En réaction aux propos du président français, Emmanuel Macron, sur le Maroc, une source gouvernementale marocaine, citée par Jeune Afrique, a contredit ses déclarations, estimant que les relations franco-marocaines ne sont « ni bonnes ni amicales » actuellement. Détails. Il semble que le feuilleton de la crise froide entre le Maroc et la France durera encore. L'incompréhension est telle que les déclarations médiatiques ne font qu'exacerber la confusion. La dernière sortie médiatique du président français, Emmanuel Macron, semble avoir l'effet inverse. Bien que ce dernier ait fait part de sa volonté « d'avancer » avec le Maroc, ses propos sont loin de convaincre des autorités marocaines, dont une source officielle s'est confiée à « Jeune Afrique », devenu un canal préféré des autorités marocaines pour faire passer des messages à l'Hexagone. La même source a estimé que les relations franco-marocaines ne sont ni bonnes ni amicales actuellement. « Pas plus entre les deux gouvernements qu'entre le Palais-Royal et l'Elysée », a-t-elle précisé à JA, tout en faisant part de son étonnement de ce qu'a dit le Chef de l'Etat français sur le Maghreb. « Si le Maghreb est une réalité géopolitique aujourd'hui, c'est sans doute en France qu'elle se précipite, beaucoup plus que dans la région »). Des propos jugés aussi durs qu'inutiles par le responsable cité par JA selon qui, « ces propos donnent l'impression que le Maghreb n'existait en réalité qu'au sein de sa diaspora en France ». En effet, le responsable marocain a jugé que le président français ne s'est pas prononcé sur les véritables causes de l'incompréhension qui règne entre les deux pays actuellement. Pour le Maroc, du point de vue de l'interlocuteur de JA, les restrictions arbitraires des visas, le harcèlement judiciaire et la campagne de dénigrement médiatiques sont derrière la crispation actuelle. Lorsqu'il a évoqué les sources de tension avec le Maroc à la conférence sur le partenariat France-Afrique, le locataire de l'Elysée a cité plusieurs l'affaire Pegasus et le scandale de corruption au Parlement européen. Il a insisté sur le fait qu'il ne s'agit pas du fait du gouvernement français. À lire le témoignage de la source marocaine, il semble clair que le Royaume voit d'un mauvais œil l'implication des eurodéputés du parti présidentiel sous la houlette de Stéphane Séjourné (proche d'Emmanuel Macron) dans le vote de la résolution du Parlement européen. Cette résolution a été perçue comme une ingérence et une démarche vindicative suite des accusations infondées de prise d'influence. Aux yeux des autorités marocaines, selon Jeune Afrique, ces deux affaires « participent d'une offensive dont l'objectif est d'avoir un ascendant sur le Maroc et de contenir ses choix internes et de politique étrangère ». Rappelons qu'Emmanuel Macron a dit vouloir dépasser la crise avec le Maroc. Un ton trahissant une certaine exaspération, il a appelé à dépasser les polémiques « sans en rajouter », laissant entendre que le Royaume surréagit.