Dans une note récemment publiée, CFG Bank diagnostique les conséquences du Coronavirus sur la santé de l'économie marocaine. Les détails. Selon CFG Bank, l'économie marocaine pourra subir des impacts négatifs à cause de la pandémie du coronavirus, en particulier sur le tourisme. Le groupe bancaire, dans une note publiée récemment sur l'impact de cette pandémie sur l'économie marocaine, estime que cette baisse pourrait aller jusqu'à 39% du nombre de touristes. Ce qui représenterait une contre-performance qui, toutefois, devrait être compensée partiellement par les effets d'entraînement positifs générés par la chute des cours du pétrole, poursuit la même source, qui pointe du doigt la forte dépendance de l'industrie touristique marocaine des touristes en provenance de la zone euro et par conséquent des performances économiques de cette région. « L'UE continuera donc naturellement d'avoir des effets d'entraînement positifs ou négatifs sur l'économie marocaine, en fonction de ses propres performances », font remarquer les analystes de CFG Bank, ajoutant que ces effets risquent d'être lourdement négatifs sur le tourisme, premier secteur exportateur avec 22% du total des exportations de biens et services. La note rappelle que le Maroc a reçu 12,93 millions de touristes en 2019, et qu'une baisse de 39% équivaut à plus de 5 millions de touristes en moins en 2020. « L'impact sur le chiffre d'affaires en devises du secteur risque d'être lourd », préviennent les analystes, ajoutant que ce scénario comprend une forte baisse du nombre de touristes français avec -50%, aucun touriste en provenance d'Italie et une baisse de 20% des arrivées des autres pays. Lire aussi: Coronavirus/SIAM: lancement d'une plateforme virtuelle au profit des coopératives Sous cette perspective, CFG Bank met aussi en lumière les résolutions prises par le management de la compagnie Royal Air Maroc (RAM) lors d'une réunion d'urgence (suspension de la ligne Casa-Pékin, et aussi des vols sur l'Italie, annulation de la Omra par les autorités saoudiennes). Selon les analystes, l'autre impact attendu de la pandémie est lié au commerce international de biens. Ainsi, ils estiment que la pandémie du Covid-19 a perturbé les chaînes d'approvisionnement mondiales qui pourront faire perdre 2,6 millions de tonnes de volumes d'échanges commerciaux chaque mois à partir de mars 2020. Toutefois, CFG Bank ne peint pas tout le tableau en noir. La note revient sur un effet positif principal devant compenser partiellement les impacts négatifs pour le Maroc, qui réside dans la chute des cours du pétrole. Rappelant le déficit de la balance des biens et services du Maroc, tombé à 4,1% en 2019, CFG Bank relève des facteurs positifs tels que la baisse de la facture énergétique suite à la chute des cours de pétrole (de 111 dollars le baril en moyenne en 2012 à 61 dollars entre 2017 et 2019), et la performance du tourisme et des nouveaux métiers mondiaux du Maroc. Les analystes de CFG Bank avancent qu'au cours de la semaine dernière, le prix du pétrole a chuté de 50%, oscillant autour de 30 dollars le baril, concluant que si ce niveau perdure sur le reste de l'année, il aura un impact positif sur la balance des biens et services du Maroc, compensant la contre-performance attendue de l'industrie touristique.