Pour mieux piloter les politiques d'aides aux TMPE et les rendre plus efficaces, l'Observatoire établira rL'Observatoire marocain de la TPME (OMTPME) vient enfin de tenir son premier Conseil d'administration, trois ans après sa création. «C'est vrai nous avons mis du temps», avoue Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, président du Conseil d'administration de l'OMTPME. Près de 3 ans de préparation auront donc été nécessaires pour mettre sur pied cet outil destiné à établir régulièrement un diagnostic précis de la situation des petites entreprises dans le Royaume. Concrètement, l'OMTPME aura pour principale mission de centraliser les données et les informations sur l'environnement des TPME au plan régional et national. Pour cela, l'Observatoire agrégera toutes les données chiffrées et qualitatives issues des différentes sources statistiques disponibles, comme celles du HCP, de la CNSS, de la DGI ou encore de l'OMPIC. Il produira régulièrement des études généralistes et thématiques et mettra à disposition un tableau de bord d'indicateurs reflétant la démographie, le comportement économique et la situation financière des TPME. Manque de données fiables La tâche ne sera pas aisée. Et pour cause, le manque criant de données fiables sur cette catégorie d'entreprises, et la part importante de l'informel dans le tissu économique marocain qui est, par définition, non quantifiée, rendent difficile ce travail d'agrégation des informations. Mais cela n'a pas l'air de décourager outre mesure Abdellatif Jouahri, même s'il est conscient qu'il a du pain sur la planche. «Nous avons travaillé sur un échantillon de 65.000 données à fiabiliser. Certaines entreprises ne déclarent même pas leur chiffre d'affaires», souligne Jouahri. Pour autant, le Wali compte bien «capter petit à petit» cette population évoluant dans l'informel, notamment à travers la généralisation de l'Identifiant commun de l'entreprise (ICE), dont le dernier délai d'inscription est fixé au 30 juin courant. En attendant de livrer ses premières études et statistiques, le Conseil d'administration de l'Observatoire de la TPME vient de mettre en place un plan stratégique 2016-2019 qui prévoit la mise en oeuvre de sa structure de gouvernance et ses instances. Un comité scientifique qui valide les méthodologies et la fiabilisation des données est également mis en place. Il est notamment en charge du recrutement du directeur exécutif de l'Observatoire, de l'équipe qu'il chapeautera. L'appel à candidature a d'ailleurs déjà été lancé. Par ailleurs, le budget de départ de l'OMPTME a été défini. Il est de 6 millions de DH répartis à parts égales entres les membres du CA qui compte, rappelons-le, la CGEM, le GPBM, le HCP, la CCG, la CNSS, l'OMPIC ou encore Maroc PME. La phase suivante devrait être la mise en place du système informatique de l'Observatoire. Quant aux premières livraisons d'études et de statistiques, elles, sont prévues pour 2019. égulièrement un diagnostic chiffré et qualitatif de la situation des petites entreprises. Infos pratiques La Confédération marocaine des TPE-PME ne décolère pas La création de l'Observatoire des très petites et moyennes entreprises constitue indéniablement une initiative louable à maints égards. D'ailleurs, par le truchement de son président, Abdellah El Fergui, la Confédération marocaine des TPE-PME salue la mise sur pied de cet Observatoire auquel prennent part Bank Al-Maghrib, la CGEM et le GPBM. Toutefois, les membres de la Confédération marocaine des TPE-PME, créée depuis avril 2011, déplorent le fait que leur entité soit ignorée pour les initiatives et les mesures nationales prises en faveur des TPE-PME. Ils visent directement les pouvoirs publics, Bank Al-Maghrib, les banques et la CGEM. Cela dit, du côté de l'entité dirigée par Abdellah El Fergui, même si l'on reconnaît l'importance de la CGEM en tant qu'interlocutrice partenaire-clef, on ne manque pas de signaler que celle-ci ne représente pas les TPME qui constituent un pan important de l'économie nationale. D'après les membres de la Confédération, il est nécessaire voire crucial que leur association soit représentée dans le Conseil d'administration de l'Observatoire des TPME, ainsi que ceux de Maroc PME et du CESE. Par ailleurs, les responsables de l'entité qui s'évertuent à créer des bureaux régionaux afin d'agrandir son maillage sur le territoire national, estiment qu'il est temps que les pouvoirs publics cessent de considérer et de positionner la CGEM comme leur seule interlocutrice, notamment sur les questions économiques et entrepreneuriales. Paroles de pro Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib La TPME est une problématique permanente dans tous les pays. Au Maroc, cela est encore plus vrai dans la mesure où notre tissu industriel est pratiquement composé entièrement de TPME. Nous avons entamé tout ce travail destiné à améliorer l'environnement des petites entreprises en 2013 à travers une série d'étapes et cet Observatoire vient en quelque sorte couronner tous les efforts entrepris par la CGEM et la Banque centrale en particulier. L'accès au financement des TMPE est difficile et nous avons pris le taureau par les cornes. Nous avons d'abord commencé par aller à la rencontre des TPME dans toutes les régions du Royaume. Puis, avec le GPBM, nous avons essayé d'améliorer la relation entre le système bancaire et les TPME. Le crédit bureau a également été lancé en 2009 et a permis de mettre en place le dossier de solvabilité. Nous avons également demandé aux banques de procéder à une notation de leur client selon des normes internationales pour apprécier en tant que régulateur la prime de risque. Nous avons fait un travail pédagogique avec les entreprises pour qu'elles soignent leur information financière.