Les données économiques relevées au titre du deuxième trimestre 2014 sont positives. Le taux de croissance a progressé de 2,3% contre 1,7 % au titre du premier trimestre de la même année. Ce sont les activités non agricoles qui ont porté cette évolution avec un taux qui se situe à 3,2 % compensant ainsi le fléchissement de la valeur ajoutée agricole qui a enregistré un taux de 2,9%. Les conditions climatiques qui ont caractérisé l'année agricole expliquent cette « contreperformance ». Les travaux du HCP nous permettent de lire que le rythme de croissance de la valeur ajoutée industrielle se serait légèrement accéléré, pour se situer à environ 2%, au deuxième trimestre 2014, après +0,9% un trimestre auparavant. Ce léger redressement incomberait à une amélioration de 4,2% des IMME et de 1,6% de la « chimie et parachimie », portée par une demande extérieure dynamique. La valeur ajoutée des industries de « textile et cuir » aurait, pour sa part, profité d'une reprise des exportations particulièrement des vêtements confectionnés, en hausse de 16%, en glissement annuel. Celle de l'agroalimentaire aurait crû de 2,5%, alors que des autres branches auraient réalisé une faible performance, pâtissant du ralentissement des industries liées au bâtiment. Le secteur industriel n'a pas encore pris le démarrage qui pourrait faire de lui un moteur réel de notre développement et ancrer notre pays dans la croissance durable et soutenue. Les espoirs portés par le nouveau programme ou stratégie de l'accélération industrielle sont grands et permettraient de changer de vision et de moyens pour atteindre les objectifs posés. Restons dans l'espoir et prions que le concret puisse l'emporter sur les discours. Une conjoncture internationale favorable... jusqu'à présent Ces résultats relativement satisfaisants au regard de la conjoncture internationale connaitront une évolution plus favorable durant le troisième trimestre. Ce sont les bonne nouvelles apportées par la dernière note de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (Juillet 2014) .Cette note d'optimisme vient de l'amélioration progressive de la demande mondiale adressée au Maroc et son impact sur l'évolution des activités hors agriculture. La reprise des économies avancées au deuxième trimestre 2014 est jugée modéré et ce, dans la mesure où l'amélioration des pays à économie avancée n'a pas dépassé 1,6%. L'économie américaine continue d'enregistrer des taux soutenus ayant atteint 3,2% tirant ainsi les autres économies et notamment celles de la zone euro. L'augmentation des investissements et la consolidation des exportations expliquent le rythme américain par rapport à la moyenne européenne qui se serait établie à 1,2%. Le Japon continue de vivre à la cadence des replis des taux de croissance. La demande intérieure a connu un repli de 4% au deuxième trimestre consécutivement à la hausse de la TVA. La note du HCP nous informe que les pays «émergents auraient, quant à eux, enregistré des rythmes de croissance hétérogènes, mais globalement en ralentissement». La demande extérieure et l'amélioration du taux de couverture La demande extérieure est décrite comme étant favorable au Maroc. Cette demande adressée à notre pays « aurait crû » de 3,5% dépassant ainsi le taux de redressement du commerce mondial lors du deuxième trimestre (3,2%) après un ralentissement constaté au terme du premier trimestre. Cette amélioration s'est traduite par une hausse en valeur des exportations estimée à 15% au deuxième trimestre 2014. Ce sont les exportations du secteur de l'automobile (câblage, construction de voitures) et ceux du textile qui sont à l'origine de cette amélioration (confection). La contraction de la demande extérieure sur le phosphate et ses dérivés conjuguée à une baisse de leurs prix continuent d'avoir un impact négatif sur les chiffres des exportations. Les importations, elles se seraient inscrites en accroissement de près de 4,4% en variation annuelle, alimentées, en particulier, par les acquisitions des biens de consommation (voitures de tourisme, tissus, ouvrages en plastique). La bonne nouvelle du deuxième trimestre est l'amélioration de 5% du taux de couverture de nos importations par nos exportations. Ce taux se situe actuellement à 53,9%. Les facteurs de la croissance hors agriculture Les importations de biens d'équipement auraient progressé d'environ 20,3%, en glissement annuel et ont ainsi donné lieu à une légère reprise de l'investissement industriel. A l'inverse, l'investissement dans le secteur BTP, particulièrement l'immobilier, aurait légèrement ralenti. Les