Belle éclaircie dans le ciel économique du Maroc en ce deuxième trimestre. C'est le constat dégagé par la récente note de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP) du mois de juillet 2014. En effet, après s'être sensiblement ralentie au début de l'année, l'économie nationale se serait légèrement reprise au deuxième trimestre 2014. Elle affiche, ainsi, une progression annuelle de 2,3% au lieu d'une progression de 1,7% un trimestre plus tôt. À ce titre, le HCP explique que cette situation est imputable au rythme de croissance des activités non-agricoles qui se serait accéléré, pour se situer à 3,2%. Pour sa part, la valeur ajoutée agricole aurait fléchi de 2,9%, pâtissant des conditions pluviométriques moins favorables que la campagne précédente. Mieux encore, pour le HCP, l'économie nationale devrait croître à un rythme relativement plus soutenu au troisième trimestre 2014, en ligne avec l'amélioration progressive de la demande mondiale adressée au Maroc et son impact sur l'évolution des activités hors agriculture. En effet, les perspectives de croissance, pour le troisième trimestre 2014, seraient, dans l'ensemble, plus favorables qu'au deuxième trimestre. Les activités hors agriculture, notamment les industries exportatrices, telles que la confection, l'aéronautique et l'automobile, devraient bénéficier d'une hausse de plus de 3% de la demande mondiale adressée au Maroc. Pour leur part, les activités minières seraient confrontées à une évolution plus modeste de la demande étrangère adressée à la branche phosphatée. Ainsi, si les anticipations laissent augurer une poursuite de la consolidation des importations des pays de l'Amérique latine et du Sud asiatique, la demande nord-américaine devrait sensiblement régresser, résultat des conditions climatiques peu favorables ayant marqué le déroulement de leur campagne céréalière. De plus, une hausse de 1,9% de la production locale de phosphate brut est prévue pour le troisième trimestre 2014, tandis que celle des autres métaux verrait son rythme de croissance légèrement s'accélérer, profitant d'une amélioration de la demande européenne. Dans ce contexte, la valeur ajoutée minière devrait enregistrer une progression de seulement 1,8%, au cours de la même période. Par ailleurs, la croissance du secteur énergétique serait encore plus faible en raison de la modération de la production d'électricité dans un contexte marqué par le ralentissement de la demande des entreprises. Toutefois, la poursuite du raffermissement de la production du pétrole raffiné serait de nature à soutenir l'activité du secteur. Au total, la valeur ajoutée énergétique progresserait de 2,8%, en variation annuelle. Suite à ces perspectives et sous l'hypothèse d'une baisse de 2,7% de la valeur ajoutée agricole et d'un redressement de près de 3,4% des activités hors agriculture, le HCP prévoit une accélération du rythme de croissance économique nationale. Ainsi, l'organisme de planification table, au troisième trimestre 2014, sur une croissance nationale aux environs de 2,6%, en glissement annuel, au lieu de 2,3% au deuxième trimestre. Les activités agricoles en mal de pluie Les activités agricoles ont affiché une contraction de 2,9%, au deuxième trimestre 2014, en comparaison avec la même période une année plus tôt. Les effets du déficit pluviométrique ayant marqué le début et le milieu de la campagne agricole 2013-2014 ont particulièrement été ressentis au niveau des productions végétales. Les récoltes des cultures céréalières et des légumineuses se sont repliées de 32 et 12% respectivement, en variations annuelles. Ces contre-performances ont été, néanmoins, amorties par une forte progression de la production des cultures irriguées, qui ont profité à leur offre à l'exportation, notamment celle des agrumes et des primeurs, en hausse de 46,4 et 17,4%, respectivement, à fin mai 2014, en variations annuelles. Quant aux productions animales, les volumes produits de la viande rouge et des volailles sont en hausse modérée, alors que la production laitière a accusé un nouveau repli. Cette baisse, conforme à la tendance observée en 2013, aurait été à l'origine d'une augmentation de 46% des quantités importées en lait, à fin mai 2014. Les prix à la consommation se modèrent Poursuivant sa