Les ETF se sont beaucoup développés ces dernières années sur les bourses internationales. Pour la Bourse de Casablanca, les ETF représentent non seulement un moyen efficace pour améliorer la liquidité, mais aussi un moyen pour encourager les investisseurs. La troisième édition des «workshops de la Bourse», organisée jeudi dernier à Casablanca, a eu le mérite de reposer le débat sur le sujet. Les ETF se sont beaucoup développés ces dernières années sur les bourses internationales. Pour la Bourse de Casablanca, les ETF représentent non seulement un moyen efficace pour améliorer la liquidité, mais aussi un moyen pour encourager les investisseurs. La troisième édition des «workshops de la Bourse», organisée jeudi dernier à Casablanca, a eu le mérite de reposer le débat sur le sujet. Les ETF peuvent être définis comme étant «des fonds indiciels, cotés en bourse». Selon Karim Hajji, Directeur général de la Bourse de Casablanca. En effet, ce sont des fonds qui vont répliquer un indice de référence. Si vous avez un ETF sur le MASI, si ce dernier évolue de 1%, l'ETF suivra la tendance et prendra également 1%. Considérés comme des véhicules d'investissement, ils se sont beaucoup développés ces dernières années sur les bourses internationales. En effet, le montant total des ETF's sous gestion atteint aujourd'hui plus de 1 300 milliards de dollars à travers 2 500 fonds d'ETF, sur 47 places financières internationales. «L'intérêt des ETF est multiple d'autant qu'il est un accélérateur de liquidité pour la place ; parce que pour traiter les ETF, il faudrait évidemment avoir les sous-jacents. En effet, qui dit achat d'ETF, dit nécessairement achat d'actions ou d'autres titres cotés en bourse», explique M. Hajji. Il ajoute : « A la bourse de Casablanca, c'est non seulement un moyen d'améliorer la liquidité, mais aussi un moyen aussi pour encourager les investisseur parce qu'ils sont moins risqué que d'autres véhicules d'investissement ; puisque par définition, ils représentent un indice, donc l'indice est forcément moins risqué que une ou deux actions ; ils sont moins couteux pour un investisseurs puisqu' ils répliquent un indice». En effet, au niveau mondial les sociétés de gestion ne facturent pas de frais de gestion très élevés aux investisseurs. Notons que le cout moyen pour un gestionnaire de fonds ETF est de 37 points de base alors qu'il est de 175 pbs pour les fonds actions. Ajoutons à cela que les ETF sont caractérisés par une liquidité en continu. Le marché des ETF est assez jeune, le premier ETF a vu le jour aux Etats-Unis au début des années 90. En Europe, ils sont arrivés en 2001. Et depuis, ils ne cessent de connaître un succès grandissant. Ils se différencient des fonds indiciels traditionnels par le fait qu'ils ont une liquidité importante et une cotation en continue ; cela veut dire que n'importe qui sur la place boursière peut acheter, dans son plan d'épargne actions, des ETF. «Ces véhicules permettent d'investir sur tous les indices actions au monde. Ils permettent également d'investir sur une zone géographique déterminée ou sur un secteur déterminé à travers des ETF qui répliquent des indices sectoriels comme le secteur bancaire. On peut même investir sur les obligations puisqu'il existe des indices qui sont composés d'obligations», a précisé Brahim Sentissi Fondateur et Directeur, Cejefic consulting. Sentissi fait état de trois manières possibles pour répliquer un indice. La réplication directe dont le principe est de détenir exactement la composition de l'indice, et de la faire évoluer en fonction de la méthodologie de calcul de ce dernier. Exemple : si le gestionnaire veut répliquer la performance du MASI, il doit reconstituer dans son fond la composition du MASI, il va acheter les actions qui composent le MASI et ce fond évoluera en fonction de la composition de l'indice ; à condition que l'indice soit liquide – c'est-à-dire qu'on peut acheter et vendre les actions qui le composent sans problème. La réplication partielle est une réplication rapprochée qui consiste à acheter une partie des actions les plus représentatives de l'indice. Enfin, la réplication synthétique, très utilisée par lyxor, qui consiste à acheter des actions qui ne sont pas forcément des composantes de l'indice. Elle nécessite également l'achat d'un swap sur la performance de l'indice par le gestionnaire. In fine, ce dernier échangera la performance de ses actions à sa contrepartie contre la performance de l'indice. Cependant, ce produit ne pourra pas fonctionner s'il n'y a pas assez de liquidités. En particulier, la Bourse de Casablanca ne connaît pas beaucoup de volumes. Des ordres importants générés par des ETF pourront décaler le marché. De ce fait, il y a toute une méthodologie à mettre en place pour pouvoir les implémenter. Avec 11 ans d'existence, le London stock exchange est le plus important marché d'ETF au monde. En effet, le LSE comprend 569 ETF produits par quinze grands émetteurs tels que I shars, Deutsh bank…), en plus de 238 ETF qui sont aussi disponibles en devises multiples (£, €, $). En reconnaissance à cette positon, cette année, deux grands prix ont été attribués à ce marché. «Le succès et la croissance du marché des ETF sont dus à la simplicité et à la diversité des produits», selon Gillian Walmsley, London stock exchange. Elle ajoute : «L'intérêt grandissant des investisseurs institutionnels, en particulier aux ETF côtés sur un marché réglementé, est la sécurité de la contrepartie en plus de la cotation en continu, la liquidité et la transparence dans la négociation». « Les ETF sous forme de FCP seraient admissibles à la Bourse de Casablanca », confirme Kawtar Raji avocate chez le cabinet Lefèvre Pelletier et Associés. Ceci s'explique pour deux raisons : les ETF seront cotés. Et qui dit cotation, dit gage de sécurité et transparence des transactions. De ce fait, les ETF ne devraient pas porter préjudice à la sécurité qui devrait entourer l'épargne public. Il demeure cependant des préconisations et des recommandations pour mettre à niveau les cadres légal et réglementaire au Maroc pour, à la fois, accueillir les ETF et encourager leur développement ; à savoir, l'autorisation expresse de la cotation d'OPCVM indiciels, la création d'un compartiment dédié aux ETF, la mise en place d'un cadre réglementaire spécifique aux ETF et, enfin, la définition des conditions d'admission des ETF à la négociation sur le marché.