Après plusieurs mois d'accalmie, les agriculteurs polonais ont repris leur mouvement de protestation contre les politiques agricoles de leur pays en bloquant, samedi, un important passage frontalier avec l'Ukraine. Une trentaine d'agriculteurs, réunis sous la bannière de l'organisation agricole « Oszukana Wieś » (Village trompé), ont commencé à bloquer, pour une durée de 24h, le poste-frontière de Medyka (sud-est) pour protester contre les promesses non tenues du gouvernement en matière d'impôts pour les agriculteurs, selon la chaîne de télévision polonaise TVP Info. Les protestataires empêchent le trafic des camions entrant en Pologne et n'autorisent qu'un seul camion par heure à entrer en Ukraine. Les voitures, les bus, les transports humanitaires et militaires ne sont pas concernés par le blocage. Dans leurs revendications, les agriculteurs exigent le maintien du niveau de la taxe agricole de 2023 en 2024, une demande qui n'a pas été satisfaite, selon eux, par le gouvernement. Ils rejettent également un projet d'accord commercial qui doit être signé entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Bolivie). De l'avis des protestataires, cet accord aura un impact direct sur leur vie et sur l'économie polonaise dans son ensemble. Réagissant à l'action de protestation des agriculteurs polonais, l'ambassade d'Ukraine en Pologne a estimé, dans un communiqué, que « de telles actions nuisent non seulement aux intérêts économiques des deux pays, mais profitent également à ceux qui veulent semer la discorde entre Ukrainiens et Polonais ». Ce n'est pas la première fois que les agriculteurs bloquent l'entrée en Pologne des camions venant d'Ukraine. Au printemps 2023, ils avaient commencé à manifester, exigeant la limitation ou l'interdiction totale des importations de produits agricoles ukrainiens pour soutenir l'élevage national. Ces manifestations, qui s'étaient étalées sur plusieurs mois, ont repris entre février et avril derniers avec des blocages de routes autour des grandes villes et aux passages frontaliers avec l'Ukraine.
