Les relations entre la France et l'Algérie continuent de se heurter à des obstacles majeurs alors que des chiffres récents mettent en lumière des réalités troublantes. Les Algériens représentent 21 % des détenus étrangers en France, avec un taux d'incarcération de 7,3 pour 1 000 habitants, soit sept fois supérieur à celui des nationaux. Par ailleurs, les coûts annuels liés à cette population atteignent 9,056 milliards d'euros, dont 2,2 milliards pour la détention des clandestins et 1,5 milliard pour le logement social. Ces tensions sont aggravées par le refus d'Alger d'accorder les documents nécessaires aux expulsions, illustrant un blocage consulaire persistant. Dans ce contexte, la diaspora algérienne, forte de 2,5 millions de personnes, reste un levier stratégique pour Alger, secouant encore une relation bilatérale déjà fragile. Les relations entre la France et l'Algérie, déjà marquées par des différends historiques, connaissent un regain de tension. Entre migrations non régulées, préoccupations sécuritaires et coûts économiques faramineux, le climat s'alourdit et attise les crispations des deux côtés de la Méditerranée. Des données récemment révélées dans le magazine hebdomadaire Valeurs Actuelles viennent jeter une lumière crue sur des problématiques délicates, alimentant des débats déjà brûlants. Une surreprésentation inquiétante dans les prisons françaises Les chiffres relatifs à l'incarcération des ressortissants algériens en France soulèvent des interrogations majeures. Selon Valeurs Actuelles, le taux d'incarcération des Algériens s'établit à 7,3 pour 1 000 habitants, un niveau qui, selon le magazine, est "sept fois supérieur à celui des Français, fixé à 1,1 pour 1 000". La publication poursuit en précisant que "21 % des détenus étrangers dans les prisons françaises sont des Algériens, binationaux compris". Les centres de rétention administrative (CRA) révèlent une situation tout aussi préoccupante : "En 2024, les Algériens représentaient 43 % des étrangers placés en rétention administrative", rapporte le magazine. Cette proportion, exceptionnelle en comparaison d'autres nationalités, souligne l'ampleur du phénomène migratoire irrégulier en provenance d'Algérie. Un cadre judiciaire basé à Toulouse cité par Valeurs Actuelles résume ainsi la situation : "Environ 50 % des détenus du centre pénitentiaire de Seysses sont étrangers, quasiment tous clandestins, quasiment tous Algériens." Des coûts économiques vertigineux L'immigration algérienne ne se limite pas à des problématiques sécuritaires ; elle exerce également une pression significative sur les finances publiques françaises. Selon l'article, les dépenses imputables à cette population atteignent 9,056 milliards d'euros par an, un montant considérable. Cette somme se répartit comme suit : 136 millions d'euros d'aide publique au développement destinée à l'Algérie (chiffres du ministère des Affaires étrangères en 2023) ; 100 millions d'euros d'impayés dans les hôpitaux français, citant des données de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris ; 1,5 milliard d'euros affectés au logement social pour les Algériens résidant en France (INSEE) ; 2,2 milliards d'euros liés à la détention des clandestins algériens, selon des sources de l'administration pénitentiaire ; 380 millions d'euros alloués aux étudiants algériens dans le cadre de bourses ou d'aides spécifiques (Campus France). En comparaison, les retombées économiques liées à cette population demeurent modestes, alimentant un débat sur le déséquilibre entre coûts et bénéfices. Un manque de coopération consulaire persistant À ces tensions s'ajoute une coopération consulaire jugée insuffisante par la France. Alger est accusé de ne pas délivrer les laissez-passer nécessaires à l'expulsion des ressortissants algériens en situation irrégulière. Cette position entrave les efforts français pour rapatrier les individus ne disposant pas de titres de séjour. Valeurs Actuelles souligne cette impasse en citant une source proche des services de l'immigration : "L'Algérie refuse catégoriquement de délivrer les documents nécessaires, paralysant de facto toute tentative d'expulsion." La diaspora algérienne, un enjeu stratégique Avec près de 2,5 millions de personnes d'origine algérienne vivant en France, la diaspora représente un levier d'influence puissant pour Alger. Selon Valeurs Actuelles, le régime algérien chercherait à exploiter cette population dans ses relations avec Paris. Le magazine affirme : "Le président Abdelmadjid Tebboune utilise la diaspora algérienne comme un instrument de déstabilisation, notamment en encourageant certaines revendications identitaires sur le sol français." Cette vision s'accompagne d'accusations récurrentes selon lesquelles des associations en France proches du régime algérien bénéficieraient d'un soutien actif pour promouvoir les intérêts d'Alger. Une diplomatie sous tension Face à ces défis, le gouvernement français se retrouve à gérer un dossier complexe où les volets sécuritaires, économiques et sociaux s'entremêlent. Les autorités françaises peinent à trouver une issue favorable dans ce bras de fer avec Alger. L'absence de coopération algérienne est perçue comme une tentative de tirer parti de la position stratégique de la diaspora et des flux migratoires pour influencer les politiques françaises. Un diplomate proche du dossier confie sous couvert d'anonymat : "La position d'Alger est à la fois un levier et un obstacle. Cette absence de coopération n'est pas qu'un blocage administratif, elle reflète une stratégie délibérée." Un avenir incertain Alors que la France multiplie les efforts pour apaiser les tensions, les perspectives de dialogue restent fragiles. Les divergences sur la gestion migratoire et les expulsions, combinées à des enjeux économiques persistants, risquent de perdurer, alimentant un contentieux historique difficile à surmonter, juge le magazine français. Dans un contexte où les relations bilatérales oscillent entre mince entente et défiance absolue, la question algérienne demeure l'un des dossiers les plus épineux de la diplomatie française.