Cela signifie que les partis politiques, à qui on réclame depuis une décennie la mise à niveau, ont été gravement bafoués et pour tout dire mis définitivement hors-jeu Faut-il céder à la sinistrose parce que Dame Saâdia Kritef est ministre ? Je crois qu'il vaut mieux raison garder. Ce gouvernement, avec son casting insultant, son improbable premier, les convulsions pré-natales et la césarienne de son accouchement, n'est qu'une blague, c'est juste pour s'amuser. Car qui a intérêt à creuser la tombe de tant d'espoirs, à décrédibiliser le projet de la construction démocratique ? Si ce gouvernement n'est pas une farce, cela signifie que les partis politiques, à qui on réclame depuis une décennie la mise à niveau, ont été gravement bafoués et pour tout dire mis définitivement hors-jeu, c'est inconcevable, parce qu'il n'y a pas de démocratie. Sans partis crédibles, forts, on peut rétorquer qu'ils n'ont besoin de personne pour se suicider, qu'ils y arrivent comme des grands, que le peuple de l'abstention les a condamnés. Un ensemble de vérités qui servirait un grand mensonge. Malgré tout, ces partis sont essentiels à la démocratie. Or, s'ils ne sont plus autonomes, ils ne servent plus à rien. Finie l'intermédiation politique ? Qui peut croire à une telle bêtise ? Sur 33 portefeuilles, le tiers sont des personnes «indépendantes» dont quelques-unes peuvent être qualifiées de personnalités. Les étiquetés «partisans» ne sont pas des militants de choc, les femmes retenues, sont en majorité indifférentes à l'action féministe et lui portent un coup rude en se prétendant ministre. Tout est à l'envers, c'est une caricature. Pour enfoncer le clou, Abbas El Fassi nous annonce l'étude de la loi de Finances dès son premier Conseil de gouvernement. Le nouveau ministre, qui n'a aucun lien avec les Finances publiques, aura battu tous les records. Sauf si Abbas lui-même voulait enfoncer le clou et révéler à tout le monde qu'il est conscient de jouer une parodie. Le rigolo ! Sauf que son humour passe toujours très mal chez les victimes d'Annajat. Non croyez-moi, ce n'est qu'une blague, qui sera très courte, elle finira au Parlement par une motion de censure et vous lirez des phrases du genre : «Le Maroc seul pays arabe…..». Ne laissons pas ces blagueurs porter atteinte au moral. Ramadan est fini, il fait un temps superbe pour la saison et le Maroc est toujours aussi beau. Ce week-end il faut bouger, il y a plein d'événements sympas. Nos femmes, celles de la vie pas celles de la photo, sont magnifiques, les rires des gamins résonnent comme des promesses d'avenir, le pays fonctionne et on voudrait nous voir tristes ou inquiets? Des ministres pas comme il le faut on en a eu plein , ils ont disparu y compris de nos mémoires. Il suffit de se dire, que de toutes les manières, le gouvernement au Maroc est sous contrôle, que Abbas El Fassi a démontré qu'il ne briguait que le titre, pas la fonction, que les grandes décisions se prennent ailleurs, que la culture c'est comme la confiture, que l'article 19 peut servir de rempart. Il y a 36 bonnes raisons de garder le moral, malgré la forfaiture et il y a des millions de raisons pour faire la seule chose utile au service de notre pays : de la politique. Il faut investir les structures partisanes et en faire des institutions capables de nous protéger contre l'humour corrosif.