décélération enclenchée depuis l'été 2013, l'inflation s'est sensiblement ralentie, au 2ème trimestre 2014, pour se situer à environ 0,1%, au lieu d'une hausse de 0,4% un trimestre auparavant. Ce profil baissier, qui devrait se poursuivre au 3ème trimestre, aurait été attribuable, d'une part, à la poursuite du repli des prix des communications et, d'autre part, à la baisse de 1,1% des prix des produits alimentaires, particulièrement des produits agricoles frais, après avoir augmenté de 3,2%, durant la même période une année plus tôt. En revanche, les prix des produits non-alimentaires ont maintenu leur tendance haussière, affichant une augmentation de 1,3%, en glissement annuel. Dans le même sillage, l'inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais et l'énergie, a atteint 1,2% au deuxième trimestre 2014 au lieu de 1,1% un trimestre plus tôt, suite à un léger accroissement des prix des produits hors frais, particulièrement ceux du transport et de l'enseignement. Reprise de la masse monétaire et du crédit Les tensions sur les liquidités monétaires se sont atténuées entre le 1er et le 2ème trimestre 2014. Dans le même sillage, les conditions de liquidité des banques se sont nettement améliorées, alors que les interventions de la banque centrale ont sensiblement baissé. Le taux d'intérêt directeur est, donc, resté stable à 3%. En revanche, le taux interbancaire de 3,03% et les taux d'intérêt des adjudications des bons du Trésor ont reculé, sous l'effet d'une amélioration de la liquidité des banques et de celle du Trésor. Aussi, corrigée des effets saisonniers, la masse monétaire s'est accrue de 2,6% au 2ème trimestre 2014, au lieu d'une petite hausse de 0,5% un trimestre plus tôt. Les pronostics du HCP veulent qu'elle progresse de 0,9%, au 3ème trimestre, en glissement trimestriel. Parallèlement, les créances sur l'économie ont augmenté de 2,8%, et devraient s'accroître de 0,7%, au 3ème trimestre 2014. Les activités non-agricoles se dynamisent
Les activités hors agriculture se sont affermies, au deuxième trimestre 2014, affichant une hausse annuelle de 3,2%, au lieu de 2,1% réalisée au trimestre précédent. Le rythme de croissance de la valeur ajoutée industrielle se serait légèrement accéléré, pour se situer à environ 2%, au deuxième trimestre 2014, après une petite hausse de 0,9% un trimestre auparavant. Ce léger redressement incomberait à une amélioration de 4,2% des «Industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques» et de 1,6% de la «chimie et parachimie», portée par une demande extérieure dynamique. Pour sa part, la valeur ajoutée des industries de «textile et cuir» a profité d'une reprise des exportations particulièrement des vêtements confectionnés, en hausse de 16%, en glissement annuel. Celle de l'agroalimentaire a crû de 2,5%, alors que d'autres branches ont réalisé une faible performance, pâtissant du ralentissement des industries liées au bâtiment. Par ailleurs, le secteur industriel ne semble pas encore retrouver le chemin d'une croissance régulière et robuste. Il évolue en dessous de sa moyenne de long terme, depuis la crise internationale de 2008. De leur côté, les activités énergétiques auraient poursuivi leur tendance haussière, marquant une croissance annuelle estimée à 3,8% au 2ème trimestre 2014, après une hausse de 4,8% un trimestre plus tôt et le secteur minier a poursuivi sa reprise au 2ème trimestre 2014, portée par une augmentation de 2,9% de la production du phosphate. Dans le même sillage, le mouvement de reprise qui s'était amorcé au niveau des activités de construction à la fin de l'année dernière s'est essoufflé au 2ème trimestre 2014 et la valeur ajoutée du secteur a affiché une hausse de 0,1%, en variation annuelle, après une hausse de 0,4% et de 6% respectivement au cours des deux trimestres qui précèdent. Enfin, les activités tertiaires ont été, pour leur part, dynamiques dans l'ensemble au deuxième trimestre 2014, contribuant pour 2 points à la croissance économique globale, au lieu de 1,6 point un trimestre plus tôt. À ce titre, la valeur ajoutée touristique a continué à s'améliorer, quoiqu'à un rythme plus modéré qu'au premier trimestre, réalisant une croissance estimée à 4,3%, en variation annuelle, après une hausse de 6,5% un trimestre plus tôt.