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médicaments : Les dessous de la baisse des prix
Publié dans Challenge le 23 - 11 - 2012

Les laboratoires ont-ils obtenu des contreparties pour accepter de réduire leurs prix ? Eux avancent qu'ils ne s'agit que de mesures d'accompagnement.
Les prix d'une première liste de 320 médicaments comprenant des princeps et des génériques vont baisser. L'effet doit être immédiat. Est-ce le cas vraiment? D'abord, notons qu'à l'heure où nous mettions sous presse, cette liste n'a pas encore été officiellement publiée, ni même envoyée aux organismes gestionnaires comme la CNSS ou la CNOPS. Ces derniers ignorent encore quel sera l'impact réel d'une pareille mesure. «Nous attendons de savoir quels sont ces médicaments concernés pour évaluer l'économie à réaliser», lance une source. Une économie qui peut néanmoins être diluée si d'autres produits sont pris en charge par ces organismes. C'est ce que craint ce responsable qui confirme en effet que l'Agence Nationale de l'Assurance Maladie (ANAM) a dernièrement ajouté sur la liste des médicaments remboursables des médicaments très coûteux concernant la polyarthrite et la dialyse. Ensuite, il est important de préciser que tous les prix de ces 320 médicaments ne peuvent baisser immédiatement comme cela a été sous entendu. La raison est qu'il faut attendre que tous les arrêtés y afférents soient signés par le ministre de la Santé. La majorité le serait. C'est ce qui fait dire à Abdelhakim Zelim, chef de la division des médicaments et de la pharmacie au sein du ministère de la Santé qu'aujourd'hui, les produits de certains médicaments sont déjà en baisse, et non pas que dans les hôpitaux comme l'ont prétendu certains, mais aussi en pharmacie. C'est le cas, dit-il, des médicaments comme Mopral ou d'autres pour l'asthme dont les tarifs ont baissé de près de moitié. Quant aux autres produits inscrits sur la liste, la diminution de leur prix va de 5% à 50% voire 60%. Et si la réduction des prix ne peut être immédiate, c'est aussi parce que les professionnels doivent d'abord liquider leurs stocks (avec les anciens prix) avant d'afficher les nouveaux prix. Il faudra donc un peu de temps pour que cette mesure soit complètement mise en place.
L'approche El Ouardi porte ses fruits
Les discussions qui ont finalement abouti à la révision des prix sont en fait entamées depuis au moins l'année 2009. Ali Sedrati, président de Glaxo Smithkline Maroc et président d'honneur de l'Association Marocaine de l'Industrie Pharmaceutique (AMIP) témoigne. « Depuis quelques années, public et privé ont entamé des négociations. Un projet relatif à la fixation des prix des médicaments était en cours d'élaboration. Mais les pourparlers ont stagné pendant un an ou deux ans parce que la manière utilisée était plus démagogique. Les concertations n'étant pas constructives». Si toutes les parties sont arrivées à trouver un terrain d'entente, c'est parce que, selon les professionnels, le département de tutelle a changé sa façon de négocier. «C'est la manière d'aborder les problèmes, de les discuter objectivement et avec transparence. Avec l'arrivée de la nouvelle équipe dirigée par le Pr El Ouardi, les discussions tiennent comptent des impératifs socio-économiques, d'accès aux soins, des normes internationales, des intérêts des professions du privé… », ajoute Sedrati. La touche El Ouardi a donc porté ses fruits. Et même si certains dénigrent encore la démarche parce que les produits ne concernent pas tout le monde et que la mesure ne touche pas une grande majorité de médicaments, néanmoins, au ministère de la Santé, on se vante quand même d'avoir franchi un premier pas, et non des moindres, puisque les malades de pathologies chroniques et lourdes sentiront, eux, cette baisse. Un médicament pour les infarctus du myocarde par exemple a baissé de 19.000 à 15.000 DH. « C'est une première étape que nous avons entamée qui concerne une population gravement touchée. Il ne faut pas être égoïste et dire que ce n'est pas rien. L'an prochain, lors de la deuxième vague, un travail de réflexion que nous menons actuellement en concertation avec les professionnels devra aboutir à un nouveau système de fixation des prix », explique Zelim.
Des incitations pour compenser la perte?
