L'Afrique du Sud, soutien vocal des séparatistes du Polisario, est désemparée face à la stratégie gagnante et percutante du Maroc sur la question du Sahara, après avoir réussi à imposer l'initiative d'autonomie comme seule solution possible. Les autorités de Pretoria, aux côtés de l'Algérie, ont tout entrepris pour contrarier le Maroc au cours des dernières années. Aujourd'hui, elles constatent, impuissantes, les succès diplomatiques indéniables accumulés par le Royaume sur tous les fronts dans la défense de son intégrité territoriale. L'Afrique du Sud est sur le point de se rendre à l'évidence et de reconnaître son incapacité à inverser l'actuelle dynamique, largement défavorables aux séparatistes, en dépit des gesticulations clownesques des Algériens et leur disposition obstinée à tout sacrifier pour repousser la fatalité. «Même certains responsables du gouvernement sud-africain commencent à perdre espoir. Ils perçoivent une érosion du soutien à la RASD et une croissance constante du soutien à la revendication de souveraineté du Maroc», écrit The Institute for Security Studies (ISS), un centre de recherche proche des sphères de décision à Pretoria. Lire aussi | Emmanuel Macron considère le plan d'autonomie au Sahara comme « la seule base pour aboutir à une solution » Un responsable sud-africain a déclaré à l'ISS, sous couvert de l'anonymat que «le Front Polisario n'avait pas mobilisé autant de soutiens internationaux populaires que le Congrès national africain (ANC) l'avait fait contre le gouvernement de l'Apartheid». Quoiqu'il soit injuste de comparer la lutte légitime d'un peuple victime de ségrégation raciale avec les agissements d'une poignée de mercenaires, le constat d'échec doit sonner le glas chez la direction du Polisario, qui risque de perdre l'un de ses derniers fervents soutiens en Afrique. La coalition gouvernementale menée par l'ANC et le Parti libéral (LP), suite aux élections de juin dernier, est plutôt préoccupée par les innombrables difficultés économiques du pays. Pour faire partie de la majorité, les libéraux ont obtenu la concession de concentrer les efforts sur la résolution des problèmes domestiques, au lieu de se mêler des crises à l'international. L'analyse de l'ISS, mis en ligne le 16 août, établit que « le soutien à la RASD s'amenuise en Afrique », au moment où beaucoup de pays du continent ont ouvert des consulats dans les provinces du Sud du Royaume. Il convient d'ajouter que d'autres ont pris leur distance avec le Polisario et l'Algérie et sont plus proches que jamais d'appuyer la démarche marocaine, dans le sillage de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par des acteurs majeurs sur la scène internationale. Lire aussi | Sahara marocain : Le Tchad ouvre un Consulat Général à Dakhla La première grande puissance à s'engager dans cette direction fut les Etats-Unis en 2020. Le président de l'époque, Donald Trump, avait officiellement reconnu la revendication du Royaume. L'Espagne, l'ancienne puissance colonisatrice, a soutenu la position marocaine en 2022. «Mais le changement potentiel, que d'autres nations pourraient suivre, a été la récente lettre du président français Emmanuel Macron au roi du Maroc Mohammed VI. Dans cette lettre, Macron soutient le plan d'autonomie de Rabat comme 'seule base' pour résoudre le conflit », avoue ISS, dont l'analyse devrait interpeller certaines voix au sein de l'ANC. Reste à savoir combien de temps il faudrait encore à Pretoria pour descendre de ses grands chevaux et accepter la réalité. Quand on connaît l'influence et le poids du Maroc et de l'Afrique du Sud, on peut facilement deviner l'impact d'un changement de paradigme sur l'intégration et le progrès dans tout le continent.