Saïd Chengriha, le successeur d'Ahmed Gaïd Salah au poste de chef d'état-major a déclaré, lundi, que son pays a déjoué une «dangereuse conspiration» en 2019. Le chef d'état-major par intérim de l'Algérie, Said Chengriha, a déclaré lundi que le pays avait été confronté à une «conspiration dangereuse» visant à saper l'Etat. C'est la première sortie officielle du général-major Saïd successeur de Gaïd Salah au poste névralgique de chef d'état-major de l'armée nationale algérienne. Chengriha s'exprimait devant les commandants militaires, y compris le secrétaire général du ministère de la Défense et les chefs de département du ministère. Le complot visait à cibler les institutions constitutionnelles et à pousser l'Algérie vers «le chaos et la violence», a-t-il poursuivi dans un bref discours. Ses propos font écho à ceux de l'ancien chef d'état-major de l'armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah, homme fort du régime depuis la démission de Abdelaziz Bouteflika, mort le 23 décembre. «Le haut commandement militaire a réalisé le danger de la conspiration et a pu guider le pays sagement et patiemment en supervisant et en protégeant les rassemblements pacifiques sans qu'une seule goutte de sang ne soit versée», a-t-il ajouté. L'armée a également permis aux institutions de l'Etat de s'acquitter de leurs fonctions au milieu de la situation turbulente dans le pays en se confrontant à toutes les tentatives visant à saper l'unité nationale, a poursuivi Chengriha. Il a souligné que les forces militaires et de sécurité avaient réussi à garantir des élections présidentielles libres et transparentes. «Nous resterons au service de la nation et nous n'abandonnerons pas nos engagements constitutionnels quels que soient les défis», indiquant : «nous affronterons quiconque tenterait de porter atteinte à notre souveraineté nationale», a-t-il ajouté en référence aux développements dans la Libye voisine. Ahmed Gaïd Salah était largement considéré comme tenant les rênes en Algérie après avoir poussé le président de longue date Abdelaziz Bouteflika à démissionner en avril. Les Algériens manifestent depuis des mois contre l'élite dirigeante du pays. Ahmed Gaïd Salah n'a pas tenté d'écraser les manifestations pacifiques avec violence, mais de nombreux manifestants le considéraient comme le principal obstacle sur leur chemin. Il a poussé à une élection pour remplacer Bouteflika, un vote que les manifestants considéraient comme une mascarade car le véritable pouvoir resterait avec l'armée. Chengriha, comme Ahmed Gaïd Salah et la plupart des autres dirigeants algériens depuis l'indépendance, est un vétéran de la guérilla contre la colonisatin française.