La chambre criminelle spécialisée dans les crimes financiers de la Cour d'appel de Fès a rendu, mardi 7 janvier son verdict, condamnant la présidente de la Fondation Aman pour l'éducation durable et plusieurs membres de son association à des peines de prison ferme et des amendes, pour détournement de fonds publics. La présidente et la trésorière de l'association ont chacune écopé de quatre ans de prison ferme et d'une amende de 40 000 dirhams. Deux membres de l'association ont également été condamnés, l'un à un an de prison ferme et une amende de 20 000 dirhams, l'autre à une amende de 10 000 dirhams et une peine équivalente. Un cinquième accusé, jugé en liberté, a été sanctionné de deux ans de prison ferme assortis d'une amende de 10 000 dirhams, tandis que la sœur de la présidente a été acquittée. Cette affaire avait été déclenchée à la suite d'une plainte déposée par un employé d'un établissement scolaire, accusant les dirigeants de l'association de détourner des fonds publics destinés à soutenir les élèves des zones rurales dans le cadre de la lutte contre l'abandon scolaire. L'enquête, supervisée par le parquet compétent et confiée à la brigade régionale de la police judiciaire de Fès, a révélé plusieurs irrégularités. Parmi les charges retenues contre les accusés figurent la falsification de documents, leur usage frauduleux, ainsi que le détournement et la dilapidation de fonds publics. Les arrestations ont eu lieu le 23 janvier 2024, lors d'une opération coordonnée dans les villes de Fès, Rabat et Sefrou, menée par les brigades régionales avec le soutien de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). À l'issue de cette opération, le parquet avait ordonné le placement en détention provisoire de la présidente, de la trésorière et de deux membres de l'association au centre pénitentiaire de Bourkaïz, tandis que deux autres suspects étaient poursuivis en liberté provisoire.