Ecrit par L.Boumahrou | Depuis l'opérationnalisation de l'Observatoire marocain de la TPME, la Confédération marocaine de TPE-PME n'a eu de cesse de dénoncer son exclusion de cet organe. A l'origine de cette mise à l'écart, le ticket d'adhésion de 500.000 DH que la Confédération n'est pas en mesure de régler. Les TPME continuent de subir de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Une pandémie qui s'est abattue sur un corps déjà malade épuisé par plusieurs maux qui l'empêchaient de sortir la tête hors de l'eau. Aujourd'hui, plusieurs TPME ont, soit fermé boutique, soit sont au bord de la faillite. Et dans un contexte toujours flou, l'horizon ne se dessine toujours pas devant cette frange d'entreprises qui représente 95% du tissu économique marocain. Le président de la Confédération marocaine de TPE-PME, Abdellah El Fergui, ne cesse de dénoncer la situation catastrophique des TPME et de tirer la sonnette d'alarme. D'ailleurs c'est l'un des rares qui monte encore au créneau pour attirer l'attention sur les risques qui planent sur ce segment du tissu économique qui souffre en silence. Il n'a cessé de déplorer la non-implication de la confédération dans les instances de prise de décisions à l'instar du comité de veille économique. Une absence qui empêche la Confédération de militer en faveur des intérêts des TPME. Rappelons que ces dernières ont été le parent pauvre des mesures adoptées par le gouvernement, ce qui s'est traduit par des faillites en cascades. Mais ce qui est plus aberrant c'est la mise à l'écart de la Confédération de participer à l'Observatoire national de TPME. Rappelons que l'Observatoire, opérationnalisé en 2016 soit 3 ans après sa création, est un groupement d'organismes publics à savoir BAM, la DGI, la CNSS, l'OMPIC, le MICEVN, la CCG et Maroc PME et privés représentés par la CGEM et le GPBM. Pourquoi la Confédération des TPE-TPME n'y siège-t-elle pas ? Nous avons posé la question à A. El Fergui, qui nous a affirmé qu'il s'agit d'une revendication de plusieurs années et qui, à ce jour, n'a pas été prise en compte. « Nous avons déjà exprimé notre indignation au Wali de Bank Al-Maghrib, lors d'une réunion tenue il y a deux ans, sur le fait qu'au sein de l'Observatoire marocain de la TPME on ne retrouve pas les représentants de la TPE », a-t-il précisé. Cette absence est due essentiellement à la cotisation exigée pour être membre de l'Observatoire et qui s'élève à 500.000 DH. Un gros ticket qui est un véritable frein à l'entrée. « Nous avons été écartés parce que nous n'avons pas les moyens de payer cette cotisation », déplore le président de la Confédération. Rappelons que cet Observatoire a pour principale mission d'apporter un éclairage sur le tissu productif marocain en produisant des outils d'aide à la décision (statistiques, indicateurs et analyses sur les TPME) destinés aux pouvoirs publics, investisseurs, bailleurs de fonds... et ce, en intégrant pleinement les méthodes de data science. Le premier rapport de l'OMTPME a été publié en septembre 2020. La Confédération affirme que BAM avait promis de remédier à cela et à dépasser ce frein financier afin d'intégrer la Confédération au sein de l'Observatoire. Or à ce jour, cette promesse n'est toujours pas tenue. « J'ai relancé à plusieurs reprises la banque centrale à ce sujet mais sans réponse », se lamente A. El Fergui. Lire la suite : Programme Intelaka : le secteur bancaire à nouveau au banc des accusés