur de projets, principalement quand ceux-ci peuvent être dupliqués à l'échelle du pourtour méditerranéen. L'enjeu est de taille. En effet, si les financements climatiques sont nombreux, ils sont souvent difficiles d'accès étant donné que les porteurs de projets manquent de compétences pour rendre leurs projets bancables. Rappelons que l'Afrique est le continent qui bénéficie le moins des financements climat. C'est pourquoi le champ d'intervention de cette maison ne se limitera pas uniquement au pourtour méditerranéen mais s'élargira également à l'Afrique. «La MMC sera un espace d'appui aux initiatives et aux projets d'innovation notamment ceux portés par les jeunes, les femmes et la société civile», conclut Assia Bouzekri. ■