activités énergétiques auraient poursuivi leur tendance haussière, marquant une croissance annuelle estimée à 3,8% au deuxième trimestre 2014, après +4,8% un trimestre plus tôt. Le secteur minier aurait poursuivi sa reprise au deuxième trimestre 2014, portée par une augmentation de 2,9% de la production du phosphate. Cette hausse aurait été favorisée par un accroissement du volume des exportations de phosphate brut. Les ventes destinées aux industries de transformation, bien qu'en amélioration progressive depuis fin 2013, seraient restées en dessous de leur niveau tendanciel de moyen terme, pénalisées par les faibles performances de la demande indienne et l'exacerbation de la concurrence asiatique Les activités de construction qui ont connu une reprise à la fin de l'année dernière ont marqué des indices de recul au terme du deuxième trimestre de cette année. La valeur ajoutée du secteur aurait ainsi affiché une hausse de 0,1%, en variation annuelle, après +0,4% et +6% respectivement au cours des deux trimestres. Le recul de l'utilisation des matériaux de construction, en particulier le ciment, dont les ventes se seraient infléchies de 5,4%, en glissement annuel constituent des indicateurs négatifs. La demande globale adressée au secteur aurait été, également, peu soutenue, puisque le flux des crédits immobiliers se serait infléchi de plus de la moitié au cours de la même période. Le secteur tertiaire continue d'être caractérisé par une tendance dynamique et notamment le sous-secteur du tourisme qui aurait crû en termes de recettes de près de 7,9% réalisant ainsi une augmentation de la valeur ajoutée estimée à 4,3% en variation annuelle. Ces recettes s'inscrivent dans une voie de croissance par rapport à 2013. L'ensemble des données présentées dans la note du HCP ont permis aux chercheurs d'affirmer que « globalement et compte tenu de l'ensemble des indicateurs collectés jusqu'à fin mai 2014, ainsi que des estimations sectorielles établies pour le deuxième trimestre 2014, la croissance économique nationale se serait établie aux environs de 2,3%, au deuxième trimestre, au lieu de +1,7%, un trimestre auparavant. » Atténuation des tensions sur les liquidités et croissance de la masse monétaire Une autre bonne nouvelle se dégage de la note de conjoncture. Il s'agit de l'atténuation des tensions sur les liquidités. Les banques auraient enregistré une amélioration des conditions de liquidité et les interventions de la Banque centrale auraient baissé entre le premier et le deuxième trimestre 2014 «Le taux d'intérêt directeur serait resté stable (3%). En revanche, le taux interbancaire (3,03%) et les taux d'intérêt des adjudications des bons du Trésor auraient reculé, sous l'effet d'une amélioration de la liquidité des banques et de celle du Trésor. » Le taux de croissance de la masse monétaire serait de 2,6% contre 0,5% au premier trimestre. Cette croissance traduit l'augmentation des crédits à l'économie (2,8%) Le deuxième trimestre 2014 n'a pas enregistré une continuité de la hausse enregistrée durant les deux trimestres précédents. Les indices MASI et MADEX auraient régressé de 3,1% et 3,2%, respectivement, en glissements trimestriels, ramenant leurs performances depuis le début de l'année à seulement +1,2% et +1,3%. Le troisième trimestre... la consolidation de la croissance Les prévisions pour le troisième trimestre 2014 connaîtraient un redressement progressif de la croissance. Les performances seraient meilleures que celles du deuxième trimestre. Les activités hors agriculture, notamment les industries exportatrices, telles que la confection, l'aéronautique et l'automobile, devraient bénéficier d'une hausse de plus de 3% de la demande mondiale adressée au Maroc. Les activités minières seraient confrontées, quant à elles, à une évolution plus modeste de la demande étrangère adressée à la branche phosphatée. Dans ce contexte, la valeur ajoutée minière devrait enregistrer une progression de 1,8%, au cours de la même période. La croissance du secteur énergétique serait, pour sa part, moins forte, en raison de la modération de la production d'électricité, dans un contexte marqué par le ralentissement de la demande des entreprises. Au total, la valeur ajoutée énergétique progresserait de 2,8%, en variation annuelle. Globalement, sous l'hypothèse d'une baisse de 2,7% de la valeur ajoutée agricole et d'un redressement de près de 3,4% des activités hors agriculture, le rythme de croissance économique nationale devrait s'accélérer, au troisième trimestre 2014, pour se situer aux environs de 2,6%, en glissement annuel.