Dans une conférence de presse où il a étalé le nouveau contenu que la France donne au partenariat France-Afrique, le président français a ouvert une brèche pour revenir sur la coopération France-Maroc. C'est dans un contexte où le sentiment anti-français s'accentue sur le continent africain notamment dans les pays de l'Afrique de l'ouest, que le Président Emmanuel Macron s'est prêté à un long exercice de communication afin de rendre lisible selon ses mots « la nouvelle diplomatie de la France en Afrique ». Voulant la construire sur une idée de destinée commune face aux défis mondiaux, le président français a appelé à un nouveau partenariat basé sur une collaboration de respect mutuel où la France est disposée à changer son regard et à traiter le continent avec « plus de sérieux ». Lire aussi | Forum économique Maroc – Espagne : un partenariat multidimensionnel et stratégique Dans ce sens, cette nouvelle diplomatie Afrique-France entend mettre le curseur sur la coopération militaire avec le lancement d'une politique de coopération et de formation militaire des soldats africains au sein des bases françaises présentes dans ces pays. Elle entend également impulser une véritable politique culturelle et sportive avec la mise à disposition d'une enveloppe de plusieurs millions d'euros pour soutenir la jeunesse africaine. Formation et entrepreneuriat sont également sur la todo-list de l'Elysée. Ouvrant la brèche sur l'Afrique du Nord, notamment le Maroc qui aujourd'hui est une puissance incontestable dans la région et même sur le continent, le président, dans son grand oral, après un long silence, s'est enfin prononcé publiquement sur les relations franco-marocaines au moment où les tensions entre Rabat et Paris se ravivent. Le locataire de l'Elysée s'est montré attaché à aller de l'avant dans les relations avec le Maroc et tourner la page des polémiques. « Ma volonté est d'avancer avec le Maroc. Sa Majesté le Roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions », a-t-il confié en réponse à la question d'un journaliste. « Les relations sont amicales et le demeureront », a poursuivi Emmanuel Macron. Lire aussi | Le Maroc, un socle d'humanisme à connaître Le Chef de l'Etat français a réagi aux critiques adressées à son parti, dont les Eurodéputés ont voté en faveur de la résolution du Parlement européen hostile au Royaume. Pour lui, le gouvernement français n'y est pour rien. « Il y a des gens qui essayent de monter en épingle des péripéties, les scandales du Parlement européen, le sujet des écoutes révélés par la presse, est-ce que c'est le fait du gouvernement de la France ? Non », a-t-il objecté, récusant l'idée que la France jette de l'huile sur le feu. Emmanuel Macron a fait part de la volonté de la France de regarder vers l'avenir. « Il faut avancer malgré ces polémiques sans en rajouter. Nos jeunesses ont besoin qu'on bâtisse des partenariats et qu'on avance », a-t-il conclu. « Nos relations ne sont ni bonnes ni amicales » Dans un article publié par Jeune Afrique, le Maroc n'a pas tardé à commenter la sortie du président français. On peut lire dans un papier publié hier ce qui suit : « une source officielle au sein du gouvernement marocain affirme au contraire que les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu'entre le Palais royal et l'Elysée ». Lire aussi | BERD. Plus de 500 millions d'euros investis au Maroc en 2022 « Les deux sujets évoqués par le président français comme sources de tensions ne sont que l'illustration de cette situation. D'autres points de tension ont été volontairement occultés, notamment la restriction arbitraire des visas, la campagne médiatique et le harcèlement judiciaire ». Rappelons que dans ce contexte de coopération mitigée une visite du président français au Maroc est programmée mais la date exacte n'est toujours pas fixée. Le climat des relations bilatérales demeure, à ce jour, très froid même après l'arrivée du nouvel ambassadeur Christophe Lecourtier. De son côté, le Royaume n'a toujours pas nommé d'ambassadeur après le départ de Mohammed Benchaâboun.