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La justice allemande confirme que Berlin a divulgué à Mohamed Hajib, un ancien terroriste, des renseignements sensibles transmises par les services sécuritaires marocains
En mars 2021, le Maroc avait accusé Berlin de «complicité à l'égard d'un ancien condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles transmises par les services sécuritaires marocains». Cette information a été confirmée par la justice allemande. Barlamane.com a révélé comment Mohamed Hajib et Ali Lmrabet avaient délibérément dénaturé un jugement judiciaire non définitif pour induire l'opinion publique en erreur. Aujourd'hui, nous revenons sur cet épisode (à lire en arabe ici), pour mettre en lumière un détail capital contenu dans ledit jugement, qui corrobore la légitimité et la véracité de la position marocaine lors de la crise diplomatique ayant opposé le Royaume du Maroc et la République fédérale d'Allemagne entre 2020 et 2021. Un différend marqué par des accusations graves Mi-2021, le ministère marocain des Affaires étrangères annonçait le rappel pour consultations de l'ambassadrice marocain à Berlin. Cette décision faisait suite à ce que Rabat qualifiait de «positions hostiles systématiques» accumulées par l'Allemagne à l'égard des intérêts supérieurs du Maroc. Les griefs incluaient une opposition explicite de Berlin à la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara, une obstruction continue au rôle régional du Maroc, notamment dans le dossier libyen, ainsi qu'une collusion avec Mohamed Hajib, un ancien condamné pour terrorisme. À l'époque, des voix critiques avaient minimisé ces accusations, jugeant les arguments marocains infondés et estimant que l'implication alléguée des autorités allemandes relevait d'une crise artificiellement fabriquée par Rabat. Cependant, un jugement récent de la justice allemande vient confirmer la validité des accusations marocaines. Les révélations d'un jugement allemand Le 17 octobre 2024, la cour administrative de Cologne a rendu un verdict dans une affaire opposant Mohamed Hajib au Bundesamt für Verfassungsschutz (BfV), service fédéral allemand de renseignement intérieur. Parmi les informations clés contenues dans ce jugement figure une communication téléphonique remontant au 14 août 2020, au cours de laquelle un officier des services de sécurité allemands informait Mohamed Hajib qu'un mandat d'arrêt international avait été émis à son encontre par le Maroc la veille, le 13 août 2020. En divulguant cette information confidentielle, l'officier allemand a enfreint les règles de confidentialité professionnelle, un manquement grave aux normes universelles de fonctionnement des agences de renseignement, passible de sanctions pénales dans la plupart des juridictions. Selon le même jugement, cet officier aurait également rassuré Mohamed Hajib en lui affirmant que l'Irlande, pays où ce dernier prévoyait de se rendre, refuserait d'exécuter le mandat marocain. Ce détail révèle une forme de soutien implicite à Hajib, bien que ce dernier soit reconnu coupable d'activités liées au terrorisme. Un soutien confirmé et critiqué Ces éléments renforcent les accusations marocaines contre les autorités allemandes, les accusant d'hostilité envers les intérêts sécuritaires du Royaume et de complicité avec un individu condamné pour terrorisme. À l'époque, les autorités marocaines avaient dénoncé l'utilisation de Mohamed Hajib comme levier de pression contre Rabat. Une fois leur objectif atteint, les autorités allemandes auraient cependant cessé leur soutien à Hajib, lequel a ensuite intenté une action en justice contre leurs services pour non-satisfaction de ses revendications. Un rapprochement post-crise Quelques mois après cette affaire, la réconciliation entre les deux pays s'est concrétisée. En août 2022, lors de discussions entre la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, et son homologue marocain, Nasser Bourita, à Rabat, un communiqué conjoint saluait l'initiative marocaine d'autonomie comme une « base sérieuse et crédible » pour résoudre la question du Sahara. Ce tournant diplomatique avait été amorcé dès décembre 2021, lorsque l'Allemagne avait publié une déclaration officielle allant dans le même sens. Par ailleurs, la cour administrative de Cologne n'a émis aucune opposition quant à la possibilité pour les services allemands de partager des informations concernant Hajib avec leurs homologues marocains, ce qui réfute toute idée d'interdiction judiciaire à cet égard. Des positions marocaines consolidées Cette nouvelle preuve judiciaire réaffirme la cohérence et la crédibilité des positions marocaines, basées sur des faits avérés et une transparence institutionnelle conforme aux normes internationales. Les institutions marocaines, qu'elles soient sécuritaires ou judiciaires, démontrent une rigueur et un professionnalisme qui renforcent la crédibilité du Royaume sur la scène internationale. Le Maroc, attaché à l'Etat de droit et au respect des droits fondamentaux, ne formule pas ses positions sur des allégations arbitraires, mais sur des faits et des engagements clairs. Dès lors, toute tentative de discréditer ces positions repose sur des interprétations erronées ou des intérêts partisans qui ignorent les défis sécuritaires mondiaux actuels.