Les professionnels, principalement les laboratoires pharmaceutiques et les pharmaciens, seront alors les principaux à trinquer dans cette affaire. Il est à se demander s'ils n'ont pas accepté de supporter cette baisse des prix qui va engendrer une perte d'une partie de leur chiffre d'affaires en contrepartie de quelque chose. Des parlementaires évoquent des promesses qu'ils auraient obtenues pour bénéficier d'avantages dans le cadre de la loi de Finances 2014. Une information que réfute Maroc Innovation & Santé (MIS), l'association professionnelle des sociétés pharmaceutiques marocaines filiales de laboratoires internationaux. « MIS n'a demandé aucune contrepartie dans ce sens. Nous nous plaçons encore une fois en tant que partenaires des autorités de santé afin de favoriser l'accès aux soins et à l'innovation thérapeutique. Nous accueillerons positivement toute initiative qui va inciter à une meilleure croissance du marché de tous les médicaments au Maroc : génériques et princeps et en préservant les équilibres socio-économiques de notre secteur ». Du côté des professionnels ou des pouvoirs publics, on préfère parler alors de mesures d'accompagnement. Le MIS a demandé dans ce sens au ministère de la Santé la mise de la réglementation aux standards internationaux notamment : la pharmacovigilance et la mise en application de celle sur la bioéquivalence pour la sécurité du citoyen, celle concernant les biosimilaires, des essais cliniques pour stimuler la recherche et développement au Maroc, la promotion éthique des médicaments, la création d'un statut OTC (Over the counter) pour les médicaments listés et non remboursés dont les prix seraient régulés par le marché. Et ce n'est pas tout. Les laboratoires adhérant à cette association ont formulé d'autres doléances, comme l'accélération des procédures d'obtention des AMM (Autorisations de Mise sur le Marché) pour les molécules innovantes, l'augmentation de la fréquence des commissions de remboursement des médicaments sachant que des retards importants et préjudiciables ont été enregistrés lors des deux dernières années. Tout cela devra être discuté les mois à venir. Ali Sedrati ajoute aussi à ces revendications l'encouragement du développement des génériques, la fabrication locale, la construction de zones industrielles dédiées, le développement de l'assurance maladie et le Ramed, et de discuter de la TVA… Concernant cette dernière «c'est triste de constater qu'il existe encore une TVA de 7% sur les médicaments ou les soins de santé. Le gouvernement a décidé de la supprimer pour certaines pathologies lourdes. Cette mesure devrait être généralisée », souhaite le président de Glaxo Maroc. De toutes les manières, la baisse des prix de ces 320 médicaments n'est qu'une première étape.
Le ministère de la Santé a promis que l'an prochain, 1.000 autres devraient aussi être concernés par un réajustement des tarifs sans pour autant léser la profession. «Le ministère de la Santé est de bonne foi. Le ministre lui-même a donné sa parole pour trouver toutes les mesures possibles qui amélioreraient les prix tout en préservant le secteur », lance Ali Sedrati. Le ton est donné. Et l'on sait un peu plus aujourd'hui sur la démarche qui va être adoptée pour y arriver. Un benchmark avec des pays comme la Turquie, l'Arabie Saoudite, la France, l'Espagne et la Belgique est fait. « Dans le cadre de la réflexion menée en concertation avec les professionnels sur l'élaboration du nouveau système de fixation des prix, nous allons choisir, pour chaque médicament, le niveau le plus bas dans l'un de ces pays pour l'appliquer au Maroc», explique le chef de la division des médicaments et de la pharmacie. Les prix devront donc s'aligner à ces niveaux bas, auxquels on ajoutera les taxes pour fixer le prix public du marché. Bonnes nouvelles !
Trois questions au
Dr. Salim El Guermaï, Directeur Général des Laboratoires pharmaceutiques Galenica
«Nous prévoyons dans nos plans de figurer parmi les classes où les prix baisseront»
Challenge. Vos produits sont-ils inscrits sur la liste des 320 médicaments qui vont voir leurs prix baisser?
Dr. Salim El Guermaï. Nos spécialités figurent pour la plupart à un prix public très inférieur à 50 dirhams et ont un prix unitaire moyen de l'ordre de 12 dirhams. De ce fait aucune spécialité Galenica ne figure sur cette liste. Notre engagement citoyen existe donc depuis la création de nos laboratoires.
De quelles manières?
Les laboratoires Galenica, au même titre que d'autres laboratoires nationaux, ont été à l'origine d'une meilleure accessibilité aux médicaments couvrant les pathologies les plus courantes et dites banales, et qui constituent aujourd'hui le gros de la consommation des médicaments au Maroc. Notre implication a donc eu un impact très positif pour le citoyen tant au niveau du secteur privé qu'au niveau du secteur public où notre intervention a été extrêmement favorable. Faut-il le rappeler ? Plus de 80% de l'approvisionnement des marchés du ministère de la Santé sont assurés par les génériqueurs nationaux !
A l'avenir, certains de vos médicaments pourraient être touchés par la baisse des prix. Comment comptez-vous vous y préparer ?
Nos spécialités n'ont pas vu leur prix impacté par cette baisse et nous ne sommes pas présents dans les classes thérapeutiques concernées par cette mesure. Nous avions néanmoins prévu dans nos plans de développement de figurer parmi ces classes, et bien entendu cette baisse risque de resserrer les termes de la concurrence. Nous en tiendrons compte. Notre expertise, notre expérience ainsi que la confiance que nous témoignent les médecins, pharmaciens et patients nous permet d'envisager notre développement avec optimisme. En ce qui concerne les pharmaciens d'officine, dont nous sommes partenaires et solidaires, nous espérons vivement que cette baisse se traduira par une augmentation de la consommation afin de compenser la perte de chiffre d'affaires engendrée. Les officinaux connaissent de graves problèmes et l'effort consenti aujourd'hui est une preuve supplémentaire de leur engagement citoyen alors qu'eux-mêmes ne bénéficient ni de régime de retraite, ni de couverture médicale.
800 MDH
C'est le chiffre d'affaires dégagé en 2011 par la vente des 320 médicaments sujets à la baisse des prix qui a varié entre 800 MDH et 1 milliard de dirhams.


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