Décidément, chaque nouvelle journée nous réserve une nouvelle péripétie de la part de l'armée algérienne. Le dernier acte dans ce long processus a été le limogeage du général Mohamed Kaidi, qui occupait le poste de chef du département emploi-préparation au sein de l'Etat-major de l'armée, révèle le site Algérie Part Plus. Cette décision serait venue à la suite d'un différend entre Kaidi et son supérieur hiérarchique, le général Said Chengriha, portant sur la gestion de l'affaire des camions algériens détruits près de la zone tampon de Bir Lahlou au Sahara, avance la même source. Lire aussi |L'Algérie annonce des représailles contre le Maroc. Un conflit militaire pourrait-il réellement éclater? «De nombreuses informations ont circulé sur un désaccord profond entre le général-major Mohamed Kaidi avec les autres décideurs militaires notamment des hauts responsables du haut commandement militaire sur le dossier très sensible des ressortissants algériens assassinés au Sahara Occidental», explique le média algérien. Et d'ajouter que «Mohamed Kaidi a osé, face à la hiérarchie militaire, exprimer son désaccord sur le mode de gestion de cette crise sécuritaire et sur la riposte qu'il fallait adopter contre le voisin marocain. Plus grave encore, le général-major Mohamed Kaidi aurait soulevé de nombreuses questions sur les circonstances dans lesquelles sont morts les trois camionneurs algériens». Le général relevé de ses fonctions, âgé de 60 ans, appartient à la nouvelle génération d'officiers qui piaffent d'impatience de prendre les commandes de l'armée. Kaidi était d'ailleurs pressenti pour diriger l'armée de terre. Un poste qui balise à son détenteur d'être promu ensuite chef des armées et diriger le pays, comme en témoignent les ascensions de Ahmed Gaïd Salah et Said Chengriha. Avant son limogeage, le général Kaidi tenait à s'inscrire dans la ligne officielle anti-Maroc du pouvoir en place. Des positions qu'il exprimait à l'occasion de ses participations à des réunions internationales, suscitant à chaque fois l'ire de certains médias au Maroc. Lire aussi |Un ex-colonel algérien « ivre » incite le Polisario à attaquer le Maroc (Vidéo) Apprécié par le président Abdelmadjid Tebboune et cultivant depuis 2020 une importante proximité avec Said Chengriha, Mohamed Kaidi était un personnage qui suscitait de véritables clivages au sein de l'institution militaire algérienne. L'homme comptait autant d'admirateurs que de détracteurs. Ses adversaires dénonçaient un homme superficiel, beau-parleur, mais pas travailleur et incompétent pour occuper le poste du Chef du département Emploi-Préparation de l'Etat-Major de l'Armée nationale populaire (ANP) qui regroupe de nombreuse missions très sensibles comme la coordination opérationnelle entre toutes les forces militaires composant l'ANP et assurer le suivi auprès de l'Etat-Major de l'ANP de l'ensemble des opérations et exercices militaires en cours de préparation. Le ministère de la Défense nationale algérien n'a toujours pas confirmé ou annoncé officiellement le limogeage du général-major Mohamed Kaidi.