L'UC entre dans une phase de militantisme, clamait Hassan Abyaba sur les ondes de MFM vendredi dernier. Le parti du cheval veut emprunter un trot qui redorera son blason. Seulement, il a du mal à se débarrasser de son passé de parti administratif. Difficile de se libérer d'une partie de son passé quand on a été tour à tour taxé de bien des qualificatifs. La formation de Feu Maâti Bouabid, l'Union Constitutionnelle a du mal à se débarrasser de son passé. Lors de la dernière émission de Barlamane Almoustamiine (Parlement des auditeurs) sur MFM le 8 février dernier. Jamal Berraoui, analyste politique et journaliste, n'a pas manqué d'emblée de mettre l'accent sur cet aspect en disant que «l'UC a été l'une des grandes victimes de Driss Basri. Chaque parti a un avis, voire un préjugé par rapport à l'UC malgré son poids électoral. Ce n'est plus un parti administratif ». Un des qualificatifs dont Hassan Abyaba, membre du Bureau politique de l'UC cherche à se défaire. La présence faiblarde et la pâle image rejaillit également dans le travail de l'UC en tant que parti de l'opposition. Son opposition est plutôt du type positif. Il veut que le gouvernement aille jusqu'à la fin de son mandat. «Nous estimons que ce gouvernement doit réussir car nous sommes avec cette nouvelle forme de démocratie ». Dans la bouche d'un opposant, cet avis reste pour le moins surprenant. Lourd héritage à gérer Après être revenu sur le passé du parti et sur les conditions de sa venue au monde avec le Plan d'ajustement structurel et la crise économique pour venir chanter les louanges du libéralisme économique, l'invité défend le nouveau positionnement de l'UC. Un discours très en vogue actuellement, comme ne manquera pas de le souligner Hassan Abyaba en aparté. Ce dernier n'hésite pas à parler de libéralisme social où chaque commerçant serait considéré comme un entrepreneur, ou le privé, qui selon lui, emploie plus de 10 millions de personnes, doit être appuyé. Seulement, il déplore que cette idéologie soit à peu près partagée par d'autres formations. «La privatisation et le passage de l'Etat-providence à l'Etat-régulateur ont été kidnappés par certains milieux et le privé ne joue pas pleinement son rôle », affirme-t-il. Après avoir critiqué quelques décisions gouvernementales, Hassan Abyaba s'est demandé pourquoi «il n'y a pas eu de développement en 20 ans ? Il n'y a pas d'investissement, pas d'exportations, pas de croissance. Celui qui n'exporte pas, reste à sa place et ne se développe pas». Le sujet de la compensation reviendra souvent lors du débat, de même que l'encouragement de l'investisseur privé. Hassan byaba trouve anormal que le Maroc fasse preuve de peu de compétitivité. «Le Maroc est la 15ème destination des IDE européens. Il nous faut créer de la compétitivité et « un nouveau cadre légal car les entreprises travaillent parfois six mois». Après une première salve d'appels, Hassan Abyaba essaie tant bien que mal de prouver que l'UC a changé de peau. Ce n'est plus un parti administratif. Il s'est politisé. «L'UC a trente ans d'existence et une légitimité législative. Il ne faut pas le qualifier de parti qui n'est pas nationaliste, car c'est un faux jugement. L'UC est le parti qui a le moins exercé le pouvoir avec seulement quatre ans contre 15 ans pour l'alternance ». Pour faire peau neuve, il a cherché à se débarrasser de quelques indésirables. Ceux qui ont été reconnus coupables dans des affaires louches ont été éjectés de l'UC. Une opération mains propres qui ne dit pas son nom. Le parti est en pleine préparation de son congrès depuis six mois. Selon Hassan Abyaba, «toute région qui ne tiendra pas son congrès régional n'aura pas droit de siéger». Le congrès élira le Conseil national qui, lui-même désignera les autres instances. Les documents préparatifs sont fin prêts pour recevoir l'approbation des congressistes. «Il n'y aura pas de télécommande car elle est en panne», promettra Hassan Abyaba, avant de faire face à une seconde et dernière salve de questions des auditeurs. ■