La capitalisation boursière se serait dépréciée de 2,7 pc au 2ème trimestre 2014, à la suite du recul des cours d'une grande partie des sociétés cotées, a estimé lundi le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Le marché serait retombé dans sa déprime, comme en témoigne le repli du volume des transactions de 39,8 pc, en glissement annuel, ce qui confirme l'hésitation du marché et la faiblesse de sa liquidité, a observé le HCP dans sa note de conjoncture pour le mois de juillet 2014. Dans ces conditions, le marché des actions aurait viré au rouge au deuxième trimestre 2014, après deux trimestres de hausses successives. Les indices MASI et MADEX auraient régressé respectivement de 3,1 pc et de 3,2 pc, en glissements trimestriels, ramenant leurs performances depuis le début de l'année à seulement 1,2 pc et à 1,3 pc. Sur le marché monétaire, la masse monétaire, corrigée des effets saisonniers, se serait accrue de 2,6 pc au deuxième trimestre 2014, au lieu de 0,5 pc un trimestre auparavant. Elle progresserait de 0,9 pc, au troisième trimestre, en glissement trimestriel. Parallèlement, les créances sur l'économie auraient augmenté de 2,8 pc, et devrait s'accroître de 0,7 pc, au troisième trimestre 2014. La note relève que les tensions sur les liquidités monétaires se seraient atténuées entre le premier et le deuxième trimestre 2014. Ainsi, les conditions de liquidité des banques se seraient nettement améliorées, alors que les interventions de la Banque centrale auraient sensiblement baissé. Le taux d'intérêt directeur serait resté stable (3 pc), explique le HCP, notant toutefois que le taux interbancaire (3,03 pc) et les taux d'intérêt des adjudications des bons du Trésor auraient reculé, sous l'effet d'une amélioration de la liquidité des banques et de celle du Trésor. Progression de la croissance économique Le rythme de croissance économique nationale aurait légèrement repris au deuxième trimestre 2014, affichant une progression de 2,3 pc, en glissement annuel, contre 1,7 pc un trimestre auparavant, selon le Haut-Commissariat au plan (HCP). Le rythme de croissance des activités non-agricoles aurait accéléré, pour se situer à 3,2 pc, alors que la valeur ajoutée agricole aurait fléchi de 2,9 pc, pâtissant des conditions pluviométriques moins favorables que la campagne précédente, a expliqué le HCP qui vient de publier sa note de conjoncture pour le mois de juillet 2014. Pour sa part, le rythme de croissance de la valeur ajoutée industrielle se serait légèrement accéléré, pour se situer à environ 2 pc au deuxième trimestre 2014, après 0,9 pc un trimestre auparavant. Ce léger redressement incomberait à une amélioration de 4,2 pc des industries métallurgiques, mécaniques et électroniques (IMME) et de 1,6 pc de la «chimie et parachimie», portée par une demande extérieure dynamique. La valeur ajoutée des industries de «textile et cuir» aurait, quant à elle, profité d'une reprise des exportations particulièrement des vêtements confectionnés, en hausse de 16 pc, en glissement annuel, précise la note, relevant que celle de l'agroalimentaire aurait crû de 2,5 pc, alors que des autres branches aurait réalisé une faible performance, pâtissant du ralentissement des industries liées au bâtiment. Globalement, le secteur industriel ne semble pas encore retrouver le chemin d'une croissance régulière et robuste. Il évolue en dessous de sa moyenne de long terme, depuis la crise internationale de 2008. Concernant les activités énergétiques, elles auraient poursuivi leur tendance haussière, marquant une croissance annuelle estimée à 3,8 pc au deuxième trimestre 2014, après 4,8 pc un trimestre auparavant. Bien que le secteur ait été confronté à la poursuite du ralentissement de la demande des entreprises, la production d'électricité se serait renforcée, profitant d'une nette progression des productions des centrales concessionnelles et des unités éoliennes Akhfennir et Haouma. En outre, les activités de raffinage de pétrole auraient affiché une progression de 9,8 pc, attribuable principalement à la hausse de la production de l'essence super, du gasoil et du butane. Pour ce qui est du secteur minier, il aurait poursuivi sa reprise au deuxième trimestre 2014, portée par une augmentation de 2,9 pc de la production du phosphate. Cette hausse aurait été favorisée par un accroissement du volume des exportations de phosphate brut. Les ventes destinées aux industries de transformation, bien qu'en amélioration progressive depuis fin 2013, seraient restées en dessous de leur niveau tendanciel de moyen terme, pénalisées par les faibles performances de la demande indienne et l'exacerbation de la concurrence asiatique. Les autres métaux auraient, pour leur part, affiché une performance modeste, à l'exception du plomb, dont les quantités exportées se seraient infléchies de près de 11 pc, au cours de la même période. S'agissant de la valeur ajoutée du secteur de construction, elle aurait affiché une hausse de 0,1 pc, en variation annuelle, après 0,4 pc et 6 pc respectivement au cours des deux trimestres précédents. Les signes de ce nouveau ralentissement auraient été relevés au niveau de l'offre, à travers le recul de l'utilisation des matériaux de construction, en particulier le ciment, dont les ventes se seraient infléchies de 5,4 pc, en glissement annuel. La demande globale adressée au secteur aurait été, également, peu soutenue, puisque le flux des crédits immobiliers se serait infléchi de plus de la moitié au cours de la même période. Les activités tertiaires auraient été, dans l'ensemble, dynamiques au deuxième trimestre 2014, contribuant pour 2 points à la croissance économique globale, au lieu de 1,6 point un trimestre plus tôt. La valeur ajoutée touristique aurait réalisé une croissance estimée à 4,3 pc, en variation annuelle, après 6,5 pc un trimestre auparavant. Cette modération incomberait à une baisse de cadence, au mois de mai, des nuitées des non-résidents, en particulier des touristes français. Pour leur part, les arrivées des touristes étrangers, se situant toujours sur un trend haussier, auraient crû de 10,6 pc au cours de la même période. Les recettes voyages, en hausse de près de 7,9 pc, en glissement annuel, semblent reprendre le chemin de la croissance, après une pause observée en fin d'année 2013. Contre la tendance, les activités agricoles auraient affiché une contraction de 2,9 pc, au deuxième trimestre 2014, en comparaison avec la même période une année auparavant. Les effets du déficit pluviométrique ayant marqué le début et le milieu de la campagne agricole 2013-2014 auraient été particulièrement ressentis au niveau des productions végétales. Les récoltes des cultures céréalières et des légumineuses se seraient repliées respectivement de 32 pc et de 12 pc, en variations annuelles. Ces contre-performances auraient été, néanmoins, amorties par une forte progression de la production des cultures irriguées, qui aurait profité à leur offre à l'exportation, notamment celle des agrumes et des primeurs, en hausse respective de 46,4 pc et de 17,4 pc à fin mai 2014, en variations annuelles. Quant aux productions animales, les volumes produits de la viande rouge et des volailles seraient en hausse modérée, alors que la production laitière aurait accusé un nouveau repli. Cette baisse, conforme à la tendance observée en 2013, aurait été à l'origine d'une augmentation de 46 pc des quantités importées en lait à fin mai 2014.