17 La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi son taux d'un quart de point de pourcentage, en recherche d'équilibre entre sa lutte contre l'inflation et les turbulences sur le secteur bancaire qui, a-t-elle averti, risquent de « peser » sur l'économie. Le principal taux directeur de la Fed se situe désormais dans une fourchette de 4,75 à 5,00%, au plus haut niveau depuis 2006, et l'institution prévoit des hausses supplémentaires. En effet, le Comité réuni les 21 et 22 mars, prévoit qu'un certain resserrement supplémentaire de la politique pourrait être approprié afin d'atteindre une orientation de la politique monétaire suffisamment restrictive pour ramener l'inflation à 2 % au fil du temps. Pour déterminer l'ampleur des hausses futures de la fourchette cible, le comité tiendra compte du resserrement cumulé de la politique monétaire, des décalages avec lesquels la politique monétaire affecte l'activité économique et l'inflation, ainsi que des évolutions économiques et financières. En outre, le Comité continuera de réduire ses avoirs en titres du Trésor et en titres de créance d'agence et de titres adossés à des créances hypothécaires d'agence, comme décrit dans ses plans annoncés précédemment. Le Comité est fermement déterminé à ramener l'inflation à son objectif de 2 %. La Fed a par ailleurs averti, dans un communiqué, que la récente crise des banques était « susceptible (…) de peser sur l'activité économique, les embauches et l'inflation ». « L'ampleur de ces effets est incertaine », a-t-elle souligné. Mais l'argent des épargnants est « en sécurité » et le système bancaire reste solide, a assuré en conférence de presse le président de la Fed, Jerome Powell, qui a souligné que l'institution est « résolue à tirer les leçons de l'épisode ». Les responsables de la Fed anticipent majoritairement des hausses supplémentaires du taux dans les mois à venir, mais évoquent plus largement, dans le communiqué, « des actions supplémentaires de raffermissement de la politique », sans mentionner les taux spécifiquement. Malgré les difficultés, la possibilité d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine « existe toujours », a ajouté M. Powell, affirmant que la Fed « tente de trouver » le bon chemin. Néanmoins, le Comité serait disposé à ajuster l'orientation de la politique monétaire, le cas échéant, si des risques apparaissant susceptibles d'entraver la réalisation des objectifs du Comité. Pour ce qui est des prévisions, la FED anticipe désormais une inflation pour 2023 à 3,6%, contre 3,5% auparavant, et pour 2024 à 2,6%, contre 2,5%. Les prévisions en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB) ont été révisées en légère baisse, à 0,4% contre 0,5% pour 2023, et à 1,2% contre 1,6% pour 2024.