Ce sont des fonds (OPCVM) qui répliquent en toute transparence les évolutions de l'indice sous-jacent. Sa mise en place sur le marché boursier bute sur des contraintes réglementaires. C'est officiel, la Bourse de Casablanca ne disposera pas d'ETF (Exchange Traded Funds). Du moins, pour l'instant. C'est ce qu'affirme, en tout cas, Karim Hajji, Directeur de la Bourse de Casablanca. En effet, ce dernier a expliqué, à l'occasion du 4ème workshop de la Bourse de Casablanca de l'année en cours, que «le seul handicap à la mise en place de ce genre de produit est la législation». Mais que signifient au juste les ETF ? Selon Brahim Sentissi, fondateur et Directeur de Cejefic Consulting, «les trackers sont des fonds (OPCVM) qui répliquent en toute transparence les évolutions de l'indice sous-jacent, positives et négatives, dans les mêmes proportions». Autrement dit, les ETF sont des fonds négociables en Bourse qui se différencient des fonds indiciels traditionnels en offrant une liquidité importante et une cotation en continu. Pour rappel, les trackers sont nés aux Etats-Unis au début des années 90. Le premier tracker américain a été lancé en 1993 sur l'indice S&P500. Les ETF apparaissent ensuite à la Bourse de Paris en 2001 à l'initiative de l'Asset manager Lyxor. Ils ont alors connu un succès grandissant en Europe, puis en Asie. Les encours sous gestion en Europe ont atteint 165 milliards d'euros en juin 2010. La liquidité des ETF Selon Sentissi, les ETF disposeraient de deux sortes de liquidités. On trouve, d'une part, une liquidité primaire émanant de souscriptions ou de rachats sur la base d'une NAV (valeur nette d'actif) publiées quotidiennement (la NAV suit la publication de l'indice). Pour ces derniers, il existe des frais d'entrée et de sortie qui dépendent du couple sous-jacent/marché, composant l'indice et sont en général très faibles pour un marché liquide (ex : 1 à 2 bps pour le CAC40, mais jusqu'à 50 bps pour certains marchés émergents). Ces frais n'impactent pas la performance du fonds. D'autre part, on trouve la liquidité secondaire qui émane d'opérations d'achats / ou de ventes de parts en Bourse, via des brokers. Pour cette partie, la cotation est effectuée en continu et est animée par des AuthorizedParticipants (AP). Ces derniers signent une convention avec la société de gestion pour des ETF bien déterminés, et animent le marché sur ces fonds. L'acheteur a accès à une cotation en continu. Comme pour une action, il supporte les frais de brokerage et le spreadbid/offer. A cet effet, Hajji affirme que «les ETF permettront d'améliorer la liquidité sur le marché boursier, mais aussi de drainer de l'épargne». Reste qu'il y a un couac sur le plan réglementaire. Kawtar Raji, avocat au cabinet Lefèvre Pelletier & Associés, explique à cet effet que «seuls les ETF sous forme de FCP sont admissibles à la Bourse de Casablanca, mais la loi régissant les fonds communs de placement (FCP), la forme d'OPCVM qui se prête le plus aux ETF, est silencieuse quant aux modalités de leur inscription à la cote». Pour cela, le législateur se doit d'autoriser la cotation d'OPCVM indiciels en créant un compartiment dédié aux ETF et en mettant en place un cadre réglementaire qui leur est spécifique et qui aura pour objectif de définir les conditions d'admission des ETF à la négociation sur le marché.